Des nouvelles du pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 12 avril 2015

Donner courageusement son opinion

Il y a trois ans, nous avons pris position à plusieurs reprises, dans ce blogue, lors du « printemps érable ». Les gens aux Québec n’aiment pas les conflits, c’est connu… On préfère s’en éloigner, ne pas en parler. J’entends certains de vos commentaires désapprobateurs, amis lecteurs!… 

Mais ne pas donner notre opinion, parents de deux jeunes adultes, nous apparaissait faire preuve d’aveuglement.

Nous espérons, cette année, ne pas écrire souvent ce type de billet…

Il y a trois ans, j’étais un carré rouge.  Je croyais et je crois encore que la gratuité scolaire jusqu’à l’université est une façon d’aider des gens à sortir d’un environnement de pauvreté et de contribuer de façon significative à l’essor de la société.  J’ai participé à quelques marches et j’ai tapé sur ma casserole… pacifiquement.

Aujourd’hui, la contestation étudiante a repris.  Les sujets de mécontentement sont nombreux, au point où une solution à l’impasse n’est pas évidente.  Dans la forme actuelle, je n’y serai pas.  Je ne sais pas si j’y serai… Je réfléchis encore. Je ne comprends pas cette insistance à contrevenir aux règles établies pour faire avancer ses idées.  Je crois au pouvoir de la masse étudiante pour nous faire réfléchir,  nous forcer à considérer des points de vue différents.  Nos décisions de société seront leur réalité.  Nous les avons élevés pour qu’ils prennent position.  Nous devons les écouter, mais…

  • Je ne crois pas à cette attitude de confrontation qui fait qu’une majorité des manifestations tournent au grabuge;
  • Je crois que, depuis le début de ces manifestations et même dans le bras-de-fer mené en 2012, nous avons eu droit à plusieurs formes de brutalité, qui donnent généralement le mauvais rôle aux étudiants, notamment, une certaine forme de brutalité médiatique.   J’ai des frissons à la lecture de certains commentaires haineux et grossiers provenant de gens qui se croient tout permis seuls devant leur ordinateur. Les oreilles me frisent quand j’entends la hargne de certains animateurs de radio d’opinion ou encore la recommandation de François Blais, nouveau ministre de l’éducation, encourageant à expulser deux ou trois étudiants par jour, pour donner l’exemple et une leçon;
  • Je ne crois pas au saccage des lieux, à l’intimidation causée par des gens masquant leur visage;
  • Moi non plus. Je ne cautionne ni n’approuve la violence. Mais je comprends que, sous les menaces d’injonctions et dans le contexte de « judiciarisation », où ils risquent d’être accusés et expulsés, certains jeunes ne veuillent pas être reconnus et se masquent;
  • Je ne crois pas à cette utilisation de la démocratie pour forcer tous les gens à marcher du même pas, je pense dans ce cas aux événements récents au Cegep du Vieux-Montréal;
  • Je crois que nous ne comprenons pas les règles du jeu et la conception de la démocratie que plusieurs jeunes prônent et mettent de l’avant: ils parlent de démocratie plus directe, s’opposant à ce que nous faisons avec « notre » définition de la démocratie, c’est-à-dire voter aux quatre ans, quand et si on daigne se déplacer pour le faire, et élire des représentants qui nous déçoivent de plus en plus lorsqu’ils accèdent au pouvoir. Des jeunes dénoncent parce que nous les décevons. Je concède qu’ils aient été maladroits dans certains gestes et même brouillons dans l’application de leurs règles de vote en assemblées générales, mais je ne comprends pas l’acharnement face à la longueur de celles-ci: TOUTES les assemblées syndicales auxquelles j’ai assisté étaient interminables. C’est le propre de ce type de palabre et de fonctionnement, du processus démocratique même. Par contre, je crois que le droit de votre devrait pouvoir s’exercer librement et secrètement, pour éviter toute forme d’intimidation ou autres excès;
  • Je n’aime pas la façon de faire des forces policières qui donne l’impression d’avoir à contrer à des ennemis sans scrupules et qui utilisent des méthodes de répression démesurées;
  • Moi non plus. Ni le recours à la force brute de certains factions policières, ni l’embauche de gardes de sécurité armés par l’université, dans l’université d’ailleurs, ni le climat que cela crée, avant même que les choses ne dégénèrent.

Ce qui me préoccupe le plus en ce moment est de ne pas voir qui aurait la sagesse et la force morale de rapprocher les gens.  De part et d’autres, on se conforte dans des extrêmes. 

Du côté gouvernemental, le ministre Blais tient une ligne dure qui semble plus provocante que conciliante et le premier ministre Couillard semble complètement absent.  Stratégie? On souhaite que le mouvement s’essouffle? On mise sur l’opprobre populaire?

D’autre part, j’aimais la position de l’exécutif (maintenant démis) de l’ASSÉ, la semaine dernière, qui proposait un repli stratégique pour se joindre éventuellement aux actions syndicales à l’automne prochain. Cette approche fut rejetée, l’exécutif ayant démissionné. 

Qui parle maintenant pour le mouvement étudiant?

J’aimerais qu’une personne comme Mme David, de Québec Solidaire, exerce son influence de part et d’autres pour trouver des chemins de solution. J’aimerais ensuite que la voix des étudiants (et d’autres adultes) prenne une autre forme, un parti politique peut-être, qui permettrait de donner un poids plus permanent à des idées différentes.  Présentement, je ne me retrouve pas dans les partis actuels, sauf peut-être en Québec Solidaire, mais ce parti ne semble pas trouver la façon de devenir une force importante.

Dans un conflit, pour qu’une possibilité de solution émerge, il faut éviter que les parties impliquées ne perdent la face.

Pourquoi ne pas imaginer de nouvelles façons de donner courageusement son opinion? 

Yvan et Marie

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Des nouvelles du pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse (de Wells, Maine, É-U) – 5 avril 2015

Se donner une impulsion

Comme à tous les vendredis saints depuis 24 ans, nous marchons sur la plage de Wells en direction d’Ogunquit.  L’an dernier, nous vous avions raconté l’essence de cette tradition 

Marie, Martine, Benoit, Julie et Johanne sont devant nous, parfois loin, parfois près.

Je marche avec Pierrette à l’arrière.  Son mouvement est lent, petit, constant et régulier.  Un mouvement de montre qui aurait seulement ralenti.  C’est comme si nous avions décidé de parcourir la plage en ne nous permettant d’avancer qu’en mettant un pied légèrement devant l’autre.

