Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 28 mai 2017

Changement d’atmosphère

Au moment d’écrire ce billet, vendredi après-midi, je ne sais pas comment certains événements de la fin de semaine vont tourner… Probablement bien. 

Ce sera l’aboutissement de long mois de travail en musique pour Chloé (l’amoureuse d’Antoine), en chant choral pour Marie et en conditionnement physique pour moi. De septembre à maintenant, chacun de nous trois a peaufiné une descente difficile de cinq notes rapides au saxophone, un passage complexe d’un motet ou travaillé à augmenter la capacité cardio-vasculaire. C’était sérieux, mais relax. Lors du concert de l’Harmonie de Laval, vendredi soir pour Chloé, lors du concert du Chœur Radio-Ville-Marie et de l’Ensemble vocal Katimavik samedi soir pour Marie et lors du Défi cyclomyélome, samedi pour moi, on sentira une petite tension supplémentaire, un changement d’atmosphère.

C’est le moment où l’on se demande s’il y a un détail qui nous a échappé. Les vêtements, la coiffure, les partitions dans le bon ordre, les billets promis pour les gens de la famille, les pneus bien gonflés, la chaîne huilée, les gourdes bien remplies. Tout semble être bien à sa place.

Dans quelques heures, il ne restera plus qu’à tenter d’apprécier le moment présent, bâti à partir de tant de moments de répétition et d’entrainement, automne – hiver – printemps. 

Il y a eu ces moments de compréhension (ou d’incompréhension) des pièces au programme ou de mauvaise forme physique au retour d’un été un peu paresseux et bien arrosé ; ces moments d’émerveillement, d’entendre la beauté de la musique de chaque section du chœur ou de l’orchestre ou encore ces entraînements « de grâce » où l’on sent que rien ne pourrait nous empêcher de rouler longtemps. Et finalement, ces moments qui précèdent l’événement, où doutes et excitation s’entremêlent.

Il n’y aura pas d’annonce dans les journaux ou de reportage à la télévision, mais pendant quelques instants, à notre façon, même minuscule, nous aurons touché un morceau de bonheur… qui nous fera recommencer dès la saison suivante…

Curieusement, cette année, toutes les dates de nos événements de fin d’année ont convergé. Le concert de l’Harmonie de Chloé en même temps que la répétition générale de l’Ensemble vocal ; la journée de Myélome Canada, incluant le défi vélo, le souper et la soirée hommage en même temps que mon concert… Pour une rare fois, Yvan et moi ne partagerons pas ces parcelles de réalisations…

Au moment d’écrire ma partie de ce billet, Chloé dort, heureuse, le concert de son harmonie s’étant bien déroulé hier soir ; Yvan roule avec ses collègues cyclistes pour la cause de Myélome Canada (quelle superbe journée pour faire du vélo!) et le doute et l’excitation livrent une dure bataille en moi. Différentes facettes du bonheur… L’envolée des papillons que je cultive intérieurement est prévue vers 20 h !

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 21 mai 2017

Changement de décor

Certaines destinations me remplissent de joie.  Je souris, juste d’y penser.

Certaines destinations me remplissent de joie.  Je souris, juste d’y penser.  Mais pas nécessairement cette fois-ci.

Samedi matin, 8h30, nous avions rendez-vous avec Félix et son amie Sandrine. Ils cohabiteront tous les deux dans un nouvel appartement à Ottawa dès juin prochain.

Direction: l’un de ces lieux qui provoquent chez moi de multiples sourires en coin, IKEA!

À une époque, on pouvait faire semblant de se tromper de chemin et éloigner sérieusement le moment du supplice.  Avec les GPS aujourd’hui, les erreurs de direction sont rapidement corrigées; Félix et Sandrine ne se sont même pas aperçus que nous avions raté une indication.

L’idée était d’y arriver tôt, à l’ouverture, de les laisser circuler à leur guise afin qu’ils fassent leurs choix – ils venaient zyeuter, mesurer et choisir, dans le but de commander plus tard en ligne et faire livrer leurs achats à Ottawa. 

