I comme ici
Il existe, pour certains, un endroit qui est un prolongement de la maison familiale, un lieu qui devient un point de joyeuse réunion, dans un contexte de détente et de vacances. Pour les Lalande, cette maison familiale ailleurs qu’à Montréal se situe dans le petit village de Wells, dans le Maine. À chaque période de Pâques depuis plus de vingt ans, ils reviennent ici. Plus précisément, il s’agit de l’unité 12 d’un petit complexe nommé Ocean Dunes. De cet endroit, la plage et la mer sont à nos pieds, présence impressionnante et rassurante. Pour faire partie « officiellement » de cette famille vous devez recevoir L‘assentiment par une invitation à cet endroit. Dans mon cas, il a fallu une année entière dans ma relation naissante avec Marie. Il faut dire qu’on s’est rencontré quelques jours seulement avant Pâques en 1990; ce n’était absolument pas suffisant pour je puisse entrer dans ce « temple ».
Endroit modeste dans un lieu hors de l’ordinaire, cette maison est la deuxième maison Lalande mais seuls les Lalande le savent. À chaque année, le 2 janvier, nous devons appeler la firme qui s’occupe de la location de cette maison et la réserver pour la période de Pâques. Comme nous ne l’occupons que cinq jours, notre demande est parfois refusée pour satisfaire des gens qui la louent pour une plus longue période. C’est pourquoi, depuis deux ans, nous avons trouvé, pour ce congé, une maison à Pine Points près de Old Orchard. Cette année, nous voici enfin de retour et dès les premiers instants, on le savait, chez nous, c’est ici. En réalité, l’idéal serait de déménager la grande maison trouvée à Pine Points, sur la plage ici!!! C’est ici que les fous rires fusent, que Martine et Benoit chantent des chansons niaiseuses à la manière de Michel Louvain couplé à Nathalie Choquette, que maman s’exclame à tous les instants que « c’est donc beau! », que Johanne et moi on pleure pour rien ou on a chaud, froid, chaud, froid, chaud, froid, que Yvan fait les meilleurs œufs bénédictines le matin de Pâques et que Julie dort le mieux!
Comme l’an dernier, cette chronique aura plusieurs auteurs parce que dans ce week-end en famille tout se passe en famille. Pour les lecteurs qui en sont à leur première année dans ce projet de cyclo-défi, sachez que les titres et surnoms que chacun utilise leur ont été donnés par moi dans les chroniques du Pépère à vélo de l’an dernier.
Indubitablement, c’est ici que nous préférons prendre nos vacances de Pâques. La mer est toujours là… Une ombre au tableau: les petits enfants n’y sont pas. Mais on pense souvent à eux. On rit et on pleure…Je pleure de joie en appréciant l’amabilité des enfants à mon égard.
Pierrette, la grand-mère, la Baronne Desjardins
Italie: Actuellement, Antoine a la chance d’être en Italie avec une quinzaine d’amis de l’école. C’est la première fois qu’il n’est pas avec nous et la famille Lalande à Pâques. C’est quand même chic de pouvoir dire qu’on n’est pas allé aux États-Unis à Pâques parce qu’on était en Italie! À 16 ans, j’étais allé en Floride et à Hampton Beach dans le New Hampshire, je n’avais pas encore touché à un ordinateur… même avec des cartes perforées; et nous avions le câble à la maison depuis peu. (Le câble???En en 1972? Vraiment???) Aujourd’hui, environ 40 ans plus tard, Félix et Antoine sont allés en Espagne, en France et en Belgique. Ils ont visité Boston et New-York. Félix est allé aussi à Cuba, Washington et Philadelphie. Nous avons à la maison, deux ordinateurs de table, un Mac Book, un iPad, quatre téléphones intelligents et le signal internet et télévisuel est transmis par fibre optique. Changements vous dites?