Nous présentons à l’autre l’inventaire de nos vies respectives.  Elle me parle de l’avancement de son projet de tricot pour la Fondation du docteur Julien, de son étonnement et de son plaisir d’y découvrir des gens de son immeuble qu’elle n’aurait probablement pas rencontrés autrement.  Je lui parle de notre expérience d’animateurs radio au canal M de l’organisme Vues et Voix et du plaisir que nous avons, Marie et moi, de « travailler » ensemble.

L’hôtel du bout de la plage se profile au loin, on s’en approche tout doucement, on clopine sans urgence.

Bien sûr, notre sujet de prédilection, nos petits-enfants/enfants, prend le dessus.  On se réjouit des succès de chacun.  On discute de leurs choix futurs.  On se surprend à penser qu’ils pourraient peut-être se joindre à nous lors de cette marche traditionnelle l’an prochain.

Le trois-quart du chemin est fait.  Le petit pas de Pierrette a un peu ralenti.  Pendant quelques minutes, nous continuons notre promenade dans un silence partagé, agrémenté du va-et-vient aussi lent et continu des vagues qui se glissent parfois jusqu’à nos pieds.

Notre babillage reprend, le bout de la plage est maintenant tout près.  Pierrette glisse sa main sous mon bras.  Ce petit soutien permettra de compléter plus aisément cette randonnée.  Nous rejoindrons les autres au même rythme que celui que nous avons maintenu dans la dernière heure et demie.

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Cette année, la tradition s’est vécue à tout petits pas….

Je n’ajouterai pas grand chose: mes yeux sont un peu humides…

C’est bien connu, c’est plus humide, l’air salin!  Certains voyages permettent les découvertes. Ce n’est pas l’objectif de celui-ci.  Chaque année, nous chérissons ces traditions pascales en revenant toujours au même endroit, comme un pèlerinage. On retrouve les lieux, les paysages, tout autant que les souvenirs. On observe également certains changements qui surviennent, d’une année à l’autre: des améliorations dans la maison, les dommages causés par l’hiver sur la plage, certaines boutiques ou restaurants ouverts ou fermés, selon la date du congé pascal.

On s’ajuste également à certaines modifications plus personnelles: le pied de l’une, la hanche ou le genou de l’autre…

 L’amplitude des pas varie. Mais les pas se perpétuent.

Joyeuses Pâques!

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 29 mars 2015

Se redonner le goût de rêver…

Samedi dernier, lors d’un souper avec des amis, nous avons divinement mangé, bu modérément d’excellents vins et refait une partie de nos mondes… en s’attardant sur un projet que nous pourrions peut-être concrétiser dans les prochains mois.  Ça ressemblait à plusieurs soirées de mon adolescence et de mon début de vie adulte, la bière à la place du vin et les chips à la place du risotto.

Mercredi, nous avons participé à l’enregistrement de l’émission « Pour le plaisir » de la SRC (diffusion le 15 avril), où ont été présentés les dix candidats du concours « Gens de cœur » pour souligner l’apport de quelques bénévoles d’exception: je vous ai déjà parlé de la mère Noël et d’Opération Père Noël; nous connaissons tous le Défi Têtes rasées de Leucan;  j’ai aussi noté le projet Les Aidants scolaires, qui a pour mission d’offrir « deux bras de plus » au personnel scolaire par des activités bénévoles variées;  le projet Handi-capable,  qui met l’accent sur les capacités des personnes handicapées et non pas sur leurs incapacités et le Spa de la rue,  qui offre aux plus démunis un accès aux médecines alternatives, particulièrement la massothérapie, dans des conditions qui respectent leur situation de précarité sociale, à Montréal, Laval, Toulouse et bientôt à Paris, Marseille et Vancouver.

Autant de belles personnes qui ont su rêver et inventer des réalités différentes.

De cette demi-journée, en plus des organismes mentionnés plus haut et des gens qui les représentaient fièrement, je retiens quelques mots, tout simples, mentionnés par un vieux monsieur très digne, gagnant du prix Coup de cœur. Invité à prendre la parole, il a dit aux gens combien c’était important, quand nous avions une idée, de tout mettre en œuvre pour la réaliser.  Ça m’a émue. Touchée en plein dans le mille. Si simple et si vrai.

Depuis quelques jours, des étudiants ont repris la rue.  Leur cause est plus large qu’en 2012 et la tendance à la désobéissance civile et au grabuge me dérange.  Pourtant, ils rêvent d’un monde différent où la justice sociale et le respect de notre environnement généreraient des projets de société exaltants.  Ils sentent, avec raison, qu’ils ne sont pas pris au sérieux ou écoutés alors ils font du bruit…

Un homme célèbre a déjà dit « I have a dream (j’ai un rêve) ».

Un autre a déjà dit, lors d’une soirée très spéciale, « qu’il n’a jamais été aussi fier d’être québécois ».

Il y a quelques années, un troisième a dit « Yes, we can (oui, nous pouvons) ». 

Quand, comme société, avons-nous cessé d’avoir des rêves?  Depuis plusieurs dizaines d’années, nos gouvernements se sont limités à être des gestionnaires.  (Notons que c’est un ex-gestionnaire qui écrit ça…) Nous passons plus d’énergie à trouver pourquoi et comment certains projets ne doivent pas être réalisés qu’à imaginer de nouvelles réalités.

Pourquoi ne réussissons-nous pas à nous offrir des soins de santé adaptés, rapides et efficaces, quand c’est possible ailleurs?

Pourquoi ne décidons-nous pas de nous détacher de façon concrète des énergies fossiles et de devenir la voie à suivre mondialement dans l’utilisation des énergies renouvelables?

Pourquoi n’inventons-nous pas des Jeux olympiques abordables où l’important serait le dépassement des êtres humains et non pas des dépenses de réalisation?

Pourquoi n’avons-nous pas un ministère du rêve, un grand réservoir d’idées pour que la routine ne devienne jamais la norme?

Pourquoi devons-nous être toujours sérieusement sérieux et jamais fantastiquement farfelues? 

Je suis à la fois étonnée et perplexe: mon amoureux, reconnu depuis toujours comme le rationnel de service, développe tranquillement des idées subversives…

C’est vrai alors: tout peut changer!

Ça me fait réaliser comment je m’ennuie de longues randonnées à vélo, à rêver de comment changer mon monde.  D’ici à ce que la neige soit complètement disparue, je vous propose de mettre la main sur un film de 1998, Pleasantville (Bienvenue à Pleasantville en version française) pour voir comment un monde blanc, gris et noir peut prendre de la couleur.

