Des nouvelles du Pépère à vélo – 1er juillet 2012

V comme dans vivre

Cette chronique sur les moments où il fait bon vivre a plusieurs objectifs :

  • Orienter un événement qui au départ vise à enrayer une maladie aux conséquences terribles vers une forme de célébration de la vie;
  • Ramasser des ondes positives qui pourront servir dans les moments du cyclo-défi où les coups de pédales deviennent de plus en plus difficiles;
  • Vous impliquer concrètement dans notre projet d’écriture (autrement qu’en nous lisant). 

Les résultats de l’an dernier ont été tellement fascinants que dès le début, nous souhaitions reprendre l’expérience cette année…et cette fois, je participe aussi.

Et moi discrètement! Mon mot pour cette chronique qui célèbre la vie, c’est « VOUS ». Vos commentaires et vos textes sont touchants et émouvants.  Je les ai lus avec plaisir, surprise et autres émotions nécessitant parfois un mouchoir!…  Vous avez pris le clavier avec courage et partagé des moments précieux, uniques.  Votre implication nous fait basculer de « vous » à « nous »… ou vice-versa!  Magnifique lien entre lecteurs et auteurs amateurs…  J’aime ce pouvoir des mots!

 

Johanne Zenga, c’est la Radieuse de la Famiglia de la Petite Italie du spinning.  Son sourire est à ce point éclatant que, lorsqu’il est absent, c’est inquiétant.

Je suis de descendance italienne mais je n’avais jamais mis les pieds au pays de mes grands-parents paternels et ne parlais pas davantage la langue. Mon retour aux sources tardif m’a fait vivre une expérience inoubliable. Voilà une dizaine d’années, un article attire mon attention: comme à chaque année, François Dompierre, réputé musicien, compositeur et marcheur aguerri, se prépare à accompagner un groupe de randonneurs québécois sur les sentiers de Toscane pendant deux semaines en mai. Au programme: plusieurs marches d’une vingtaine de kilomètres dans des collines verdoyantes, la visite de joyaux comme Gênes, Sienne, Florence, les délices de la cuisine régionale et des auberges de charme. J’ai conservé l’article environ un an, puis j’ai entrainé ma sœur à la séance d’information. Nous avons eu le coup de foudre et nous avons aussitôt amorcé notre préparation. Une décision que nous n’avons jamais regrettée. Marcher au cœur des merveilleux paysages ensoleillés du Chianti en Toscane, parmi les coquelicots en fleurs, les genêts, les cyprès, les vignobles, les oliveraies et à l’ombre d’abbayes et de châteaux. S’ouvrir à des gens vrais, au mode de vie des paysans. Voir Lucca et San Gimignano mais surtout le Ponte Vecchio de Florence, un temps fort pour moi. Goûter la panzanella toscane, les rotolo di spinaci de Florence, le panforte siennois et déguster l’huile d’olive artisanale. Rencontrer des compagnons de route de tous les horizons et sentir naître de belles amitiés. Me retrouver en moi, faire le point sur mon parcours. Et découvrir les capacités insoupçonnées du corps, les plaisirs de la marche, sans oublier ceux de la photo. Ce voyage a été l’un des plus beau de ma vie et depuis, je retourne en Italie aux 2 ans. Je suis maintenant très fière de mes racines italiennes et ma devise préférée est: La vita e bella!

Johanne

Je vous ai déjà présenté Michelina, la Capitano de la Famiglia de la Petite Italie du Spinning. À se voir une ou deux fois par semaine pour environ 45 minutes, on ne connaît qu’un petit bout des gens.  Michelina se dévoile ici un peu plus (pardon pour mes traductions artisanales).