Inquiétude: Est-ce nécessaire de dire que je trouve Antoine bien chanceux moi aussi, mais que je suis un peu inquiète, même si je sais bien que cela ne sert à rien de l’être…Cest la mère qui s’inquiète en moi. La mère qui fait confiance, mais qui s’ennuie un peu en fin de semaine… Antoine est en Italie… Félix est resté au Québec en amoureux pour profiter d’une fin de semaine sans parents. Heureuse pour eux, mais tout de même un peu inquiète!
ICI
C’est l’endroit où nous sommes… Peu importe où au monde; ici c’est ici ! Sur un plan, on voit « vous êtes ici ». Comment le savent-ils ?!? C’est cette maison réconfortante où on se retrouve à Pâques, où on a vu arriver le nouveau beau-frère, les nouveaux neveux, où on a vu papa… et où on ne l’a plus revu… où on ne voit cette année que des adultes, mais où on éprouve toujours le même bonheur, la même paix, le même amour familial. Et si ICI c’était en dedans de nous? Alors, normal que ce soit n’importe où au monde, ici c’est en soi et c’est bien ainsi !
Martine, la plus vieille des Châtelaines de Monsabré
Impôt: Bizarrerie, depuis quelque temps, le gouvernement provincial fait la promotion (l’imposition?) de l’augmentation des frais de scolarité en expliquant que les étudiants doivent assumer « leur juste part » du financement de leur éducation. J’ai toujours pensé que le système d’impôt progressif que nous avons au Canada et au Québec était justement basé sur le principe que chaque individu sur le marché du travail doit faire « sa juste part » du financement des biens et services publics. C’est pourquoi les gens qui ont un revenu plus élevé (beaucoup de ceux-ci ayant justement suivi un programme d’éducation à l’université) doivent payer plus d’impôt que ceux qui ont des revenus plus modestes. On semble dire que ce système n’est pas suffisant pour le financement de nos universités et que les jeunes doivent en assumer leur part. Se pourrait-il que la solution proposée ne convienne pas à ce problème? Plus le temps passe, plus la situation s’envenime… Se pourrait-il qu’on prenne un peu de recul? Que la solution d’un moratoire d’un an proposée par les enseignants soit envisagée et qu’on prenne le temps de considérer d’autres solutions, dont celle des paliers d’imposition?
ICI maintenant,
Je regarde la mer,
J’entends le bruit des vagues
Je suis heureuse…
Ici maintenant,
Avec les gens que j’aime
Je ris, je pleure,
Je suis heureuse, la vie est belle…
Ici avant,
Pendant vingt ans, une famille, trois enfants,
Poussettes, comptines, cerf volant
Je m’émerveille….
Ici maintenant,
Transition, adaptation…
Je me souviens, je réfléchis au passé, au présent …
Ici avant, maintenant,
Ici le bonheur d’être ensemble tout simplement…
Johanne, La Castafiore.
Idoles: Je pense vous avoir déjà mentionné mon admiration pour Clara Hughes et dernièrement pour Pierre Lavoie. Il y a deux autres personnes pour qui je ferais quelques kilomètres à genoux afin de les rencontrer.
Dany Dubé est l’analyste des matchs de hockey du Canadien à la radio. Loin des éclats spectaculaires de plusieurs personnes dans ce domaine, il propose des analyses sensibles, bien articulées qui mettent en relation l’humain qui joue au hockey et l’organisation structurée qui amène un groupe de joueurs à donner de grandes performances d’équipe. Il assaisonne son travail de petites touches d’humour bien dosées. Parmi mes rêves non encore accomplis, j’aimerais pouvoir un soir être sur la passerelle de la presse au Centre Bell et assister à un match du Canadien à côté de Dany Dubé.
Pierre Légaré est un philosophe-humoriste, c’est celui qui posait naïvement des questions sur les illogismes de la vie. J’avais l’idée de le vous décrire mais je viens de trouver de ses citations, alors je vous en offre quelques-unes:
«Quand quelqu’un te dit que tu es brillant, il finit toujours par te dire qu’il pense exactement comme toi.»