Je vous propose moi aussi un cadeau. Dans Le Devoir de samedi, Josée Blanchette signe une chronique inspirante où elle raconte sa rencontre avec la journaliste Lucie Pagé, qui partage sa vie entre le Québec et l’Afrique du Sud. Une personne qui rêve sa vie, vit ses rêves et clame ses idées haut et fort. C’est un article important, un beau cadeau…

http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/435653/dans-les-pas-de-mandela

Un extrait: « Il faut cesser de mépriser les jeunes parce qu’ils descendent dans la rue pour défendre les intérêts de tout le monde. On devrait tous être derrière eux : les syndicats, les parents, les grands-parents ! Voter tous les quatre ans, ce n’est pas suffisant parce que les gouvernements ne nous protègent plus de la cupidité. Ce n’est plus qu’un exercice comptable ! Partout dans le monde, depuis 2008, les gens descendent dans la rue pour faire valoir leurs droits. »

Et… On est toujours partant pour des chips et de la bière ou du vin et du risotto… Chez vous ou chez nous!

Yvan et Marie

P.S.: La semaine prochaine, nous vous écrirons de Wells, Maine, États-Unis. Notre billet sentira l’air salin!

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 22 mars 2015

S’abandonner au sucre d’érable

Le centre ÉPIC (centre d’éducation physique de l’Institut de Cardiologie) a ouvert ses portes en 1974 avec les objectifs suivants:

  •  Contribuer à la promotion de la santé et du bien-être et, plus spécifiquement, à la réduction des facteurs de risques associés aux maladies cardiovasculaires;
  •  Habiliter l’individu à maintenir un état de santé optimal et à prévenir les facteurs de risques associés aux maladies cardiovasculaires, en l’amenant à adopter de saines habitudes de vie;
  • Exercer un leadership en enseignement, en formation des professionnels de la santé et en recherche associée à la promotion de la santé et à la pré

Ça fait dix ans, cette année, que je m’y entraîne.  Au début, c’était pour me remettre sur pied suite à une délicate opération chirurgicale à la tête.  Plus tard, quand j’ai commencé les cyclo-défis,  j’y ai reçu encadrement et encouragement.  Depuis cinq ans, Marie y vient aussi de façon assidue deux ou trois fois par semaine.  Sans être de proches amis des employés et des kinésiologues, on se dit bonjour avec enthousiasme en prenant parfois  quelques minutes pour jaser.  C’est devenu un petit morceau de chez nous; au point où si on s’absente quelques jours, on se sent un peu mal.  Et on réalise maintenant que nos absences sont parfois remarquées et que les habitués s’en inquiètent!

Depuis au moins quatre ans, le centre forme un équipe de cyclistes qui participent au Grand Défi Pierre Lavoie.  Une participation à cet événement implique un financement d’environ 20 000$.  Depuis deux ans, une des activités de financement est l’organisation d’une journée à la Cabane à sucre.  Déjà, l’idée d’aller à la Cabane à sucre pour soutenir un défi qui fait la promotion des saines habitudes de vie est un peu saugrenue.  Mais un abus n’est tout de même pas coutume et tant qu’ à abuser, allons-y gaiement!  Ça s’est passé à la Cabane à sucre … du Pied de cochon !!!

Voulant partager les bienfaits (!?!) de cette cuisine spéciale, nous convainquons (sans aucun effort)  Dominique et Françoise de se joindre à nous pour ce dimanche midi. Encore aujourd’hui, je suis comme un enfant dans un tel endroit.  Beaucoup plus que chocolat, je suis caramel et sirop d’érable.  Je suis donc ici dans un magasin de bonbons.

Quant à moi, la bête de sucre en moi succombe. Bon! Qu’on se le dise, ce n’est pas l’endroit qui convient pour quelqu’un qui accuse un surplus de poids (mais qui se contrôle la plupart du temps, au prix d’efforts constants) et encore moins pour quelqu’un qui se soigne pour repousser les effets inévitables d’un pré-diabète.  Qu’à cela ne tienne… Tant qu’à succomber…

C’est amusant de croiser dans ce contexte des gens que l’on voit habituellement en plein effort.  On se salue avec un sourire de connivence, faisant partie de la même gang.  Je tombe même nez à nez avec deux amis de très longue date, de mon époque outaouaise, Jocelyn et Nicole.  Ils sont à ÉPIC depuis peu et liront probablement ici leur première chronique du Pépère à vélo.  Intéressante tournure du destin…

Le repas est gargantuesque et étonnant.  On retrouve, bien sûr, des œufs et du porc mais  aussi du lapin, du canard, du foie gras, de la tire d’érable et du pouding chômeur,  mais pas vraiment dans la forme attendue dans une cabane à sucre.  On se partage environ six entrées, quatre plats principaux, cinq desserts … et des plats pour apporter des restants que nous mangerons le lendemain. Est-il nécessaire de dire qu’il n’y aura pas de souper ce soir-là?!

On n’a pas pris de photos. Et le menu ne se trouve pas sur le site web. C’est comme une expérience d’initiés; faut y aller pour expérimenter.

Il y a dans ce repas quelque chose qui tient de la décadence, de la démesure et de la surabondance. Considérant que l’on doive réserver presqu’une année à l’avance pour y manger, nous joindre au groupe d’ÉPIC constitue une belle occasion: on encourage l’équipe et on profite de la sortie.  C’est trop, mais les assiettes sont prévues pour ce que l’on rapporte, alors on planifie le coup et on se sert des portions plus petites.  Pas vraiment pour rapporter quelque chose, mais pour pouvoir se rendre jusqu’à la fin du repas…

C’est une activité de financement, il y a donc tirage de quelques prix de présence.  Marie, la blonde/maîtresse elle-même, gagne un des lots:  nous serons au Centre Bell pour le prochain match des Canadiens contre le Lightning de Tampa Bay, lundi le 30 mars.  Le Pépère était pas mal excité!

Au moment de partir, les kinésiologues nous disent au revoir avec un air moqueur.  Ils nous promettent des sessions d’entrainement exigeantes pour les jours à venir.  N’oublions pas les saines habitudes de vie.

Ils ont tenu promesse…

L’an prochain, on trouvera une autre façon d’encourager l’équipe! ¨Been there, done that! »

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 15 mars 2015

Découvrir de nouvelles idées

 Donner le goût d’écouter et de lire Naomie Klein

Je ne la connaissais pas.

Maintenant, je ne peux pas encore dire que je la connais très bien, mais…

Tout a commencé par cet article de François Cardinal, paru le 7 mars dernier.  Je lis tout de François Cardinal.  En présentant cette personne aux idées originales et révolutionnaires, il mentionne que Mme Klein donnera une conférence animée par Annie Desrochers le mercredi suivant à l’UQAM à propos de son nouveau livre,  Tout peut changer

Allez Marie, ça serait intéressant d’assister à une conférence « sérieuse » à l’université!