Après notre cours de spinning de cette semaine, la Rouleuse Gourmande, a demandé à Johanne (à ma connaissance, elle n’a pas encore un surnom, c’est depuis quelques minutes la Radieuse) et moi, si on avait écrit un petit mot sur la VIE pour le blogue du Pépère à vélo. Je lui ai dit que j’y songeais mais à chaque fois que je m’y mettais mes yeux se remplissaient d’eau, parce que j’aimerais rendre hommage à mon père. Elles m’ont convaincue que je devrais essayer de le faire quand même et dans ma langue maternelle. Je vais l’écrire en français avec quelques mots en italien et en anglais.  Donc voilà, déjà six ans que mon père n’est plus avec nous. In July 2006, my dear dad was diagnosed with lung cancer. The only thing that could save him was to be operated (En juillet 2006, mon cher père a reçu le diagnostic  d’un cancer du poumon.  Seule une opération pouvait le sauver). Après quelques consultations avec les médecins, il a décidé qu’il voulait vivre, non seulement pour lui mais aussi pour sa petite famille (surtout ses petites-filles).  The operation was a successful one, the doctors were very optimistic, but two weeks later and on his way home to recovery all havoc broke loose. There were complications, and the surgeon had to re-operate.  Today all I think about is the last words he said to me before the surgeon brought him in the operating room for the second time « Please help me ». Well he didn’t make it (L’opération s’est bien déroulée, les médecins étaient très positifs, mais deux semaines plus tard, en chemin vers la récupération, plus rien ne va.  Des complications nécessitaient une deuxième opération.  Aujourd’hui, je pense encore aux derniers mots qu’il m’a dit avant que les chirurgiens l’amènent en salle d’opération « S’il te plaît, aide-moi ».  Il n’a pas survécu à cette opération). Mio carissimo papa era un uomo molte gentile, simpatico, amichevole et generoso, se  poteve fare qualque cosa per qualcuno lo avrebbe fatto (Mon père était un homme d’une grande gentillesse, sympatique, amical et généreux, toujours prêt à aider quelqu’un qui en avait besoin). He was always there to lend a helping hand (On pouvait toujours compter sur lui). Mon père a toujours travaillé quand nous étions jeunes, donc il n’avait pas beaucoup de temps à nous consacrer côté loisir, mais quand il a pris sa retraite (à 60 ans), mes nièces en ont profité, il les emmenait au parc, au cinéma, you name it he went (n’importe où, il y allait). My father was a very strict man, and I did not have many privileges, but today I’m glad he was, because he taught us morales and values. I wish I had more time with this kind and compassionate man, but GOD decided his time had come (Mon père était un homme strict, je n’ai donc pas eu beaucoup de privilèges, mais aujourd’hui je suis heureuse qu’il ait été ainsi.  Il nous a inculqué une morale et des valeurs.  Cet homme bon, rempli de compassion me manque énormément, DIEU avait décidé que son temps était venu). Je suis sûr qu’il veille sur nous et à sa façon nous donne encore des conseils.

Je n’ai pas eu une super relation avec mon père, but I was daddy’s little girl and a lucky one (mais j’étais sa petite fille, une petite fille très chanceuse).

En fin de compte, je n’ai pas réellement rendu hommage à mon père, j’ai plutôt raconté mon histoire de peine et de tristesse. I miss you dad, Ti amo dal profondo del mio cuore (Tu me manques, papa.  Je t’aime du plus profond de mon cœur).

The moral of this story, when I started writing it is (La morale que je voulais donner à cette histoire était): Profitez de la vie, ne pas remettre à demain ce que vous pouvez faire aujourd’hui.  Live life to your fullest, one must work to  live (Vivez pleinement, il faut bien travailler pour vivre) mais il faut prendre le temps d’avoir du plaisir. I should practice what I preach (je devrais mettre en pratique ce que je prêche) et merci Yvan et tous les autres cyclistes qui rouleront pour vaincre le cancer.

Michelina

In memory of Angelo Di Liello

1932 – 2006

Sylvie Gagnon, la Voyageuse au regard différent, est la personne qui a confectionné les cartes de souhait dont je vous ai parlé à l’occasion. Elle nous propose ici un clin d’œil étonnant.

Pour moi, un moment où il fait bon vivre, qui fait partie de mes petits bonheurs, c’est le suivant :
L’écoute de la chanson «Love Generation» de Bob Sinclar.
Que ce soit à la télé (publicité de Loto Québec), ou encore sur Youtube, peu importe ce qui se passe à ce moment-là, cela me redonne une énergie étonnante.
Tout sentiment de « depress » ou de fatigue s’envole. Ma bonne humeur revient instantanément, garanti!
J’aime particulièrement la vidéo tournée sur cette chanson du jeune garçon qui part le matin en vélo (ici un lien avec le Pépère à vélo….) pour ce qui semble être l’école, et qui en fait, s’en va faire le tour de l’Amérique du Nord.
Les paysages de la route 66, des montagnes désertiques du sud-ouest américain et du sable fin des White Sands au Nouveau-Mexique me font rêver aux coins déjà visités, dans mon cas, en motorisé.
Bonne humeur garantie; à télécharger sur ton ipod si cela n’y est pas déjà.
 
http://www.youtube.com/watch?v=v0NSeysrDYw
 
Bon Cyclo Défi, je serai avec toi en pensée
Amicalement,
Sylvie

Nathalie, la Fonceuse épicurienne, a eu le difficile défi cette année de réduire ses activités sportives le temps que son genou (et pourtant elle n’est pas de Pointe-aux-Trembles) se refasse une santé.  Elle nous ramène dans le cyclo-défi de l’an dernier.