Pendant ce temps, nous leur avons proposé de vaquer à nos propres occupations, de notre côté.  Notre programme se résumait à peu de choses, mis à part servir de chauffeurs: y acheter quelques fourchettes pour remplacer celles qui disparaissent mystérieusement du tiroir des ustensiles et des verres à martini, pour remplacer ceux que je brise systématiquement.

Rien d’autre, nous en avions convenu.  À peine avions-nous pris un charriot que Marie s’extasiait devant une petite table qui ne faisait pas du tout partie de notre plan de départ. On ne l’a pas achetée, mais…

Si tôt le matin, les allées sont larges, libres de circulation et faciles d’accès. Joie.

Si tôt le matin, les allées sont larges, libres de circulation et facile d’accès, mais il faut quand même suivre, tels des Petits Poucet, les flèches sur le plancher, pour parcourir 100 mètres tout en en marchant 1000… Soupir.

Nos emplettes, à la caisse, se sont avérées plus coûteuses que le « presque rien » prévu. Très surprenant! Comme chaque fois, d’ailleurs (entièrement d’accord). On a beau se dire qu’on n’a besoin de rien, on se laisse tenter par le paquet de serviettes de tables si jolies,  les napperons neufs et clairs pour l’été… Et pourquoi pas quelques branches de bambou? Joie. Silence souriant, il ne faut quand même pas gâcher la joie de l’acheteuse.

Ensuite, en attendant, pause au « restaurant des petites boulettes suédoises ».

Bon, avouons-le, le café y est insipide et les œufs plutôt moches. Mais l’espace pour relaxer, lui, est fichtrement bien étudié et aménagé!  Je m’y suis installé rapidement pour tenir un long siège.

Quand nos deux jeunes nous ont rejoints, ils ont mentionné qu’ils hésitaient à propos de certains items. J’ai délicatement proposé un avis objectif, qu’ils ont tout aussi délicatement accepté!

Et rebelote! Nous avons refait le circuit. Joie.  J’ai maintenu mon siège pour ne pas nuire à l’émotion collective.

Plaisir non dissimulé: l’éclat dans l’œil qui s’allume quand on choisit des housses de coussin, qu’on imagine les tons qui s’harmonisent dans un espace qu’on anticipe et qu’on rêve, qu’on meuble un espace commun. Joie.

Vers midi, force est d’admettre que la foule était plus dense , que l’expérience devenait davantage irritante et que nos pieds, tout comme ma patience, avaient atteint leur limite.

Second passage à la caisse, puisque j’avais déniché un tapis de bain de la même couleur que mes serviettes!

À la sortie, plein soleil. Joie.

J’ai presque pu terminer le livre « Le Chinois » de Henning Mankell.  Joie.

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 14 mai 2017

Changement d’époque

Cette histoire commence par un coup de foudre.

Il assurait alors la première partie du spectacle « 12 hommes rapaillés ».  C’était à Montréal, dans l’une des salles de la Place des Arts.  D’où nous étions assis, la scène semblait bien grande autour de ce grand échalas plutôt timide qui chantait et racontait si bien sa blonde et sa Gaspésie.  À cause de lui, on était moins pressé de voir le spectacle principal.

Depuis, nous l’avons revu trois fois: dans un spectacle à l’Astral, où il partageait la vedette et la scène avec ses compatriotes, les sœurs Boulay, puis dans une toute petite salle sur l’Île des Moulins à Terrebonne, seul avec son band de musiciens.

À chaque fois,  des moments uniques.

Vendredi soir, nous sommes même allés le voir… à Laval.  Il faut vraiment être fan…

Il en a fait du chemin depuis que nous l’avons découvert, en 2011.  Cette fois-ci, il présente un troisième album, Almanach. On le sent plus à l’aise, un peu plus décontracté. Les éclairages sont léchés, il présente sa musique et ses mots, toujours à l’avant-plan, mais il a accepté d’être mis en scène davantage. Il utilise l’autodérision et l’humour pour se moquer de tout, même de ce « formatage artistique » signé Yann Perreau. Et cela lui réussit fort bien!