Dimanche, 8 mars, Naomi Klein est une des invités de Tout le monde en parle.  Je la trouve fascinante mais un peu hautaine.  Je suis moins sûr que je veux aller la voir.

Je veux bien y aller, moi! Ses idées m’intéressent. Et j’aime bien quand les auteurs parlent de ce qu’ils ont écrit, j’aime participer à ce genre d’événement d’un peu plus près avec d’autres chanceux, qui décident de comprendre le monde dans lequel on vit et de proposer des idées, d’agir pour le changer.

Le jour dit, Marie trouve un lien sur Twitter qui nous permet d’assister à la conférence par Internet, bien assis sur notre sofa, dans le confort de notre salon.  À notre âge, on peut bénéficier de l’université de plusieurs façons. Un compromis… Nous ne vivrons pas la chose en vrai, concrètement avec les autres chanceux, mais virtuellement, à distance, chanceux de pouvoir bénéficier de la technologie.

Dès le début, le ton est donné. Une courte introduction du représentant de Lux, la maison d’édition, qui ne manque pas d’humour. D’entrée de jeu, Annie Desrochers invite Naomie Klein à dédicacer un exemplaire de son livre pour Jean La La Tremblay, ami saguenéen des intellectuels de ce monde! Une image vaut mille mots…

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Même si je suis convaincu du phénomène du réchauffement planétaire, je ne me sens pas vraiment comme faisant partie de la solution.  On se dit que les gouvernements trouveront sûrement une solution et que la génération de Félix et Antoine auront à la mettre en application.  Par contre, Mme Klein soutient que ce problème est issu de la façon dont, comme humanité, nous avons organisé la vie.  Le capitalisme, en particulier, nous amène à exploiter les ressources de la terre pour en tirer des richesses.  Ce que nous devrions faire, selon elle (mon interprétation), c’est de gérer les ressources de la terre pour qu’elles puissent survivre à de nombreuses générations.  Le capitalisme actuel n’est donc pas adéquat.  À tout le moins, il ne l’est que pour une infime minorité, qui n’en profite que pour elle-même. Elle cible la consommation, le rêve américain devenu surconsommation et lie le tout à l’explosion des énergies fossiles et à la problématique du climat.

Pour moi, elle n’est plus hautaine, elle me parle, elle me fait comprendre que les solutions à cette crise mondiale du climat demanderont beaucoup plus que quelques ajustements à notre façon de gouverner et de vivre.  Je pense alors aux questions touchant la pertinence de mettre en place des pipelines facilitant le transport du pétrole de l’Alberta, la création d’un port pétrolier à Cacouna (si les bélugas n’avaient pas été impliqués, c’est un projet qui irait déjà de l’avant chez nous), les difficultés pour s’entendre sur la mise en place d’un réseau de transport public innovateur et attrayant.

Et si un parti politique me proposait un virement crucial?  L’éloignement rapide des énergies fossiles et son remplacement majeur vers des énergies renouvelables, autant pour nos transports que pour notre chauffage ou la production de biens?

Utopie ou rêve audacieux, c’est un projet de vie auquel je pourrais et j’aimerais adhérer.

Si vous voulez, vous aussi, voir et entendre le dialogue entre Annie Desrochers et Naomie Klein, vous pouvez le visionner ici:

http://webtv.coop/video/Tout-peut-changer-Conference-de-Naomi-Klein/ba8630482a11f4e245bacfd553e3ea3f.

Environ une heure d’idées réfléchies et de propositions intéressantes.

De quoi se sentir soudainement plus motivé et intelligent. Bonne écoute!

De toutes façons, il y a un livre que je lirai dans les prochains jours… J’en parlerai, c’est promis.

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 8 mars 2015

Donner du temps… beaucoup de temps

Connaissez-vous la mère Noël ?

Pour une deuxième année, Marie et moi avons soumis la candidature d’une personne au concours Gens de cœur, organisé conjointement par la compagnie d’assurances Manuvie et la Société Radio-Canada, pour reconnaître le travail exceptionnel de bénévoles.  L’an dernier, dans le même contexte, nous vous avons présenté Sylvain Duhamel de la Fondation des P’tits Lutins.  Cette année,  la personne que nous avons soutenue, Thérèse Guillemette, la mère Noël de l’Opération Père Noël a aussi été retenue parmi les dix finalistes.  Du 9  au 24 mars, le public pourra voter pour choisir le ou la bénévole coup de cœur de l’année 2015.  Laissez-nous d’abord vous la présenter. Voici la lettre que nous avons soumise pour elle au jury de ce concours: 

Voici quelques raisons pour considérer Thérèse Guillemette comme une candidate de choix dans le cadre du concours Gens de cœur.  Depuis 20 ans, à chaque année, celle-ci, avec Normand son conjoint et Père Noël[1], a créé une armée (enfin, une armée positive) de Pères Noël et de lutins qui permettent à des enfants et des jeunes abandonnés ou défavorisés de vivre des moments magiques. Le matin du 25 décembre, ils déballent, là où ils demeurent, un cadeau que le Père Noël leur aura apporté.  Je vous propose quelques éléments marquants de cet engagement étonnant et inspirant.

Le Père Noël existe pour vrai!  J’ai 58 ans et j’ai eu l’honneur de le voir en action, cette année encore, lors de l’Opération Père Noël.  Saviez-vous toutefois que la grande chef d’orchestre de cette opération, c’est la mère Noël?  Si derrière un grand homme il y a une grande femme, dans ce cas-ci, la grande femme, la Mère Noël, n’est pas que derrière, elle est partout!  Entre novembre et décembre 2014, pour la deuxième année, je suis devenu moi-même lutin et j’ai vu pendant cette période l’ampleur du travail acharné de Thérèse pour que des milliers d’enfants, dans tout le Québec, puissent recevoir et développer un cadeau et croire que la vie n’est pas qu’une suite de moments difficiles.  On devient en forme juste à essayer de la suivre!!!

Comme plusieurs idées géniales, Opération Père Noël est issu d’un croisement improbable de circonstances et d’une promesse qui fera littéralement « boule de neige ».  En novembre 1995, Normand et Thérèse (ils ne sont, à cette époque, ni le Père Noël ni la Mère Noël), célèbrent l’anniversaire de Normand.   Il reçoit alors un appel au sujet d’une enfant de 7 ans en crise.  Elle est sous sa protection au centre jeunesse où il travaille.  Elle lui hurle son désarroi face à la période de Noël qui s’approche et qu’elle voit comme un autre moment décourageant.  Normand lui demande d’écrire une lettre au Père Noël et l’assure qu’il verra personnellement à ce qu’il y réponde.  La petite fille vient de voir une lumière transpercer ses nuages gris.  Thérèse voit tout de suite l’envergure que cette promesse pourrait prendre.  Les Noël de Normand et Thérèse ne seront plus jamais les mêmes.

