Changement d’horizon – retour vers le futur
Chers amis et tendres connaissances qui vivent dans l’Outaouais et qui lisent cette chronique, veuillez me pardonner de ne pas vous avoir fait signe lors de cette visite-éclair. Vous verrez que les possibilités de nous revoir augmenteront peut-être un peu dans la prochaine année…
Hier, Marie et moi avons accompagné Félix et l’une de ses amies, Sandrine, qui cohabitera avec lui, dans une recherche d’appartement… à Ottawa. Ils y débuteront tous les deux leur programme de doctorat en sociologie, en septembre prochain.
Je me suis revu, à 39 ans d’intervalle.
À mon époque (et, oui, je peux vraiment parler de « mon époque »), avec mon amoureuse du moment, nous avions acheté le journal « Le Droit », en descendant du train en provenance de Montréal. Nous avions épluché les petites annonces de logements à louer. Nous en avions identifié un. Nous avions pris un rendez-vous en appelant d’une cabine téléphonique. Nous avions immédiatement adoré cet appartement et nous y avons vécu les premières années de notre vie d’adulte sans parent.
Félix et Sandrine, eux, ont fait leur recherche sur Internet. Ils ont pris leurs rendez-vous en appelant sur leur cellulaire ou par message-texte. Mais en les regardant, de mon point de vue, dans notre voiture, quand ils rencontraient un propriétaire, je me suis revu.
À quelques reprises, durant cette journée, je me suis – respectueusement – moqué de mon amoureux nostalgique. Il a évoqué ce premier appartement trouvé miraculeusement avec les moyens de l’époque un peu comme les personnes âgées se rappellent un temps à jamais disparu… La nostalgie crée parfois cet effet euphorisant de distorsion temporelle et magnifie un tantinet certains détails… À un moment, Félix, Sandrine et moi avons presque pu imaginer « la calèche et les chevaux » servant à transporter les heureux amoureux de la gare à l’appartement !!!
J’ai reconnu l’excitation et l’énervement à l’idée de trouver le prochain endroit où la vie prendrait une nouvelle tournure. J’ai revécu ces premières impressions, voyant de l’extérieur l’appartement à visiter et la poignée de main échangée avec le propriétaire de l’endroit, plus ou moins assurée, incertaine. À leur retour, après la visite, nous scrutions leur visage pour tenter d’interpréter leurs impressions. À trois reprises, de la déception.
La quatrième visite a été plus longue. Ils sont ressortis avec le propriétaire et ont continué la conversation. J’étais obnubilé par le visage radieux de Félix. J’ai vu mon visage, à Hull, en 1978, au moment où je comprenais que mon prochain chez moi serait là. Ils sont revenus dans l’auto en parlant d’un coup de cœur. Une portion de futur venait de commencer.
Nous avions offert la voiture et nous étions les parents-chauffeurs.
Nous avons eu la chance de vivre cette journée de voyagements avec eux.
Le plaisir d’entendre deux amis discuter, réfléchir, rire, commencer à imaginer une ébauche d’avenir. Se préoccuper de la longueur du trajet à parcourir par l’amoureux montréalais entre la gare et l’appartement.
Parcourir dans les deux sens la distance entre les deux villes m’aura aussi rassurée: deux heures, c’est pas si long, ce ne sera pas si loin…
J’ai tellement hâte de les visiter dans « ma deuxième ville ».
Yvan et Marie
Heureux souvenirs qui nous ramènent parfois dans le passé…Les premiers grands mouvements de notre vie d’adulte…Merci de nous amener vers ces souvenirs qui nous font réaliser que la vie passe bien vite mais que nous y avons vécu de beaux moments.
Bonjour Marie &Yvan,
Gilbert & moi vivrons un parcours semblable très prochainement. Notre grande fille (amie de garderie de Félix) quittera le nid familial le 3 mai vers une destination plus éloignée soit le Nouveau-Brunswick à 9h18 minutes de route selon Goggle Maps soit 971 kms. La seule différence est qu’elle rejoindra son amoureux qui est déjà établi au NB; donc pas de recherche d’appartement.
Pour le coeur d’une maman; sa fille (que je surnomme toujours ma cocotte) sera très loin.
Quelques escapades en camping seront planifiées dans ce coin pour les prochaines années à venir afin de leur rendre visite et découvrir des endroits inconnus pour Gilbert et moi.
France
Que de temps entre la garderie et maintenant. Ce temps a passé si vite. On est vraiment dû pour une longue jasette!