Patrice Michaud,  c’est un chanteur qui parle et qui raconte.

À un moment du spectacle de vendredi, il nous amène dans les années ’60, au temps où il imagine son premier slow – ou son premier plain, à cette époque, c’était pareil – avec « Julie Pelletier ».  Du coup, ça nous a rappelé nos premiers slows à nous aussi.  Je cherche désespérément à me rappeler avec qui c’était,  mais je ne me souviens pas. Non pas que j’étais un grand charmeur, plutôt le contraire en fait, mais dans le groupe où j’étais ça aurait pu être Anne, Mireille, Johanne, Francine? J’avais juste l’impression de savoir un peu danser !!!  Pendant quelques minutes, la terre arrêtait de tourner.  Quel choc quand la musique s’arrêtait et surtout quand les lumières s’allumaient.

Je n’arrive pas à me rappeler avec qui c’était non plus. Ni où d’ailleurs. Par contre, je me souviens de la musique de l’époque, et du fait que je dansais souvent ces plains avec le mauvais gars, puisque celui sur qui j’avais l’œil était déjà avec une autre fille…

Night in white satin de The Moody Blues  ou Hard to say I’m sorry de Chicago. 

On écoute ça et on sent la chaleur et la mélancolie un peu teintée de déprime de fin de soirée…

J’ai eu ben du plaisir, en tout cas, vendredi soir! Si Patrice Michaud passe dans votre coin, faites le détour! Aucun sentiment de déprime en perspective, garanti!

Un extrait vidéo, en guise d’amuse-oreilles.

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 7 mai 2017

Changement de coffret

(d’une série en format DVD)

(Juste au cas où certains lecteurs le craindraient, il n’y aura pas, dans ce billet, de révélations sur la série Game of Thrones  – Le Trône de Fer en version française).

Les séries télé de l’hiver sont terminées, les Canadiens sont éliminés et il fait rarement beau: moment idéal pour avancer dans notre visionnement de la série Game of Thrones.  Au cours des dix derniers jours, nous avons passé plusieurs de nos soirées dans des montagnes russes d’émotions, autour de Westeros, écoutant les saisons 4 et 5 de la célèbre série. 

C’est toujours un peu bizarre de s’installer pour manger devant le téléviseur (ben oui, on fait ça nous!) et de regarder une scène de combat avec plein de morts nappés de sang à profusion.  On se met alors à manger très, très lentement.  On pourrait croire que ça faciliterait la digestion (de manger plus lentement) mais à tout moment il y a un revirement de situation où notre estomac se crispe.  « Ils (les auteurs) n’ont pas osé faire ça! »  Eh oui! ils ont osé!  Et il faudra (encore) s’habituer à une nouvelle réalité.  J’ai rarement passé autant de commentaires à haute voix en écoutant une série, comme si mes « Ben voyons donc! » qui résonnent pouvaient changer quelque chose au cours du déroulement de l’histoire…

Antoine, un maniaque de la série (il n’hésite jamais à s’assoir avec nous pour revoir un épisode qu’il a déjà vu plus d’une fois), résume sagement le comportement à adopter par le spectateur: surtout, ne pas s’attacher à qui que ce soit dans cette histoire!

Vendredi soir, nous avons terminé le visionnement de la saison 5.  Jusqu’à la troisième saison, Dominique Ruscio était notre « pusher » officiel de ces fameux coffrets DVD mais depuis la saison 4, il s’est mis au Blu-Ray… Pas nous.  Nous avons donc emprunté les saisons 4 et 5 à bibliothèque.  Nous utilisons les DVD parce qu’ils nous permettent à la fois le son original en anglais et les sous-titres en français.  Comme c’est une série « un peu » complexe, le soutien des sous-titres est non négligeable (surtout pour moi, avouons-le!). 