L’idée derrière Opération Père Noël est de relier une lettre écrite par un enfant – référé par un intervenant qui travaille auprès des jeunes ou de familles qui connaissent une situation financière très précaire – à une personne qui deviendra son Père Noël.  Ce dernier achètera au moins un des cadeaux souhaités, l’emballera et l’enverra à l’atelier du Père Noël pour distribution.  Au début, l’atelier était la maison de Normand et Thérèse; pendant cette période, c’était une véritable caverne d’Ali Baba… redevenue une maison normale tout juste pour Noël. Leurs enfants étaient les lutins et les Pères Noël étaient des parents, des voisins et des amis. 

Il n’y a pas que les mauvaises nouvelles qui voyagent vite. De plus en plus de collègues de nos deux bienfaiteurs ont souhaité monter dans le train…eau.  Thérèse a cherché de l’aide pour que, à chaque année désormais, l’atelier du Père Noël devienne un immense entrepôt prêté gratuitement pour la circonstance, elle a supervisé la création d’une application informatique pour jumeler les milliers de lettres aux Pères Noël, elle a réussi à obtenir un prêt de camions pour que les lutins puissent faire la cueillette et la livraison des précieux cadeaux. Les Pères Noël sont maintenant des individus qui soumettent leur nom sur le site de Opération Père Noël ou des groupes de collègues travaillant entre autres dans une institution financière, une firme d’avocats, un journal, une station de télévision ou même une équipe de hockey bien connue à Montréal. 

Exemple d’une lettre d’enfant:  Cher Père Noël, j’aimerais avoir une boite de cartes de hockey ou des Lego de camion ou d’auto. Je vous remercie d’être un Père Noël pour moi cette année.  J’aimerais vous dire que j’aimerais bien mieux avoir un père qui s’occupe de moi pour Noël. (Alex, 12 ans).

Pour Thérèse, chaque lettre d’enfant doit être jumelée à un Père Noël.  Ne pas répondre à une lettre est tout à fait inconcevable.  Chaque année, aidée par le Père Noël et les lutins, elle réussit cet exploit au prix de longues journées et courtes nuits, particulièrement en décembre.  Cela porte à croire qu’elle s’ennuie de l’époque où ses propres enfants ne faisaient pas leurs nuits.

Statistiquement, pour 2014, cela donne plus de 10 000 inscriptions de Pères Noël, dont 7000 ont répondu à 8 145 lettres d’enfants, avec l’aide de près de 150  lutins, sous la direction rieuse mais non moins rigoureuse de la Mère Noël.  On estime que 20 000 cadeaux ont ainsi été distribués à travers la province et ce jusqu’à Kuujjuaq.  Si les lutins retrouvent leur anonymat, après la période intensive de la mi-novembre à la fin décembre, le couple « Noël » est en fonction un peu toute l’année, avec un accent important de septembre à janvier.  C’est la période où les liens avec tous les intervenants sont réactivés, mettant en place ce fantastique réseau d’entraide soutenant toute l’opération.

Pour les enfants, à Noël, au-delà des réjouissances et des cadeaux, il y a le rêve.  Le rêve qu’une situation difficile peut ne pas se perpétuer, que l’entraide et l’enthousiasme peuvent créer des possibilités nouvelles, que la Mère et le Père Noël existent et peuvent apporter un peu de magie.  Rares et heureux sont ceux qui savent que la Mère Noël est Thérèse Guillemette, mais ça, c’est notre secret, on garde ça entre nous.  Par contre, je peux affirmer sans réserve que pour nous, elle fait définitivement partie des Gens de cœur.

[1] À Opération Père Noël, la majuscule est de mise pour  nommer le Père et la Mère Noël!

_______________________________________

Grâce à sa nomination parmi les 10 finalistes de ce concours, Thérèse a reçu un chèque de 1 000$ pour Opération Père Noël.  Si elle gagne la faveur du public lors de la période du vote du 9 au 24 mars, elle obtiendra 20 000$ qu’elle remettra au même organisme.   Une telle somme signifie qu’Opération Père Noël pourra continuer à apporter un peu de magie pour des enfants en difficulté pour plusieurs années à venir.  

Pour voter, c’est très simple:  à partir de demain (ce texte est publié le 8 mars), il suffit de suivre les instructions pour le vote à l’adresse suivante:  

http://ici.radio-canada.ca/television/concours/gens_de_coeur/

Merci de tout coeur…

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 1er mars 2015

Couper le cordon…

ou donner du mou

Pour lui, ce sera le 1er mai prochain. 

Moi, c’était le 1er septembre … 1978. 

Je ne me souviens plus de la date exacte. C’est bien moi ça! Mais ça devait être en mai… ou en juillet? Autour de 1978, sans doute.

On ne fête jamais cette date et pourtant, il s’agit d’un moment charnière…

Il y a la naissance, bien sûr, la date où notre vie commence.  Il y a la date de la rencontre avec la personne qui deviendra importante pour nous (dans notre cas, c’était le 20 mars 1990… ça fera donc 25 ans dans trois semaines!!!!).  Il y a la date de la naissance de chacun des enfants.  

Paradoxe:  date de joie et de fierté, mais d’un peu de tristesse aussi, le 1er mai prochain, Félix entreprendra sa vie « en pleine autonomie » et s’installera dans son appartement, avec ses trois colocataires et amis.

Le bail est signé, les premiers achats faits – un lit notamment – (dans ce cas, nous avons partagé le moment avec lui, une grande voiture, c’est tout de même utile!).  L’été dernier,  il a fait l’expérience de la colocation pendant plus d’un mois.  Sérieux, il gère bien ses sous et il fait lui-même son lavage depuis plusieurs années. Toutefois, le rangement, de même que la cuisine, à plusieurs égards pour lui, recèlent encore de nombreux mystères.  À part le lavage, j’étais pas mal au même point, il y a 37 ans. Je me souviens que je suis souvent allée chez mes parents faire (faire faire?) mon lavage et manger un bon repas, une fois partie en appartement…

J’ai toujours cru que le plus beau cadeau que je pouvais faire à mes garçons était de les préparer à partir.  L’avenir dira si cette préparation était adéquate.  J’ai de très beaux souvenirs de ma vie de jeune garçon à la maison.  Quelques souvenirs un peu diffus, que l’on se raconte inlassablement lors de nos réunions de famille. 