Cher Yvan,
Un moment fort et inoubliable pour moi fut celui de ma participation au cyclo défi contre le cancer en juillet 2011.
J’avais envie de faire une différence dans ma vie et celle des autres. Sans compagnon de vie à ce moment, ( le chum photographe ne faisant pas encore partie de ma vie :-)) je me cherchais un petit quelque chose pour pimenter ma vie, un défi à relever dont je serais fière. Un petit quelque chose décidé par moi et pour moi, que je suivrais quoi qu’il arrive car il deviendrait une priorité.
 
J’ai donc décidé de m’inscrire au cyclo-défi. Le début d’une belle aventure débutait.
Je ne savais trop quelle serait la finalité de ce périple, mais ayant toujours dit que ce qui nous séparait du point A au point B était bien plus important que le point d’arrivée, je me suis donc lancée dans l’aventure.  Après l’avoir fait, je peux vous dire que l’arrivée du cyclo-défi est la récompense après l’entraînement.
 
J’avais pourtant peur, l’inconnu se pointait devant moi. Serais-je à la hauteur? Y arriverais-je ?
Tous ces gens que je ne connaissais pas, moi et ma timidité. Tant pis! Je voulais le faire et allais le faire.
Je me suis donc entraînée régulièrement et assidument.  Ayant su par Karine que tu l’avais déjà fait, j’ai tenté une approche, quelques questions et conseils attrapés au vol puis, doucement, une belle amitié s’est développée. 
 
On se voyait au spin les lundis et mercredis et tranquillement on se rapprochait du jour J. Puis est venu le temps de ta sortie Montréal-Trois-Rivières. Ne pouvant me joindre à vous ce week-end, je décidai donc de relever le défi le week-end d’après. Quelle générosité de ta part d’en rouler un petit bout avec moi jusqu’à St-Sulpice. Une bonne cadence, de belles discussions, j’avais déjà hâte au week-end de juillet qui pointa finalement son nez. Tous ces gens présents au départ, tous ces cyclistes et moi qui se retrouvais parmi eux. J’étais bien fière de moi. J’avais rêvé de ce moment et j’y étais enfin.
 
Je ne raconterai pas tout car tu sais que je peux écrire longtemps quand je m’y mets…
Mais, au deuxième jour du cyclo-défi, tu te rappelles cette belle échappée à une vitesse plus qu’acceptable à dévaler la route. Nous avions une telle énergie et un si grand plaisir à faire chacune des étapes rapidement pour se rendre à notre point d’arrivée. Justement, l’arrivée devant la Cathédrale est un moment que je n’oublierai jamais… Puis, on a roulé avec plaisir jusqu’à l’arrivée ou l’on nous attendait avec tambours et trompettes. Quels moments inoubliables!  Quelle joie! Quelle satisfaction personnelle!
 
À une semaine du cyclo défi, laisse-moi te dire que je suis très émotive mais ça ne te surprend pas. Me rappeler ce week-end grandiose à rouler avec toi, Benoit et Catherine quel WOW!
 
Je vous souhaite à toi et tes coéquipiers de cette année un week-end extraordinaire! Amusez-vous et savourez chaque étape!
 
Ce week-end de juillet 2011 m’a apporté une telle satisfaction, un tel plaisir et une si grande fierté. Voilà donc mon grand moment que je voulais partager avec toi.
 
Nathalie / La fonceuse Épicurienne.

Francine, la Trotteuse du Haut-Canada, ne marchera pas contre le cancer cette année.  Sa relation étroite avec cette maladie ne s’arrête pas pour autant.

Merci à toi Yvan pour ton implication depuis trois ans pour une cause qui me tient à cœur. Le cancer frappe tellement de personnes – peu importe l’âge et il cause tellement de tristesse et de remous dans tout l’entourage de la personne qui reçoit un tel diagnostic.  Dans ma famille, il y a maintenant, comme tu le sais, une autre personne atteinte du cancer du sein.  Il y a 5 ans c’était ma sœur Louise qui recevait un diagnostic de cancer du sein.  En avril 2012, c’est Elyse, la fille de mon autre sœur, qui vient de recevoir ce terrible diagnostic – cancer du sein à 35 ans.  Quand je regarde Elyse avec ses deux petits trésors (3 ans et demi et 1 an), je ne peux que souhaiter que la recherche ait trouvé de nouveaux traitements encore plus efficaces afin que ma nièce puisse voir grandir ses enfants et que ses deux amours puissent avoir leur super maman près d’eux encore plusieurs années.
 