Le hic, pour la saison 6, la dernière présentement disponible, c’est que nous sommes les 104e sur la liste d’attente de la bibliothèque (il n’y a pas d’erreur sur le chiffre!).  Lorsque le préposé m’a mentionné ce détail ce matin, tout juste après m’avoir confirmé la réussite de ma réservation, j’ai éclaté de rire. Les 104e?!  Ben voyons! Ma dépendance est bien trop importante pour pouvoir attendre tout ce temps… Chaque période d’emprunt pouvant s’étirer sur une période de trois semaines, on n’en verra jamais le bout (notre « tour » arriverait dans 6 ans, s’il n’y a pas de retard)

Ben oui, on pourrait aller acheter le coffret (ce que nous ferons probablement) mais on se demandait si l’un de vous l’aurait et serait prêt à nous le prêter pour quelques jours (et à faire partie des gens qui recevront une marque tangible de notre affection!). 

Écrivez-nous en privé si c’est le cas.

Quelles sont donc les prévisions météo pour la semaine prochaine?

Allez, je retourne lire un peu et tenter de m’imprégner d’un autre univers parallèle…

Yvan et Marie

jon-snow

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 30 avril 2017

Changement de couleur

Dans tous les couples, il y a des rituels tacites.  Des mots ou des gestes repris,  toutes les fois qu’une certaine circonstance se produit.

Depuis quelques jours, je vis (subis?!) le rituel du vert tendre (« le p’tit vert ») qui habille plusieurs arbres avec le retour d’un peu de chaleur.  Marie adore ce phénomène du début de la naissance des feuilles et elle le fait savoir souvent… pendant quelques jours.  Comme nous sommes encore allés faire un autre bref aller-retour à Ottawa vendredi pour prendre des photos et des mesures du nouvel appartement de Félix, des arbres au petit vert tendre, on en a vu plein. 

arbre-vert-tendre2Le rituel du vert tendre arrive à peu près en même temps (et dure à peu près le même temps) que l’éclosion des fleurs du magnolia dans la cour du voisin derrière chez nous… et génère à peu près les mêmes soupirs enchantés de la part de Marie.

Par ailleurs, le changement de couleurs a toujours un côté particulièrement spectaculaire dans la future nouvelle ville de Félix, avec l’éclosion des tulipes en mai.  Comme nous serons sans doute sollicités sous peu pour un déménagement et/ou du ménage et/ou de la peinture, on aura une autre belle raison d’aller s’y extasier.

Ne t’offusque pas de mes gentilles moqueries, chère Marie: par ta ritournelle printanière, tu as donné une nouvelle dimension à mes premières sorties de vélo de la saison.  Et je me souhaite de vivre ce rituel bien longtemps.

cerisierAaaaaooooonnnnnnnn! Que dire de plus? Je suis donc prévisible… Et redondante…Qu’à cela ne tienne! Ce p’tit vert m’émeut et m’émerveille chaque fois autant.  Je ne m’en lasse pas. Et parce qu’une image vaut bien au moins mille mots, je vous laisse celles-ci.

arbre-vue-plongée

Profitez bien du printemps, cette saison si vivante, bénie et fugitive!

Yvan et Marie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Articles Le pépère à vélo | 2 commentaires

Des nouvelles du pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 23 avril 2017

Changement d’horizon – retour vers le futur

Chers amis et tendres connaissances qui vivent dans l’Outaouais et qui lisent cette chronique, veuillez me pardonner de ne pas vous avoir fait signe lors de cette visite-éclair.  Vous verrez que les possibilités de nous revoir augmenteront peut-être un peu dans la prochaine année…

Hier, Marie et moi avons accompagné Félix et l’une de ses amies, Sandrine, qui cohabitera avec lui, dans une recherche d’appartement… à Ottawa.  Ils y débuteront tous les deux  leur programme de doctorat en sociologie, en septembre prochain.

Je me suis revu, à 39 ans d’intervalle. 

À mon époque (et, oui, je peux vraiment parler de « mon époque »), avec mon amoureuse du moment, nous avions acheté le journal « Le Droit », en descendant du train en provenance de Montréal.  Nous avions épluché les petites annonces de logements à louer.  Nous en avions identifié un.  Nous avions pris un rendez-vous en appelant d’une cabine téléphonique. Nous avions immédiatement adoré cet appartement et nous y avons vécu les premières années de notre vie d’adulte sans parent.