Le début de ma vie d’adulte, par contre, est encore bien clairement ancré en moi. Dans mon cas, cette partie de ma vie s’est passée dans l’Outaouais.  La distance décourageait les visites chez maman pour faire son lavage.  C’est là-bas que j’ai vécu ma série de premières:  premier appartement, première journée au travail, première voiture, premier souper avec les nouveaux amis (après avoir pris quelques cours de cuisine), premier Noël « pas dans la maison familiale », premier mariage, première visite « officielle » de ma famille dans ma première maison… Une série de premières pour essayer de prendre complètement le contrôle de sa vie , souvent y arriver et parfois se décourager. Première nuit seule dans l’appartement du troisième étage sur la rue Sherbrooke; toute une nuit à chercher à comprendre les bruits nouveaux et étranges, particulièrement celui de « la voix »… Celle du préposé de nuit de la station-service de l’autre côté de la rue, parlant aux clients venus faire le plein. Premier gros ménage.  Première épicerie. Première facture d’électricité à payer. Premier repas de famille et d’amis chez moi!

À partir de mai, Félix entreprendra ce morceau de vie.  Nous ne serons pas trop loin mais juste assez.  Pas trop loin, pour pouvoir lui offrir facilement quelques plats que nous aurons encore faits en trop grande quantité, mais juste assez pour que sa vie soit « sa vie » et qu’un jour, il nous invite à un repas qu’il aura préparé lui-même…

Yvan et Marie

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Des nouvelles du pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 22 février 2015

Donner du sens

Billet réflexion sur le sens que l’on donne, ou pas, à la vie.

Dimanche dernier, lors d’un souper de famille en l’honneur de mon neveu, en vacances à Montréal pour quelques jours avant son retour dans l’ouest du pays, nous avons eu une discussion philosophique intéressante.  Simon, le neveu en question, avançait qu’on nait, qu’on meurt et qu’entre les deux, on ne devrait s’attendre à rien.  Je paraphrase, évidemment, mais ça m’a beaucoup fait réfléchir. Rien? Pas de sens? Vraiment?  La discussion a pris aussi un tour plus politique, voire un peu sociologique (notamment à cause de fils aîné) certains remettant en question et d’autres non le modèle individualiste axé sur la richesse et redéfinissant la réussite sociale et la consommation.

En début de semaine, comme une suite à la discussion j’ai changé ma photo de couverture sur FB par l’image suivante.

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Comme pour illustrer une volonté de trouver du sens. Curieusement, un changement de statut FB provoquant souvent des commentaires, celui-ci n’y échappa pas et j’ai reçu ceux-ci:

  • Celui d’une amie choriste, Isabelle:  Cela fait des années que j’essaie mais en vain … J’en suis arrivée à la conclusion (pour le moment du moins) que la sagesse et le bien-être résident dans l’acceptation qu’il n’y a pas de sens … Si nous acceptons qu’il n’y a pas de sens alors pourquoi tenter d’en inventer un?
  • Celui de ma sœur Martine:  Les croyants, les jovialistes et les naïfs qui croient aux contes de fées ont cette chance d’imaginer un sens à La Vie … Moi j’ai des amis, de la famille que j’aime… le reste c’est de l’agitation !

Alors j’ai pris sur moi d’être attentive. J’ai voulu « prendre conscience » davantage. Naïveté? Illusion? Don Quichotte? Qu’importe…

Voici quelques-unes de mes observations.

  • Mardi matin: après l’enregistrement de l’émission de radio, nous avons commencé à faire bénévolement un travail de vérification à Vues&Voix. Un bénévole lit un ouvrage à haute voix, jumelé à un moniteur bénévole, qui surveille et balise l’enregistrement. Nous, on vérifie cette lecture enregistrée, on note les corrections à faire reprendre et on intègre quelques manœuvres dans le logiciel. Pendant plus de deux heures, j’ai lu une portion d’ouvrage dont j’ignore tout et qui, honnêtement, ne m’a pas beaucoup intéressée… La prochaine fois, l’ouvrage sera différent; j’aimerai peut-être beaucoup plus le genre ou le style. Peu importe puisque l’idée, c’est de rendre cette lecture accessible à quelqu’un que ça intéresse et qui autrement, n’y aurait pas accès. Ce qui me fascine, plus je découvre cet organisme, c’est de constater la quantité énorme de gens qui s’y impliquent, salariés ou non, et qui changent la vie des autres. Mis bout-à bout, tous ces morceaux contribuent à faire en sorte qu’au bout du compte, quelqu’un, bien confortablement, puisse écouter la lecture d’un livre de son choix.
  • Mercredi soir: Visite chez IKEA pour l’achat d’un lit avec fils aîné, qui quittera en mai le nid familial. Le même IKEA dans lequel nous l’avions perdu quand il avait deux ans et demi! Quand même… Dans la vie, on nait, on meurt et entre les deux y a tout plein de passages importants. On en est à celui-là. Déjà?!
  • Jeudi matin, concert de l’OSM précédé d’une causerie… finalement annulée. J’aime bien me faire raconter la musique que j’écouterai. Je me suis rabattue sur la lecture du programme et des notes de concert, qui m’ont permis de connaître les motivations des trois compositeurs allemands en vedette. J’aime bien lire les notes dans les programmes; elles permettent de comprendre les contextes, d’entrer discrètement dans la tête de l’auteur ou du compositeur, de donner du sens justement, pour apprécier. Je vous offre un extrait de ce concert, la dernière pièce, le Choral de la Symphonie no. 5 en mineur, Op.107 « Réformation » de Félix Mendelssohn. 
  • Vendredi soir, visite (trop courte) de l’exposition Pour la dernière et pour la première fois de la photographe française Sophie Calle, au MAC (le musée d’art contemporain). Deux projets récents de l’artiste, dont l’un, La Dernière Image (2010), m’a intéressée davantage. Il s’agit d’une série de photographies accompagnées de textes de l’artiste.  

« Je suis allée à Istanbul. J’ai rencontré des aveugles qui, pour la plupart, avaient subitement perdu la vue. Je leur ai demandé de me décrire ce qu’ils avaient vu pour la dernière fois. »

Les histoires de ces gens devenus aveugles, touchantes, parfois troublantes m’ont fait réfléchir. J’ai trouvé particulier de me voir regarder ces photos, de lire ces textes à propos de personnes qui ne peuvent plus, eux, voir. Pour qui la dernière image qui s’incruste est parfois celle du responsable de leur cécité.

J’aime bien les musées, entre autres parce qu’ils nous ouvrent à des réalités que nous ne soupçonnons même pas.