Yvan, quand tu sentiras des crampes dans tes jambes, ou que la pluie te fouettera le visage ou que le soleil ardent rendra ton périple plus difficile, pense à tous ceux et celles qui pourront recevoir de meilleurs traitements et qui gagneront leurs luttes contre le cancer, parce que tu auras amassé des fonds et que tu auras parcouru non seulement la distance Montréal-Québec une fois, mais bien plusieurs fois tout au cours de ton entraînement.  Merci, Merci  Mille fois Merci et plus encore.  Je garde espoir pour la guérison d’Elyse, qui, elle, s’est engagée dans un ultime marathon pour vaincre le cancer et vivre.
 
Francine

Une suite à ce message est arrivée quelques jours plus tard:

Yvan, je ne croyais pas que tu inscrirais mon mot sur ton carnet – tu pourras y ajouter ceci, si tu le veux.
 
La vie, il faut la vivre à plein tous les jours et profiter de tous les bons moments qui passent, car on ne sait jamais quand notre vie s’arrêtera subitement ou sera complètement chamboulée par la maladie.  Il faut laisser de côté les choses qui n’ont pas d’importance réelle et celles sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle.
 
Durant la fin de semaine, je garde le petit d’un an de ma nièce (en fait je me gâte et je m’amuse).  Elyse, son amoureux et leur fille sont partis passer trois jours au bord de la mer.  Ils profitent de ces quelques jours tranquillement avant qu’Elyse commence son marathon de 12 traitements (un par semaine) de chimio.  Ça sera tout un défi !!!
 
Quand on pense qu’on peut mourir dans quelques mois, on se concentre sur ce qui est important dans la vie: l’amour, l’amitié, les bons moments avec la famille, les amis et les rires qui doivent continuer à faire partie de notre vie, malgré la douleur, la tristesse et la crainte de ne pas passer au travers de la maladie.   Le sourire d’un enfant d’un an, le rire d’une petite fille toute serrée auprès de sa maman, le regard tendre de son amoureux, la famille et les amis qui viennent vous aider, qui vous apportent de bons petits plats et qui vous écrivent des mots d’encouragement, ça, se sont des moments merveilleux de la vie, ceux qui sont tellement précieux.
 
Mon implication cette année, ce n’est pas de marcher pour amasser des fonds pour la recherche sur les cancers féminins.  C’est une implication plus personnelle, puisque durant tout l’été, je passerai deux semaines par mois chez ma nièce, pour l’aider avec les tâches quotidiennes et lui permettre de se reposer un peu et de gagner sa bataille.  
 
Il faut continuer d’espérer en se disant que la vie est remplie tous les jours de petits moments magiques qui nous rendent heureux. 
 
Francine

Julie, c’est l’une des Châtelaine de Monsabré et ma belle-sœur.  Elle entreprend dans quelques jours un défi pas banal. 

V comme Vie, V comme Vivre, V comme Vacances. V comme Puy-en-Velay!
Cet été je me fais un cadeau : je pars marcher un bout du chemin de Compostelle. Mon trajet pédestre débutera à Puy-en-Velay le samedi 7 juillet et se terminera 3 semaines plus tard quelque part autour de Cahors. J’ai donc échangé le vélo pour une paire de bottes de marche cet été et je marche pour m’entraîner (histoire d’éviter l’ampoule…). J’ai toujours aimé marcher. J’aime la vitesse (lenteur…) de la marche qui permet de regarder, admirer, penser, respirer. Je pars donc marcher sur ce chemin mystique que certains font avec un but religieux. N’étant pas très religieuse, je le fais pour d’autres raisons plus ou moins définies. Pour être dans la nature, pour bouger, pour voir du pays, pour réfléchir, pour rencontrer des gens de partout, pour tester mes limites et sortir de ma zone de confort, pour vivre… Certains appellent ce chemin, le Chemin de la Vérité! Peut-être que j’y vais un peu pour trouver la mienne… Yvan nous demandait un texte pour Célébrer la Vie avec des moments où il fait bon Vivre. La préparation de ce voyage m’en fait vivre plein depuis quelques mois et je compte bien en avoir la mémoire remplie à mon retour dans quelques semaines!
 