Félix et Sandrine, eux, ont fait leur recherche sur Internet.  Ils ont pris leurs rendez-vous en appelant sur leur cellulaire ou par message-texte.  Mais en les regardant, de mon point de vue, dans notre voiture, quand ils rencontraient un propriétaire, je me suis revu. 

À quelques reprises, durant cette journée, je me suis – respectueusement – moqué de mon amoureux nostalgique. Il a évoqué ce premier appartement trouvé miraculeusement avec les moyens de l’époque un peu comme les personnes âgées se rappellent un temps à jamais disparu… La nostalgie crée parfois cet effet euphorisant de distorsion temporelle et magnifie un tantinet certains détails… À un moment, Félix, Sandrine et moi avons presque pu imaginer « la calèche et les chevaux » servant à transporter les heureux amoureux de la gare à l’appartement !!!

J’ai reconnu l’excitation et l’énervement à l’idée de trouver le prochain endroit où la vie prendrait une nouvelle tournure.  J’ai revécu ces premières impressions, voyant de l’extérieur l’appartement à visiter et la poignée de main échangée avec le propriétaire de l’endroit, plus ou moins assurée, incertaine.  À leur retour, après la visite, nous scrutions leur visage pour tenter d’interpréter leurs impressions.  À trois reprises, de la déception.

La quatrième visite a été plus longue. Ils sont ressortis avec le propriétaire et ont continué la conversation.  J’étais obnubilé par le visage radieux de Félix.  J’ai vu mon visage, à Hull, en 1978, au moment où je comprenais que mon prochain chez moi serait là.  Ils sont revenus dans l’auto en parlant d’un coup de cœur.  Une portion de futur venait de commencer. 

Nous avions offert la voiture et nous étions les parents-chauffeurs.

Nous avons eu la chance de vivre cette journée de voyagements avec eux.

Le plaisir d’entendre deux amis discuter, réfléchir, rire, commencer à imaginer une ébauche d’avenir. Se préoccuper de la longueur du trajet à parcourir par l’amoureux montréalais entre la gare et l’appartement.

Parcourir dans les deux sens la distance entre les deux villes m’aura aussi rassurée: deux heures, c’est pas si long, ce ne sera pas si loin… 

J’ai tellement hâte de les visiter dans « ma deuxième ville ».

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | 3 commentaires

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 16 avril 2017

Tradition oblige : peu de changement !

La vieille dame marche encore. 

Malgré son âge. Elle marche pour faire une grimace à son âge. Trois très petits pas : gauche, droite, la canne, qui la rassure, et elle recommence, concentrée, craintive du moindre déséquilibre. Je vous ai déjà parlé, à quelques reprises, de la marche traditionnelle du Vendredi saint sur la plage de Wells, Maine, É.U.  Elle a encore eu lieu, au rythme de la vieille dame.

Cette année, nous avons apporté une chaise pliante, qu’on porte en bandoulière. Quand son prochain pas, déjà hésitant, devient plus hésitant et que son souffle, déjà un peu court, devient encore plus court, nous arrêtons. Nous déplions la chaise et nous jasons. La dame semble apprécier, mais pas trop. La chaise est basse, telle une chaise de plage. S’y assoir et se relever, même avec de l’aide, est périlleux pour elle. Pour l’aider, nous utilisons judicieusement les principes de base de prévention des maux de dos. Et une fois qu’elle a retrouvé la position verticale, nous restons encore près d’elle quelques instants, le temps qu’elle se sente un peu plus solide sur ses jambes. Et elle repart, remettant la canne en avant, puis la jambe droite et puis la gauche. L’un de nous l’accompagne en lui offrant son bras.

Il y a de ces exploits inconnus de « petits pas ». Pas de banderole au départ, pas de foule excitée pour acclamer quiconque à l’arrivée, juste un très grand plaisir tranquille d’arriver au bout de presque 5 km et de célébrer en sirotant un café.