«Les orteils, ça sert à trouver les pieds de chaise et les montants de porte quand il fait noir… »
«Juste avant de mourir, tout le film de notre vie défile devant nos yeux; pour les aveugles, est-ce la bande sonore?»
«Pourquoi » abréviation » est-il un mot si long ?»
«Pourquoi les Kamikazes portaient-ils un casque ?»
iiiiiiii!!!! : ils m’ont tous volé mes idées avec les ‘i’… alors mon imagination s’en trouve impuissante! J’innoverai donc et sans plus d’information, je retourne lire immédiatement !!!
Julie, la plus jeune des châtelaines de Monsabré
Internet, Ipod, Ipad, Iphone, Iclasses: Des mots qui n’existaient pas, il n’y a pas si longtemps dans notre vie et qui maintenant, l’habitent complètement. On communique avec vous, avec les amis et enfants partout dans le monde grâce à Internet. Les Ipod, Ipad et Iphone nous mettent en contact avec le monde, sans fil, instantanément. J’ai la chance de travailler dans une école où tous les « Ilèves » de certaines classes ont accès au monde et aux connaissances par le biais de ces nouveaux outils technologiques. Ça m’Ipate!
Itinéraire vélo: De Wells, on prend la route 1 vers le sud jusqu’au village d’Ogunquit et par la suite vers Perkins Cove. À l’embranchement qui mène à gauche vers le petit port de Perkins Cove, on prend plutôt à droite sur une petite route qui monte et descend, serpente sans trop qu’on sache pourquoi. On longe un joli terrain de golf sur la droite, puis une église nous salue à gauche, juchée sur le haut d’une courte mais abrupte côte. Un petit vent froid freine doucement la progression puis, en descente avec un virage sur la gauche, la mer vient jeter un coup d’oeil sur le cycliste qui essaie de rouler bon train. Le village de York ne présente pas vraiment d’intérêt mais on peut y prendre une longue montée au dessus de la mer pour arriver, haletant, au phare du Cap Neddick. Ce lieu rocheux est entouré d’une mer souvent agitée. Le phare se dresse blanc et rouge dans un ciel parfaitement bleu, solide dans un vent vif omniprésent. Photo, barre tendre et jus d’orange puis chemin du retour. À la sortie de York, sur la route 1, une petite pâtisserie artisanale trône depuis au moins toutes les années où nous venons dans cette région. «Pie in the Sky» est une caverne du délice. Marie aura, demain, quand nous célébrerons son anniversaire de naissance, une majestueuse tarte au citron et à la meringue!
Il s’en trouve qui disent que le i n’est pas commode alors sachez bandes d’iconoclastes que toutes les lettres de l’ablaphette sont unique. Aucune n’est plus docile que l’autre. Seul un individou de tonnerre de Brest de ma trempe peu s’amuser facilement avec cet invértébré d’albaphlette. Tous autant que vous êtes ivrognes ou isotopes vous serez toujours et seulement que des incas de Carnaval.
Bien à vous ….!
Benoit, Le Capitaine Haddock !
Propos recueillis et mis en page par Yvan et Marie




I pour Intimidée… Et pourtant l’écrIture fut autrefoIs l’un de mes loisirs les plus intimes, mais je crains aujourd’hui de poser mes mots sur votre pavé, peur de les laisser voler à votre rencontre car ils sont si petits et si timides, mais ils tiennent tout de même à vous souhaiter une très belle
semaine.
Que vous faites une fort jolie famille!
Maryse
Bon matin Maryse, tu ne devrais pas être aussi intimidée. Cette réponse est pleine de finesse et de délicatesse comme son auteur. Gros merci pour cette réflexion et n’hésite pas à nous en faire partager d’autres.
Yvan