Julie, la plus jeune des Châtelaines

Félix, c’est l’Apprenti politicien, c’est notre plus vieux.  Il a 19 ans, accepté à l’université avec un CEGEP pas encore fini pour des raisons connues de tous.

Cher Yvan,  

Cette année, j’ai beaucoup marché pour un Québec plus juste où l’éducation serait accessible à tous. À ton tour, tu t’apprêtes à beaucoup rouler pour un monde plus en santé où le cancer ne serait pas une fatalité. Ces centaines de kilomètres parcourus dans l’espoir de faire avancer de quelques pas l’intérêt commun sont admirables.  

Tu conviendras avec moi que ces moments de solidarité où nous sommes des milliers à avancer ensemble pour faire changer les choses ont quelque chose de magique. On y retrouve un sens du collectif que l’on avait perdu ou même jamais vraiment connu. On se dit qu’ensemble, on peut faire mentir ceux qui nous reprochent d’exiger l’impossible en prouvant qu’au contraire, on ouvre les possibles. Voilà, il me semble, de ces moments où il fait non seulement bon vivre, mais où il vaut surtout la peine de vivre.  

Je t’applaudis puisqu’à ton tour, tu nous montres une voie de solidarité et d’espoir. Bonne route! 

Félix

 Marie-Josée, c’est la Rouleuse Gourmande et, comme moi, membre honoraire (nous ne sommes pas italiens) de la Famiglia de la Petite Italie du Spinning

Partager des moments où il fait bon vivre 

Il y a tellement de bons moments dans la vie, rire aux éclats, stimuler sa créativité, oser s’affirmer, danser toute une soirée, ressentir la satisfaction dans l’accomplissement, découvrir une facette cachée d’une personne, caresser nos petits animaux, se guérir d’une peur, aider un ami, partager une tranche de vie, bénéficier des bienfaits d’un sport, recevoir un sourire, lire entre les lignes, découvrir une avenue nouvelle, accepter sa fragilité, sentir une complicité, réparer une gaffe,  se déstabiliser pour mieux se revigorer, dire merci, la liste est longue!!! Mais, j’ai découvert récemment que juste me coucher sur le dos, sentir que je suis confortable, fermer mes yeux, respirer doucement, latéralement, lentement, également, profondément, à mon rythme, en faisant abstraction d’où je suis, juste profiter du présent est un moment où il fait bon vivre!!

Marie-Josée 🙂

Françoise a plusieurs pseudonymes : c’est, entre autres, la Marathonienne du Haut-Anjou et la blonde du Baroudeur italien, mais on est souvent plus que nos qualificatifs… 

J’ai hésité avant d’écrire un mot car je croyais  que je n’avais rien à dire.  Puis j’ai vécu un petit événement cette semaine qui m’a fait réfléchir. 

 Je suis quelqu’un qui vit intensément.  je m’entraine à l’excès… d’où ma blessure à un pied (étirement des ligaments).  Cette blessure m’empêche de courir pour quelques semaines.  Je suis devenue impatiente, frustrée, envieuse des autres que je voyais courir et je me dévalorisais car je ne peux plus ressentir cette fierté  qu’on vit après un entrainement ou une course particulièrement difficile. 

Mon amie, de son côté,  a vécu des épreuves personnelles plus importantes : son conjoint l’a quittée pour une plus jeune après 25 années de vie commune et puis elle a appris que sa mère, très malade, n’en avait plus que pour quelques jours.  J’ai soupé avec elle samedi dernier et je la voyais triste et malheureuse.  Elle voulait aller voir sa mère mais ne se sentait pas capable de faire, seule,  un voyage éclair à Sherbrooke.  Je lui ai donc offert de l’accompagner.  Le lendemain, dimanche,  j’allais la chercher à 8 heures.  Je suis donc restée seule, à lire et à écouter de la musique jusqu’à 15 heures.  Ce fût très relaxant et reposant pour moi.  Mon amie, elle, a pu voir sa mère et passer du temps avec elle pour une dernière fois car elle est décédée jeudi dernier, soit 4 jours après la visite de sa fille. 

Je suis contente d’avoir permis à mon amie de passer ces derniers moments avec sa mère car elle s’en serait voulu de ne pas y avoir été.  Je n’ai fait que l’accompagner, cela ne m’a demandé que du temps  que j’ai pu apprécier car j’étais obligée de rester à ne rien faire (je marche avec difficulté et il y a des côtes à Sherbrooke!)  La fierté que je ressens de l’avoir accompagnée est beaucoup plus importante et valorisante que celle d’une course.  Être présente pour les autres et apprécier chaque moment qui passe sera ma nouvelle devise.  Chaque petit geste qu’on fait peut apporter beaucoup. 