La vieille dame savoure aujourd’hui. 

L’année prochaine ? On verra bien l’année prochaine…  

Un pas après l’autre. Une année après l’autre.

Cette tradition pascale comporte quelque chose d’immensément réconfortant et rassurant : chaque année, depuis près d’une trentaine d’années, nous répétons les mêmes gestes, nous ajustant aux changements inévitables. Un restaurant fermé, l’ouverture d’une nouvelle boutique, les dommages d’une tempête hivernale, les avantages et les limites de la nouvelle maison, la présence et l’absence des enfants, le genou blessé de l’un ou la cheville blessée de l’autre…

Un pas après l’autre, une année après l’autre.

Ma mère se fait un plaisir de participer et de faire partie intégrante de cette tradition. Pendant que j’écris, les Canadiens disputent leur second match contre les Rangers, le macaroni au fromage du Vendredi saint cuit doucement au four et elle tricote activement une paire de bas.

D’ailleurs, elle vient de se lever, clopine jusqu’à moi et me demande ce que j’écris…

Joyeuses Pâques à vous tous !

J’en profite également pour souhaiter un Joyeux anniversaire à ma mère, Agnès, restée à Montréal, qui a 91 ans aujourd’hui!

 

Yvan et Marie

 

Wells-2017

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 9 avril 2017

Changer la vie

Je roulerai pour la troisième année afin de soutenir le financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Si, comme nous l’avons raconté la semaine dernière, une greffe peut être une fort belle histoire autant pour le donneur que le receveur, ce n’est vraiment pas toujours le cas…

 Une nouvelle vie est parfois issue d’un drame terrible.

Il y a un an, nous vous parlions du roman « Réparer les vivants » de Maylis de Kerangal. Merci, cher Émile, de nous avoir offert ce livre !

Jeudi, nous sommes allés voir le film éponyme, de Katell Quillévéré, inspiré du roman. C’est l’histoire d’un beau jeune homme qui, revenant d’une séance de surf majestueuse, subit un grave accident de la route. Mort cérébrale, état végétatif. La caméra nous fait vivre le choc qu’entraîne ce terrible accident pour chacune des personnes touchées directement ou indirectement. Dix-neuf ans, la vie devant soi. Il y a, dans la mort de jeunes ou d’enfants, quelque chose de totalement contre nature. Les parents ne devraient jamais vivre ça…

Première impression, j’ai aimé au moins autant le film que le livre. J’ai peut-être tant apprécié le film parce que j’avais lu l’histoire auparavant. Lire un livre peut prendre plusieurs jours. En un peu plus de 100 minutes, le film nous fait vivre la vie, la mort et à nouveau la vie, intensément. 

Première impression, même si j’ai beaucoup aimé le film, j’ai préféré la lecture du livre. Parce que j’ai pris tout le temps voulu pour accepter l’impossible. Parce que chacun des personnages y est livré avec toutes les nuances et les détails qu’il mérite. Parce que, justement, nuances et détails.

Deuxième impression, tout y est beau. Je ne parle pas nécessairement d’une beauté esthétique, mais d’un profond sentiment de plénitude. Il n’y a jamais de demi-mesure : l’amour naissant, le désarroi de la perte, l’espoir issu de la décision de donner, l’incertitude devant la possibilité d’avoir accès à une deuxième vie, la musique Entièrement d’accord. La beauté touche et sert bien le propos.

Je mourrai un jour et j’aimerais que ma fin soit un début pour d’autres… si c’était possible. S’il est relativement facile de signer, de façon un peu désinvolte, sa carte de don d’organes, il est ô combien plus difficile, pour les proches, d’accepter de donner une réalité plus concrète à cette signature !

