Et si on « causait » de changement…
Cette semaine se tenait l’événement Bell Cause pour la cause. C’est une journée qui me tient à cœur, pour plusieurs raisons, notamment parce que certains de mes amis sont engagés jusqu’au toupet dans des organismes et des projets en santé mentale.
Mais, parler de santé mentale me touche aussi parce que j’ai, moi-même, passé huit mois « dans ma chambre », il y a maintenant dix ans. Diagnostic officiel: épuisement professionnel. Malade du travail. Huit mois d’arrêt, à essayer de me recomposer; de longs mois de soins en psychologie pour comprendre ce qui m’avait menée jusqu’au « carton du scott towel ». Soins, réflexions et exercices accompagnés d’une médication prescrite: antidépresseurs utiles pour adoucir une réalité devenue trop douloureuse et pour m’en distancier, le temps qu’il a fallu. Je le dis sans gêne. J’ai dû aller chercher de l’aide. Malgré leur bonne volonté, les ami.e.s et la famille ne suffisaient plus.
Depuis, j’accepte (j’essaie, à tout le moins!) une hypersensibilité qui fait partie de moi.
Dans cet ordre d’idées, deux textes ont attiré mon attention cette semaine.
- Parce qu’un changement de mentalité dans le monde du travail est plus que souhaitable, parce que le problème est souvent social et institutionnel, qu’il émane des structures mêmes du travail et qu’on le fait tristement porter aux individus, à lire, le texte de Patrick Lagacé, publié mercredi dans La Presse+: Gestion merdique des ressources humaines.
- Parce que j’étais dans mon milieu de travail, un « agent de changement ». Motivée, passionnée, investie et engagée, parfois plus que le client en demandait… Davantage à risque, semble-t-il, ces agents de changements, de souffrir de la fatigue du super héros. Ce second texte, publié sur le site du magazine Les Affaires, est loin d’être ésotérique ou nouvelâgeux. Il présente les risques qui pèsent sur les gens qui « se font dire qu’ils ont le potentiel de changer les choses, pour qui il paraît impensable de ne pas aller au bout de ce potentiel; pour qui ça devient une question de responsabilité et un désir profond; qui se mettent alors une pression énorme sur les épaules parce qu’ils veulent faire partie de ceux qui font une différence ».
Les risques, les signes à reconnaître et des pistes de solution, Dieu merci!
Une des leçons que je retiens de cette époque, est, pour le conjoint, d’être là, présent, assez près pour soutenir mais pas trop. Comme dans ce texte…
Marie et …Yvan
Beau témoignage, Marie. Merci au nom de tous ceux et celles que ça profitera…