Profitez bien de votre défi. Je vais penser à vous et prenez soin de mon Baroudeur italien!

 La marathonienne en béquilles du Haut Anjou

Des moments où le temps s’arrête

Nous vivons à un rythme essoufflant (T’appelle ça vivre, toi, Jos?, a déjà chanté Jean-Pierre Ferland).   Puis à un moment donné, pour une microseconde (parfois un peu plus) les planètes arrêtent de tourner.  On peut presque se voir de l’extérieur de soi-même.  Voici quatre moments où, pour moi, le temps s’est arrêté :

  • 3 août 1976, Centre Étienne-Desmarteau, soirée pour célébrer la fin des Jeux Olympiques de Montréal à l’endroit où nous avons travaillé.  Pour la première fois de ma vie, je tombe follement et merveilleusement en amour.  (Bonjour Lyne! ;-)) Cette belle histoire durera 10 ans.  J’y retourne parfois quand Antoine y joue au hockey.  À l’endroit où nous avions dansé, il y a maintenant quelques tables et chaises éparses près de la cantine.  Étonnamment, je ne les vois pas.
  • Sur l’autoroute 10, en direction de Montréal, près de St-Jean-sur-le-Richelieu, avant que Félix ne soit conçu, Marie et moi discutons du bonheur que nous avons partagé dans les derniers mois et de nos projets de famille imminents.  Nous avions senti le besoin de sceller cet instant.  Tout en continuant notre route (ça aurait pu être un peu dangereux de s’arrêter sur l’accotement pour cette raison, j’imagine mal la discussion avec un policier), nous avons « convenu » que nous étions maintenant mariés.  Les Montérégiennes se profilant au loin nous ont servi de témoins.  Quelques mois plus tard, il y a eu une vraie cérémonie, un peu pour confirmer notre engagement de cette soirée-là.
  • St-Édouard-de-Kent près de Bouctouche au Nouveau-Brunswick, les enfants sont petits, exceptionnellement, par bonheur, ma mère nous accompagne dans ces vacances au bord de la mer. Dans le chalet à côté du nôtre,  adjacent à la plage, un couple d’amis connus lors de nos cours prénataux, avec eux aussi deux enfants du même âge.  Les pêcheurs, accostant à quelques pas du chalet,  nous ont apporté des homards frais, pris l’après-midi même.  Nous avons installé une grande table dehors, garnie de homards qui venaient de cuire, de légumes et de vin rosé.  Seul le soleil couchant nous a fait comprendre que le temps continuait de suivre son parcours.
  • 13 septembre 2004, 14h00, j’ouvre les yeux dans la salle de réveil de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.  Je viens de me faire opérer pour l’ablation d’un kyste au cervelet.  Je me souviens que le neurochirurgien m’avait dit, en préparation à l’opération, qu’il y avait de petites possibilités que j’aie des séquelles et que je sois en général plus lent que je l’étais auparavant.  Je sors graduellement des brumes de l’anesthésie.  Il y a une horloge sur le mur devant moi, une fenêtre à ma gauche d’où entrent des rayons de soleil atténués par une toile, une autre malade est à ma droite.  Je me récite mon nom, mon âge, la date du jour, le nom de Marie, de Félix et d’Antoine.  Une infirmière vient me voir, prend ma température et ma pression et me pose ces mêmes questions (à part les noms de mes proches).  Je réponds sans hésitation (je venais quand même de pratiquer), à la satisfaction évidente de l’infirmière.  Tout va bien aller.

Yvan et Marie

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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2 Responses to Des nouvelles du Pépère à vélo – 1er juillet 2012

  1. Avatar de Michelina Michelina dit :

    Well, des supères témoignages, des histoires pleine d’émotions, encore une fois des larmes aux yeux. Bonne journée a tous, Michelina, la Capitano de la Famiglia de la Petite Italie du Spinning.

    • Bon matin Capitano Michelina, j’attends Dominique et Daniel pour partir pour le lac Champlain. Merci encore pour ton très beau témoignage sur ton père. je devrais être au spinning mercredi pour qu’on se fasse la bise.

      Yvan

      p.s. Il devait venter pas mal hier pour le circuit de vélo à Granby!!!

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