Troisième impression, teintée d’un peu de chauvinisme : le jeu tout en nuances et en retenue d’Anne Dorval. Elle réussit par un essoufflement, un sourire triste, un regard tendre et résigné à nous amener à ce point où la mort est tout près et la vie aussi. J’abonde dans le même sens. Anne Dorval nous a habitués à des personnages qui frisent l’hystérie, à des personnages de mères extravagantes et colériques. Celle à qui elle prête son jeu ici nous les fait oublier. Une autre corde à son arc. 

Ce film termine « sa carrière » au cinéma bientôt. Il est encore présenté au Cinéma Beaubien de dimanche à jeudi, à 15 h 10. Après, on ne sait pas. Jeudi dernier, nous étions seulement quatre à assister à la  projection… C’est bien peu de gens pour apprécier… Courez !

 

Yvan et Marie

 

P.S. Deux références en vue de la 20e semaine nationale du don d’organes et de tissus (23 au 29 avril 2017) : 1 —Le site de Transplant Québec et 2 — l’entrevue qu’a donnée Micheline Cyr Asselin, directrice de la Maison des greffés Line Cyr le 30 mars dernier au Canal M.

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 2 avril 2017

Changement de perspective

Chaque fois que j’ai roulé, lors d’événements de financement, que ce soit pour le soutien de la recherche contre le cancer ou pour la Maison des greffés, j’ai côtoyé des gens qui avaient vaincu ou qui combattaient le cancer ou des gens qui avaient reçu une greffe  leur permettant une autre vie.  Heureusement, je ne réussis pas à « m’habituer » à participer à ces défis avec ces gens.  Leur célébration de la vie est à la fois émouvante et stimulante.  Les premiers coups de pédales sont toujours excitants mais un peu difficiles, les yeux dans l’eau  et la gorge serrée (très pratique d’avoir des verres fumées à ce moment!). 

Lors du Défi-vélo 2017 pour la Maison des greffés, l’équipe du Pépère à vélo comptera sur une  coéquipière qui donnera une autre perspective à nos efforts.  Bien que je la connaisse un peu à cause d’une autre implication bénévole où nous oeuvrons tous les deux – elle beaucoup plus que moi, d’ailleurs -, c’était la première fois, l’an dernier, pour le Défi-vélo, que nous roulions ensemble.  Parcourir plus de 100 km pendant une journée donne amplement le temps de jaser.  C’est lors d’un de ces moments de conversation que Geneviève m’a confié qu’elle s’apprêtait à donner un rein à sa meilleure amie. 

Elle m’a raconté la réflexion qui l’a amenée à cette décision, les tests, les vérifications, l’attente des autorisations médicales, l’incertitude qui devrait durer jusqu’à quelques minutes avant l’opération (un simple rhume pourrait la compromettre) et le bonheur anticipé de pouvoir donner une réelle bouffée d’air frais à une personne importante pour elle. 

Quelques mois plus tard, la greffe a bel et bien eu lieu et a bien fonctionné.  J’ai eu le plaisir de croiser son amie en décembre dernier.  Il y avait une lumière bien spéciale dans ses yeux.

Grâce à Geneviève, la célébration de la vie de juillet prochain aura une couleur bien particulière.  Son don a fait une différence concrète.  Je serai bien entraîné, physiquement prêt et… j’aurai des verres fumés.

De l’extérieur, les gens ne se les voient pas toujours, ces personnes exceptionnelles. On vient pour encourager, lors du départ, ou encore à l’arrivée, pour accueillir les valeureux cyclistes. Si nous sommes conscients  du nombre de kilomètres roulés du point A au point B, on ne se rend pas nécessairement compte de leur implication ou de leur parcours personnel. Ce n’est pas le genre de chose qu’ils affichent avec vantardise.

L’étincelle dans l’œil se porte plus discrètement, mais elle éblouit, néanmoins…

Bravo, chère Geneviève!

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 26 mars 2017

Changement de ligue

Mardi soir, 21 mars. Il ne reste que 52 secondes à la partie. 