  • En souvenir de sa visite, mon neveu Simon a offert à chacun.e l’une de ses magnifiques photos, montée sur une plaquette qu’il a signée au verso. Avec sa griffe, il a également écrit un mot, qu’il a choisi pour représenter chacun de nous. Délicate et artistique intention, chacune des photos représente une partie de l’univers de Simon, empreint de nature, des montagnes et de la région de Whistler. C’est sa démarche, affective et esthétique, qui ne s’exposera que dans l’intimité de chacun de nous, loin des musées et des galeries. C’est le sens que lui donne à sa vie, maintenant. Et c’est beau! Étonnant tout de même que j’aie reçu un mot gentil de Simon par Messenger au moment exact où je débutais l’écriture de ce billet…
Photo prise par Simon Lalande et offerte à Marie

Photo prise par Simon Lalande et offerte à Marie

Question intéressante et réponse pas évidente, je dédie les réflexions qui suivent à Simon qui cherche aussi, de son côté, dans ses belles montagnes des Rocheuses. 

Je me suis souvent demandé (et je le fais encore) pourquoi je suis né, blanc, au Québec, dans une période à cheval entre le 20e et 21e siècle.  Pour moi le confort et la sécurité sont omniprésents, presqu’un dû.  Fort probablement, je ne connaitrai jamais la guerre, la pauvreté, la discrimination raciale ou sexuelle et pourtant, au même moment quelque part sur cette même terre, (dans certains cas, dans cette même ville) des gens meurent à cause de leurs idées, souffrent à cause de ce qu’ils sont ou cherchent chaque jour à acquérir le strict minimum … pour pouvoir vivre une autre journée.

Pourquoi eux et pas moi? … Ou l’inverse?

Comme je n’ai pas de croyance religieuse particulière, je ne crois pas que mon passage dans ce monde relève d’un divin dessein.  En fait, je ne sais pas si mon existence a un sens.  Mais sans le savoir, j’ai peut-être adopté la pensée de Lewis Carroll et j’ai créé un sens à ma vie:  et si mon passage faisait que la vie de personnes que je croise, parfois de près, parfois de très loin, soit un soupçon plus heureuse…

Faire une différence, si petite soit-elle;  utiliser le fait d’être là, ici et maintenant pour que la réalité soit un peu autre que si on n’y était pas.  Pédaler, lire, vendre des noix, emballer et aider à distribuer des cadeaux, soutenir des enfants dans leur difficile apprentissage des matières scolaires, discuter, rêver, fêter… que tout ça ait du sens ou non, c’est ce que j’ai à offrir et j’ai décidé que ce sera le souvenir que je laisserai un fois que je serai parti. 

Photo prise par Simon Lalande et offerte à Yvan

Photo prise par Simon Lalande et offerte à Yvan

 CQFD!

Mon point: « Voici ce que je peux faire et je vais le faire », parce que cela donne du sens à ma vie!

 

Marie et Yvan

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 15 février 2015

Donner (et recevoir) des moments de bonheur…

Mon intention, pour le billet de cette semaine, était de vous parler de notre journée de jeudi dernier.  Ça commençait par le Garage à musique (GAM, quel bel acronyme pour un tel endroit!) où, depuis quelques semaines, nous nous impliquons à l’aide aux devoirs. Le GAM est une ancienne cabane de parc située derrière le Marché Maisonneuve, rénovée par la Fondation du docteur Julien, où les jeunes du quartier peuvent s’initier à la musique tout en recevant des services variés dans le cadre de la pédiatrie sociale.  Par la suite, je voulais me servir de la musique pour faire un lien avec le spectacle de Mika et l’orchestre symphonique de Montréal que nous avons vu en soirée.  Sans le savoir, Mika a complètement changé mon plan de chronique… Et il a pris toute la place.

Mika est un chanteur et auteur-compositeur de pop britannico-libanais, ancien résident de Paris, et actuel résident de Londres. Il parle et chante donc aussi bien en français qu’en anglais.  Je ne connaissais pas beaucoup sa discographie, la seule chanson de lui que j’ai dans mon iPod étant « Elle me dit ».  Mais quand, en mai dernier, j’ai vu qu’il allait se produire en concert avec l’orchestre symphonique de Montréal, j’ai voulu immédiatement avoir des billets.  C’était notre cadeau de la Saint-Valentin.  Beau cadeau pour la Saint-Valentin! Facile d’associer Mika à ce qui touche l’amour. Des sujets graves, parfois tristes, dans un emballage souvent festif. Je ne devais pas être le seul à avoir eu cette idée;  à la billetterie, on m’a mis sur une liste d’attente.  Lorsque deux supplémentaires ont été annoncées, nous avons eu des places: en plein milieu de la première rangée… de la mezzanine… De très belles places, je les reprendrais n’importe quand. C’est haut, mais de la première rangée, en plein centre, la vue est superbe, en effet! Et le son, à la salle symphonique, est bon presque partout.

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Mercredi matin, à la lecture du journal, je me précipite sur la critique du premier concert de la série (10-11 et 12 février).   Que des éloges! Seul petit problème, à part « Elle me dit », le seul autre titre qui me dit quelque chose est  « Grace Kelly ».  Ça sera donc une soirée découverte pour moi. Pour moi aussi d’ailleurs: je ne connaissais que les chansons les plus populaires en français.

Je pense que c’était ma quatrième visite à la Maison symphonique.  C’est un endroit dont la grande beauté m’envahit.  J’ai l’impression d’entrer dans « l’Oratoire » de la musique classique.  Comme dans les églises de mon passé, je ne me permets que quelques chuchotements.  J’ai hâte et je suis un peu craintif;  le mélange de musique pop et classique n’est pas toujours heureux. 

J’ouvre ici une parenthèse: (Cet endroit me fascine complètement. Tout ce bois, c’est visuellement un éloge de la beauté. Ça sent bon, c’est du beau pour les yeux, le nez, les oreilles, l’âme!  Benoit, mon frère, j’aimerais que tu viennes une fois avec moi à cet endroit majestueux; je pense à toi à chaque fois que je m’y retrouve…) Voilà!

Comme à l’habitude, tout respire le solennel.  Les musiciens se réchauffent dans un tintamarre « orchestré ».  Le chef d’orchestre et arrangeur, Simon Leclerc, en queue-de-pie, se présente d’abord et lance l’orchestre dans un court morceau impliquant chaque instrument.  Puis, un grand gringalet avec un grand cœur rouge à la boutonnière arrive au micro.  La première chanson, « Toy Boy », parle de son enfance. L’orchestration est presque foraine.  Le mariage de sa voix parfois très haut perchée et de l’orchestre me ravit.  Ils me font passer avec bonheur d’une histoire à une autre et je perds la notion du temps.

Mon  premier coup de cœur: son interprétation avec son amie et superbe soprano, Ida Falk Winland, de « Happy Ending« .  J’avais même pensé offrir cette chanson à Marie pour la Saint-Valentin, en l’achetant pour elle sur iTunes… Jusqu’à ce que je réalise que c’est une chanson à propos d’une rupture.  Idée éliminée… (!!!) Mais ovation debout!

En plus de Happy Ending, j’en ai eu plusieurs, des coups de cœur: Heroes, Grace Kelly, Over my shoulder, Good Guys, Origin of Love.  La voix de Mika, parfois grave, qui grimpe dans les aigus, charme et s’harmonise avec les arrangements faits pour l’orchestre, les voix des deux chanteurs qui accompagnent à l’avant-scène (la soprano et Max Taylor) et celles des 16 autres choristes qui s’ajoutent pour certaines pièces. Wow.

Autre coup de cœur: « Elle me dit« .  Pour une rare fois, je sens que la foule (et moi) – à l’Oratoire, on aurait dit l’assemblée – se retient de ne pas taper des mains, se lever et danser.  À la limite du décorum. 

À la fin du concert c’est une ovation, longue et joyeuse.  Mika sort de scène avec maestro Leclerc, puis revient.  Il explique que pour le rappel, il y aura deux chansons: il a d’abord choisi de reprendre la première chanson du concert « Toy Boy » en souhaitant que, la nervosité du début étant disparue, il pourra la chanter « à son goût ».  Et il reprend « Elle me dit »! En la présentant, l’œil taquin, il nous donne « la permission » de danser mais conseille qu’on n’applaudisse pas, parce que Simon Leclerc n’apprécie pas trop quand le public tape des mains pendant les chansons!!!  Qu’à cela ne tienne, la Maison symphonique est alors devenue le Centre Bell, tout le monde était debout, chantait et… tapait des mains!  Une explosion!

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(Crédit pour cette photo: Olivier Levasseur)

Pour nous, le retour à la maison s’est fait en silence dans la voiture, histoire de garder encore toute cette ambiance et cette musique festives dans nos têtes…

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 8 février 2015

Donner de soi… littéralement

Considérant le caractère du texte d’aujourd’hui, nous avons mélangé  le noir d’Yvan et le rose de Marie  pour mêler nos plumes et écrire  d’une seule voix : le texte comporte donc principalement une couleur, résultat de cet amalgame: noir et rose, ça donne brun!

Cette année, de par notre implication dans le Défi vélo Lina Cyr et pour notre marathon d’écriture sous-jacent, nous investiguons sur la réalité de la greffe d’organes au Québec.  La chronique de cette semaine présente cette réalité.  Nous avons utilisé des informations qui proviennent du site de Transplant Québec, de celui du Centre hospitalier affilié universitaire de Québec et de celui de la SRC.

Dans l’article  « Dons d’organes : la situation s’améliore, mais le temps d’attente est encore trop long« , on apprend que Mme Ginette Rioux, de Sayabec, est en attente d’une greffe de poumons.  Elle est présentement 17e sur une liste de 87 personnes en attente au Québec.  En 2014, le temps d’attente pour une telle greffe était de 718 jours (presque deux ans !!!).  Quand elle atteindra le 10e rang, elle viendra vivre à la Maison Lina Cyr, afin d’être à quelques minutes d’un hôpital au moment où elle atteindra le premier rang ET que des poumons compatibles deviendront « disponibles ».  À ce moment, chaque minute comptera et être physiquement et géographiquement près du lieu de transplantation sera une condition essentielle.

Saviez-vous que…:

  • Les organes sont des structures complexes et vascularisées? Ils sont fragiles au manque d’oxygène.  Environ 1 à 2% des personnes décédées (seulement !!!)  peuvent être des donneurs d’organes;
  • Les organes peuvent être prélevés chez les patients en décès neurologique, chez qui on maintient la circulation sanguine ou alors dans le cas d’arrêt de traitement chez un patient avec un drame neurologique dévastateur? L’arrêt se fait en salle d’opération afin de diminuer la durée du manque de circulation et d’oxygène des organes;
  • Selon l’Institut de la statistique du Québec, il y aurait eu 60 800 décès dans la province en 2013? La fourchette de 1 à 2% des décès suppose donc qu’entre 608 et 1216 de ces personnes décédées auraient pu être des donneurs d’organes;
  • Un don d’organes peut sauver jusqu’à 8 vies? Selon le site de Transplant Québec, pour l’année 2013, il y aurait eu 165 donneurs et 503 personnes qui ont bénéficié de transplantation;
  • Au 31 décembre 2013, il y avait 1047 personnes en attente d’un organe? C’était la première fois, dans les dix dernières années, qu’il y avait eu plus de 430 transplantations (en 2008).  C’est aussi la première fois durant cette même période que le nombre de personne en liste d’attente diminuait de façon importante (1 250 personnes sur la liste d’attente au 31 décembre 2012).

Pour signifier son choix, on doit:

  • signer l’endos de sa carte d’assurance-maladie et/ou
  • s’inscrire au Registre des consentements au don d’organes et de tissus de la RAMQ (lors du renouvellement de la carte d’assurance-maladie) et/ou
  • s’inscrire au Registre des consentements au don d’organes et de tissus de la Chambre des notaires du Québec ET
  • EN PARLER À SES PROCHES !!!

Une fois ces étapes effectuées et connues, il faudra également qu’au moment difficile du décès de quelqu’un qui nous est cher, on autorise les médecins à procéder au processus de prélèvement des organes dans le but de permettre des greffes.  Cette disparition est déjà dramatique…  Comment trouver la force de laisser aller ailleurs des morceaux de vie qui, pour nous, n’en sont plus? 

Et si nous tentions de nous placer dans une autre position, celle de la personne qui est à l’autre bout de ce processus, en attente de l’un de ces morceaux de vie… 

Peut-on imaginer l’émotion ressentie lorsque le coup de fil tant espéré arrive enfin et qu’on nous annonce qu’une nouvelle vie est maintenant possible?  Deux des organisateurs et participants du Défi vélo Lina Cyr l’ont ressentie, cette immense émotion: il s’agit de Patrice Dionne, de Québec, greffé du foie et du cœur (à gauche sur la photo) et de Serge Trépanier, de l’Abitibi, greffé du foie.

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Après cinq ans à côtoyer des rescapés du cancer, avec cette année où je roulerai avec des cyclistes relevant d’une greffe,  je peux affirmer que le corps et l’esprit humains sont des machines fascinantes. Et que l’aventure de la vie comporte des chapitres absolument étonnants auxquels je suis heureux de participer!

En complément de lecture, je vous propose deux textes de Patrick Lagacé, publiés dans La Presse en novembre 2014 dernier (si vous avez quelques minutes ces deux articles en valent entièrement le temps):

Yvan et Marie

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