Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 9 juillet 2017

Les sons autour des changements

Chronique auditive d’un Défi vélo…

Mettez-vous dans l’ambiance: cliquez sur ce lien, écoutez Invisible et immortel de Daniel Bélanger… 

Bonne lecture! C’est parti…

Vendredi matin, stationnement de Place Longueuil.

Ce Défi-vélo commence doucement, comme une sortie de lit paresseuse. 

Les « Bonjour! » à tout le monde, les taquineries, les mots d’encouragements, le son de la pompe pour que les pneus aient la pression d’air souhaitée.  Après un léger retard, la sonnerie du porte-voix résonne, le responsable de la sécurité crie ses instructions, trompettes et sirènes retentissent.

Enfin… premiers coups de pédale.

Je reviens chez moi en voiture, accompagnée par le son de Radio-Canada. Quelques courses à faire, un tout petit bagage à préparer. 

Quelques applaudissements, babillages entre cyclistes qui se connaissent ou qui apprennent à se connaître, bruits des dérailleurs dans une courte montée et surtout, des éclats de voix avertissant le peloton de ralentir ou de signaler les nombreux trous dans la chaussée.

Première halte, les bénévoles nous accueillent en champions avec sirènes, clap-clap et sifflets.  La famille des Pépère à vélo s’est agrandie d’une manière imprévue: Josée, conjointe de Daniel et maman de Jessica, s’est intégrée ce matin au groupe des bénévoles avec enthousiasme et énergie; notre équipe y est donc fort bien représentée, puisque Josée porte fièrement « notre » chandail officiel!

À la maison, la radio joue. Mais je n’entends pas tout… La sonnerie de mon téléphone m’avertit. Chaque Ding! me renseigne sur la progression du peloton: Yvan m’envoie des messages à chaque halte.

Ce qui me marquera probablement le plus de ce fantastique défi est le bruit du roulement de nos 80 vélos quand nous pédalons de façon régulière pendant de longues minutes:  mariage du doux grondement de la chaîne au contact du pédalier et du frottement des pneus sur l’asphalte.  Dans certains cas, le frottement sera excessif et se traduira par un Pffft… de crevaison ou même un Pow! d’éclatement…

Départ de la maison vers 14h15. Mon objectif: être à l’École de police de Nicolet avant les cyclistes, à 16h, pour les voir arriver. Ça, c’était sans compter l’attente et le surplace causés par la circulation sur l’autoroute, où il y a eu un accident. J’écoute toujours Radio-Canada. J’ai perdu ma belle-sœur Johanne, qui me suivait, dans le bouchon. On se retrouve à Berthierville, lieu de ravitaillement d’essence. Quelques Ding! ponctuent le reste du parcours. Bilan: objectif non atteint, les cyclistes ayant roulé fort et maintenu une moyenne de 30km/h, ils arrivent, eux,  à 16h, plus de trente minutes avant nous! Ça devient une tradition, ce retard…

Après l’arrivée à Nicolet, glouglous de la bière qui descend bien et crounch-crounch des croustilles et des crudités. Les grondements de tonnerre et l’orage tombant sur le grand chapiteau agissent comme fond sonore, lors du traditionnel méchoui servi au souper, en plus des éclats de rire, des blagues et des bruits de bouchons qui poppent (ou qui dévissent!). Et comme toujours, l’hilarante animation de Patrice (l’un des fondateurs de cet événement, lui-même greffé) qui n’oublie pas de nous rappeler, avec humour, pourquoi nous sommes rassemblés.

Samedi matin pluvieux, le bruit des gouttes sur nos casques et imperméables et le contact spongieux avec la chaussée trempée s’ajoutent aux sons d’hier.  Josée et Jessica changent l’atmosphère en dansant sur une musique endiablée.  À cause de nos vêtements de pluie, tous les sons sont un peu étouffés.  Nous sommes plus attentifs à ce qui nous entoure.

Après l’animation du déjeuner, le départ bruyant du peloton, des motards de la SQ et des voitures balisées des bénévoles, le silence retombe dans le stationnement de l’école de police. Le contraste est saisissant, et encore cette année, nous nous en étonnons. Johanne s’en retourne à Montréal. Françoise, la conjointe de Dominique et moi reprenons la route, en direction de Lévis. Bises d’au revoir, portes qui claquent, pluie battante sur la tôle du toit de nos voitures et son des essuie-glace qui se démènent. La voix métallique du GPS de Google maps nous accompagne jusqu’à la 20. Ensuite, Radio-Canada prend le relais.

Après le premier 50 kilomètres, les gouttes se taisent pour le reste de la journée et le rassurant ronron du peloton reprend ses droits. 

À Lévis, il ne pleut plus. Nous nous dirigeons vers le Musée National des Beaux-arts du Québec, pour voir les photos magnifiques de Philip Halsman. Ambiance feutrée, beauté pour les yeux, chuchotements.

Vers 16h30, dans une montée à Lévis, j’entends derrière moi un cycliste qui crie: « C’est la dernière, en haut, on tourne à gauche et on y est, 500 mètres! »  Avant de voir les ami.e.s et les membres de nos familles, on commence à entendre les cris d’encouragement, les sirènes, les crécelles et les sifflets. 

Cette fois, nous y sommes, crécelles et téléphone en main!

Une fois arrivés, les poignées de main, accolades, embrassades et la douche – sont une récompense indescriptible!

Au souper, Serge, l’autre fondateur-greffé de cet événement, nous raconte, avec verve et passion, son passage à la Maison des greffés: comment il y a apprivoisé la mort qui rôdait, le début de quelques amitiés majeures et comment il a appris à revivre.  Cet endroit a changé sa vie et il a décidé qu’il s’impliquerait pour que cet endroit puisse adoucir la vie de plusieurs autres personnes, venues y vivre temporairement, en attendant une greffe. 

Il nous a parlé de l’inconfort. Celui que l’on apprivoise, notamment lorsqu’on roule sous la pluie, que l’on rencontre des obstacles ou que l’on vit des difficultés, l’inconfort qui nous apprend à reconnaître et à affronter celui qui vient avec la maladie. Leçon de vie.  

Cette année, tous ensemble, plus de 150 000$ ont été amassés pour cette cause.

L’an prochain,  je serai de retour, pour continuer de faire partie de ces sons autour des changements.

Et voilà! C’est fiiiniiiiiiiii!

Nous vous souhaitons un bel été, de la douceur et quelques aspérités, tout de même, pour tenter d’apprivoiser l’inconfort…

Nous serons de retour à nos claviers en janvier 2018!

Yvan et Marie

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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6 Responses to Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 9 juillet 2017

  1. Avatar de Johanne Johanne dit :

    Bravo, Yvan, pour ce nouveau défi cycliste! Bravo à vous deux pour ce défi d’écriture!

  2. Avatar de Sylvie Sylvie dit :

    Félicitations à toute l’équipe pour le défi relevé avec brio !
    Ce matin, un changement pour nous fidèles lecteurs : celui de vivre les prochains mois sans les nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde maîtresse alors qu’on s’y était habitué. On se redonne rendez-vous en janvier 2018 !

    • Chère Sylvie, t’es donc ben fine! Pour nous aussi, ce sera un changement, cette pause d’écriture. Une pause qui arrive avec les vacances et l’été, bien heureusement! Au plaisir de te voir, si tu passes par Montréal: fais-moi signe, on ira manger quelque chose et jaser!

  3. Avatar de Martine Lalande Martine Lalande dit :

    Dimanche 9 juillet 2017
    Je me lève, pas trop tard.
    Je me fais un café, comme chaque matin.
    J’ouvre ma tablette, comme chaque matin.
    Je cherche le courriel du pépère à vélo, comme chaque dimanche matin.
    Premier changement à ce sujet depuis les derniers mois: pas de pépère à vélo
    ce dimanche matin 😦
    Ho, oui, j’allais oublier; le pépère sera demain cette semaine… puis, plus jamais jusqu’à janvier 2018.
    Changement. On devra s’y faire; nos dimanche ne seront occupés que par La presse…
    Merci pour ce marathon d’écriture et vraiment Bravo pour ces kilomètres !

    • Merci Martine! Changement pour nous également… Qui arrive en même temps que l’été et les vacances, heureusement, mais qui nous demandera une adaptation, comme tous les changements…
      On reprend le collier en janvier, cependant. Et ton commentaire nous fait réaliser avec grand plaisir que nous sommes lus! Merci! Je t’aime

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