L’équipe d’Antoine vient de compter.  Elle a fait une belle remontée pour passer d’un score de 0-3 à celui de 4-5.  Si elle perd ce match, la saison est terminée.  Pour Antoine, c’est son parcours dans le hockey mineur qui se terminera.  L’entraîneur s’apprête à envoyer un sixième attaquant sur la glace pour essayer d’aller chercher ce but qui pourrait changer les choses.  Ce ne sera pas Antoine.  Comme l’excellent joueur d’équipe qu’il est, il est debout à son banc et encourage de toutes ses forces.

C’est la première fois, en quinze ans de vie de père de joueur de hockey,  que je ne suis foncièrement pas d’accord avec l’instructeur de mon garçon.  J’aurais souhaité qu’Antoine soit sur la glace pour ces 52 dernières secondes.  Si son équipe compte, c’est l’euphorie. Sinon, il aura été sur la glace pour les derniers instants de sa « carrière ».

Malgré quelques chances, le match se termine par une défaite.  Antoine traverse la glace pour retourner au vestiaire comme il l’a fait de si nombreuses fois dans le passé, un peu déçu mais satisfait de l’effort donné.

Une aventure merveilleuse d’une quinzaine d’années se termine.  Que de souvenirs emmagasinés:  les pratiques ou les parties à 7h du matin, les tournois qui nécessitent quelques nuitées à l’hôtel, un mini-match au Centre Bell, des déceptions en septembre quand la sélection des joueurs ne donne pas le résultat souhaité, l’émerveillement d’entrer dans le superbe aréna de Lévis, la victoire au tournoi de St-Gabriel-de-Brandon, la victoire imprévue et inespérée permettant de participer aux régionaux… à Forestville cinq jours plus tard!

Sans compter toutes ces conversations animées et ces silences dans l’auto.

Nous nous en reparlerons souvent, comme si ces événements venaient tout juste de se produire.

Je n’y étais pas, le mardi étant mon soir de répétition. C’est vrai aussi que je n’allais plus voir les parties d’Antoine depuis fort longtemps: les joueurs, en vieillissant, ainsi que le jeu, de plus en plus viril, devenaient durs pour mon cœur de mère, plus violents même, parfois.

J’y suis allée dimanche soir, cependant. J’ai voulu assister à cette « avant fin de saison / carrière ».

Au retour, voir le père et le fils, encore une fois, se raconter le match qu’Antoine venait de jouer m’a beaucoup émue, comme toujours. Ils savent bien, tous les deux, que je n’y comprends que peu de choses… Même en ayant essayé, toutes les subtilités du jeu, qu’ils maîtrisent si bien tous les deux, m’échappent. Je leur envie parfois (un peu!) cette complicité…

Ce qu’Antoine ne sait pas, c’est tout le bien que j’ai retiré à le suivre à toute heure et à tous ces endroits du Québec.  Arrivé à l’aréna, mes préoccupations de travail étaient souvent mises de côté. Je lisais un livre ou je l’encourageais, et quand je revenais à mes soucis, j’avais une énergie nouvelle qui m’a souvent permis de trouver des solutions intéressantes aux problèmes qui meublaient ma tête.  C’est aussi dans des arénas que j’ai trouvé des amis de vélo avec qui je roulerai encore longtemps.

Même s’il en doute lui-même, je suis convaincu qu’il serait un très bon instructeur pour des petits bouts ou des plus jeunes souhaitant pratiquer ce sport.  Défenseur défensif, bon stratège et bon analyste, il a rapidement compris que le succès d’une équipe repose sur l’apport différent de chacun de ses membres.  Ses équipiers se dépenseraient avec ardeur l’un pour l’autre.

À Antoine maintenant de voir comment il pourra exploiter cette passion et ce plaisir pour le jeu et ce qu’il fera pour partager ce plaisir, son savoir et cette passion avec d’autres. J’imagine la chance que des plus jeunes auraient de l’avoir, lui, comme entraîneur… La chance de côtoyer un homme de cœur qui comprend autant le jeu que le plaisir de jouer, qui sait faire preuve de sensibilité et d’empathie…

Ses joueurs aimeraient jouer ensemble sous sa direction… et je pourrais me glisser sur un banc de l’aréna et encourager fièrement…  le coach!

 Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire