Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 4 février 2018

J’ai fait le rêve…

Le 15 janvier, troisième lundi de janvier, aux États-Unis, c’était le jour de Martin Luther King.

Tu nous pardonneras, cher lecteur /chère lectrice, de ne pas en avoir fait mention avant aujourd’hui.  On a tout de même pris le temps, depuis notre retour à ce billet hebdomadaire, de te présenter notre fil conducteur, et de nous réinstaller dans nos sentiers d’écriture…

La semaine dernière, pour des raisons professionnelles (même à  la retraite !!!), j’étais à Québec pour une formation.  L’heure était à la commémoration de la tuerie à la grande mosquée dans la ville. Les médias ont fait en sorte que nous n’oublions pas cet attentat: la couverture médiatique des commémorations nous a touchés.   Personnellement, c’est l’attitude et le discours de Amir Belkacemi, le fils de Khaled Belkacemi, qui m’a le plus émue. Ce grand gaillard, costaud, paisible, du même âge que mes fils, disant doucement que si l’auteur présumé de cette tuerie qui lui a ravi son père l’avait mieux connu, s’ils avaient pu parler ensemble avant et se connaître mieux, les choses se seraient passées différemment…

Est-ce qu’on peut imaginer aujourd’hui que le rêve (sur le lien, des paroles de son discours, devenu célèbre) de Martin Luther King pour les noirs des États-Unis puisse devenir un rêve universel, pour tous et partout? 

La musique est intimement liée au pourvoir du rêve. C’est en écoutant cette magnifique interprétation des King’s Singers de la chanson MLK (Bono, U2) que nous avons fait le lien…

Comment bâtir le chemin entre ce rêve et la réalité ? On pourrait commencer par rêver.

Faites-vous plaisir. Rêvez avec nous…

Yvan et Marie

P.S. Les liens que nous avons mis dans cette chronique sont bien importants, surtout le dernier.  N’hésitez pas à les activer et dans certains cas à les écouter.

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 28 janvier 2018

tRÊVE

(Définition trouvée quelque part sur le WEB: relâche)

(Définition de mon dictionnaire favori:  fig. Arrêt dans le déroulement de ce qui est dur, pénible, dangereux*. accalmie, répit.)

Dans ce marathon 2018 sur le thème du rêve, il nous arrivera parfois d’utiliser des variantes de ce mot.  La chronique d’aujourd’hui est un premier exemple de ce détournement du terme.

 

J’écris dans la coupole de la cafétéria du Musée des Beaux-arts du Canada.  Félix, Marie et Martine sont allés voir une exposition (James Wilson Morrice, chouette exposition !), Julie se promène aux alentours.

Avant que nos activités nous accaparent tous, nous avions décidé de prolonger la période des Fêtes en allant visiter Félix à Ottawa.  Départ vendredi matin, retour samedi fin d’après-midi: une escapade. Façon comiquement rebelle de tirer la langue au travail, aux études ou aux engagements bénévoles.  En écoutant le contenu de certaines de nos conversations, on réalise que nos esprits sont aussi en mode trêve.  Notre âge mental réuni ne doit pas dépasser de beaucoup le seuil de l’âge adulte… Mais on a beaucoup ri !

Ottawajanvier2018

Vue du parlement, de la coupole de la cafétéria du Musée des Beaux-Arts du Canada

Hier après-midi, avec Julie, j’ai patiné sur le Canal Rideau.  Mon corps se souvenait assez bien des mouvements à exécuter pour que je puisse apprécier pleinement, malgré quelques chutes sans gravité, cette superbe promenade.  Que d’années sont passées depuis que je parcourais énergiquement cette même surface glacée.  C’est ici que j’ai eu mon premier appartement, que j’ai fêté ma première promotion, ma première voiture neuve, ma première maison, mon premier mariage et ma première grande peine d’amour.  J’y suis revenu plus tard pour des visites avec Marie, et plus tard encore avec les enfants, pour patiner sur ce fameux canal.  Maintenant, Félix y crée graduellement son chez lui.  Il nous a fait découvrir trois restaurants délicieux et différents (Chez Lucien, Supply and demands et Pure Kitchen).

Ça a déjà été ma région, elle devient la sienne.

Nous retournerons tantôt, chacun et chacune, dans l’intensité de nos vies mais cette pause nous aura fait beaucoup de bien.  Même Félix, souvent si concentré dans son parcours universitaire, s’est permis de juste savourer ce temps qui passe.

Et, joie, il reste dimanche à la fin de semaine !

Heureusement, nous avons déjà un prochain rendez-vous semblable: tulipes et vélos en mai… Déjà hâte !

 

Yvan et Marie

* Ben non, la vie de tous les jours n’est pas nécessairement « dure, pénible, ni dangereuse », comme dans cette définition ! Mais répit et accalmie conviennent ici tout à fait.

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 21 janvier 2018

Pouvoir continuer à rêver

Quand une poignée de main, échangée en même temps que quelques formules de politesse, prend un sens bien plus profond…

Elle s’appelle Geneviève.  Pas la Geneviève qui roule pour l’équipe du Pépère à vélo.  Cette Geneviève-là est la belle-sœur de Dominique et depuis quelques mois, elle se débat avec un cancer, celui du myélome multiple.

Je l’ai rencontrée par hasard, l’automne dernier.  Elle portait un masque comme ceux que l’on met quand on a un rhume et qu’on est entouré de gens qu’on ne veut pas contaminer – ou qu’on ne veut pas être soi-même contaminé…  Ses yeux étaient pétillants, presque rieurs.  Dominique, qui était là, m’a présenté comme le Pépère à vélo.  En lui donnant la main pour la saluer, j’ai compris que je consacrerais une partie de mes efforts du printemps prochain afin que ces yeux conservent leur éclat pétillant.

Il y a plusieurs années, un médecin m’a annoncé que j’avais un kyste au cervelet et qu’il fallait l’enlever rapidement.  Jamais le mot cancer n’a été prononcé, mais pour la première fois, je réalisais que ma vie pouvait brusquement prendre un tout autre tour. Mes rêves de l’époque ne visaient qu’à retrouver la santé.  Tout s’est arrangé pour moi (je crois) et la fin de mon parcours, elle, remise à une date encore non déterminée.

Geneviève vient de terminer des traitements de chimiothérapie avant les Fêtes.  Elle se sent bien. Dans l’équipe du Pépère à vélo qui roulera pour le Défi Cyclo-myélome 2018, il y aura au moins un nouveau membre: Domenico, ami de la famille de Geneviève.  Oui, oui ! Notre équipe comptera  un Dominique et un Domenico !  Et la cause que nous soutiendrons aura, cette année, un nouveau prénom, puisque nous roulerons pour faire notre petite part et que Geneviève puisse continuer à rêver… longtemps.

Quand les coups de pédale permettent de rêver mieux…

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 14 janvier 2018

Rêver

            On reprend le clavier et la route pour une neuvième saison.  Toutes les raisons, les bonnes et les moins glorieuses, sont encore valides pour poursuivre cet engagement.  Alors on continue. Parce que notre petit apport,  vous et nous ensemble,  en argent, en temps et en énergie permet de contribuer à maintenir le rêve pour les personnes atteintes de myélome multiple et en attente d’une greffe d’organe.  Le rêve que la vie puisse changer et continuer, plus belle et plus surprenante. Le rêve sera d’ailleurs le thème de notre marathon d’écriture 2018.  C’est un joli mot, rêver.  Un mot qui fait également  référence aux songes, aux désirs, à l’imagination, à un état de veille,  à des mondes parallèles et à des atmosphères oniriques.  Autant de possibles à explorer…

En guise de souhait pour cette nouvelle année, nous vous offrons ce texte de Jacques Brel, datant (déjà ?!) de 50 ans :

« Je vous souhaite de souhaiter.
Je vous souhaite de désirer.
Le bonheur, c’est déjà vouloir.
Comme en droit pénal, l’intention vaut l’action.
Le seul fait de rêver est déjà très important.
Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir.
Et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.
Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer,
et d’oublier ce qu’il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil,
et des rires d’enfants.
Je vous souhaite de respecter les différences des autres parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir
Je vous souhaite de résister à l’enlisement,
à l’indifférence
et aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour,
car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille.
Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux,
car le bonheur est notre destin véritable. »

Jacques Brel, 1er janvier 1968

Cette année, nous rêverons donc le bonheur. Avec plaisir !

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 9 juillet 2017

Les sons autour des changements

Chronique auditive d’un Défi vélo…

Mettez-vous dans l’ambiance: cliquez sur ce lien, écoutez Invisible et immortel de Daniel Bélanger… 

Bonne lecture! C’est parti…

Vendredi matin, stationnement de Place Longueuil.

Ce Défi-vélo commence doucement, comme une sortie de lit paresseuse. 

Les « Bonjour! » à tout le monde, les taquineries, les mots d’encouragements, le son de la pompe pour que les pneus aient la pression d’air souhaitée.  Après un léger retard, la sonnerie du porte-voix résonne, le responsable de la sécurité crie ses instructions, trompettes et sirènes retentissent.

Enfin… premiers coups de pédale.

Je reviens chez moi en voiture, accompagnée par le son de Radio-Canada. Quelques courses à faire, un tout petit bagage à préparer. 

Quelques applaudissements, babillages entre cyclistes qui se connaissent ou qui apprennent à se connaître, bruits des dérailleurs dans une courte montée et surtout, des éclats de voix avertissant le peloton de ralentir ou de signaler les nombreux trous dans la chaussée.

Première halte, les bénévoles nous accueillent en champions avec sirènes, clap-clap et sifflets.  La famille des Pépère à vélo s’est agrandie d’une manière imprévue: Josée, conjointe de Daniel et maman de Jessica, s’est intégrée ce matin au groupe des bénévoles avec enthousiasme et énergie; notre équipe y est donc fort bien représentée, puisque Josée porte fièrement « notre » chandail officiel!

À la maison, la radio joue. Mais je n’entends pas tout… La sonnerie de mon téléphone m’avertit. Chaque Ding! me renseigne sur la progression du peloton: Yvan m’envoie des messages à chaque halte.

Ce qui me marquera probablement le plus de ce fantastique défi est le bruit du roulement de nos 80 vélos quand nous pédalons de façon régulière pendant de longues minutes:  mariage du doux grondement de la chaîne au contact du pédalier et du frottement des pneus sur l’asphalte.  Dans certains cas, le frottement sera excessif et se traduira par un Pffft… de crevaison ou même un Pow! d’éclatement…

Départ de la maison vers 14h15. Mon objectif: être à l’École de police de Nicolet avant les cyclistes, à 16h, pour les voir arriver. Ça, c’était sans compter l’attente et le surplace causés par la circulation sur l’autoroute, où il y a eu un accident. J’écoute toujours Radio-Canada. J’ai perdu ma belle-sœur Johanne, qui me suivait, dans le bouchon. On se retrouve à Berthierville, lieu de ravitaillement d’essence. Quelques Ding! ponctuent le reste du parcours. Bilan: objectif non atteint, les cyclistes ayant roulé fort et maintenu une moyenne de 30km/h, ils arrivent, eux,  à 16h, plus de trente minutes avant nous! Ça devient une tradition, ce retard…

Après l’arrivée à Nicolet, glouglous de la bière qui descend bien et crounch-crounch des croustilles et des crudités. Les grondements de tonnerre et l’orage tombant sur le grand chapiteau agissent comme fond sonore, lors du traditionnel méchoui servi au souper, en plus des éclats de rire, des blagues et des bruits de bouchons qui poppent (ou qui dévissent!). Et comme toujours, l’hilarante animation de Patrice (l’un des fondateurs de cet événement, lui-même greffé) qui n’oublie pas de nous rappeler, avec humour, pourquoi nous sommes rassemblés.

Samedi matin pluvieux, le bruit des gouttes sur nos casques et imperméables et le contact spongieux avec la chaussée trempée s’ajoutent aux sons d’hier.  Josée et Jessica changent l’atmosphère en dansant sur une musique endiablée.  À cause de nos vêtements de pluie, tous les sons sont un peu étouffés.  Nous sommes plus attentifs à ce qui nous entoure.

Après l’animation du déjeuner, le départ bruyant du peloton, des motards de la SQ et des voitures balisées des bénévoles, le silence retombe dans le stationnement de l’école de police. Le contraste est saisissant, et encore cette année, nous nous en étonnons. Johanne s’en retourne à Montréal. Françoise, la conjointe de Dominique et moi reprenons la route, en direction de Lévis. Bises d’au revoir, portes qui claquent, pluie battante sur la tôle du toit de nos voitures et son des essuie-glace qui se démènent. La voix métallique du GPS de Google maps nous accompagne jusqu’à la 20. Ensuite, Radio-Canada prend le relais.

Après le premier 50 kilomètres, les gouttes se taisent pour le reste de la journée et le rassurant ronron du peloton reprend ses droits. 

À Lévis, il ne pleut plus. Nous nous dirigeons vers le Musée National des Beaux-arts du Québec, pour voir les photos magnifiques de Philip Halsman. Ambiance feutrée, beauté pour les yeux, chuchotements.

Vers 16h30, dans une montée à Lévis, j’entends derrière moi un cycliste qui crie: « C’est la dernière, en haut, on tourne à gauche et on y est, 500 mètres! »  Avant de voir les ami.e.s et les membres de nos familles, on commence à entendre les cris d’encouragement, les sirènes, les crécelles et les sifflets. 

Cette fois, nous y sommes, crécelles et téléphone en main!

Une fois arrivés, les poignées de main, accolades, embrassades et la douche – sont une récompense indescriptible!

Au souper, Serge, l’autre fondateur-greffé de cet événement, nous raconte, avec verve et passion, son passage à la Maison des greffés: comment il y a apprivoisé la mort qui rôdait, le début de quelques amitiés majeures et comment il a appris à revivre.  Cet endroit a changé sa vie et il a décidé qu’il s’impliquerait pour que cet endroit puisse adoucir la vie de plusieurs autres personnes, venues y vivre temporairement, en attendant une greffe. 

Il nous a parlé de l’inconfort. Celui que l’on apprivoise, notamment lorsqu’on roule sous la pluie, que l’on rencontre des obstacles ou que l’on vit des difficultés, l’inconfort qui nous apprend à reconnaître et à affronter celui qui vient avec la maladie. Leçon de vie.  

Cette année, tous ensemble, plus de 150 000$ ont été amassés pour cette cause.

L’an prochain,  je serai de retour, pour continuer de faire partie de ces sons autour des changements.

Et voilà! C’est fiiiniiiiiiiii!

Nous vous souhaitons un bel été, de la douceur et quelques aspérités, tout de même, pour tenter d’apprivoiser l’inconfort…

Nous serons de retour à nos claviers en janvier 2018!

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 2 juillet 2017

L’avant-dernier billet: celui que vous avez écrit…

Le thème du changement a suscité des créations variées, très personnelles et même humoristiques.  Nous avons eu plaisir et émotions à les lire. Nous vous présentons ces textes dans l’ordre où nous les avons reçus

Cela dit, peu importe l’ordre, honnêtement, c’est un grand cru!

Garder la porte ouverte

France a été la première à nous écrire, elle nous a envoyé une pensée et une photo qui introduisent bien le thème.

Au bureau, je reçois quotidiennement une pensée d’un collègue. Parfois les pensées m’inspirent, me font réfléchir et/ou me bouleversent.

Je voulais partager avec toi cette pensée qui est reliée au thème du changement. Que ce soit vie personnelle ou professionnelle, cette pensée s’applique.

Bonne soirée. Salue Marie!

France

Le changement à la suite d’une grave maladie

À cause du contenu très personnel de ce texte, son auteure a souhaité garder l’anonymat.

Quand on est jeune, rien ne semble pouvoir nous arrêter.  En vieillissant, on se rend compte qu’on n’a pas la même énergie, bien que certaines personnes (entre autres Yvan) nous montrent qu’avec de l’entrainement et de la persévérance, on arrive à garder la forme et parfois même à se dépasser.

Puis un jour, sans aucun avertissement on perçoit des signes étranges : fatigue extrême, difficulté d’élocution, douleur thoracique.  Le lendemain, tout est revenu à la normale. On arrête de s’inquiéter.

Quelques semaines plus tard, c’est la crise, la crise grave.  Aucune force dans les muscles, difficulté de parler, douleurs dans tout le corps.  Suivent alors l’ambulance, l’urgence : on craint un AVC ou un autre problème cardiaque.  On voit la peur dans les yeux de ses enfants.  On veut continuer de vivre.

Après plusieurs tests, le diagnostic tombe : maladie chronique rare, opération obligatoire et médicaments, ayant des effets secondaires importants, pour contrôler la maladie.   Mais on est en vie.

Peu importe le nom de la maladie ou l’état de santé, le changement se dessine à grands pas.  Après la colère, il y a « pourquoi moi? ».  Mais il faut accepter la situation, accepter les changements  petits ou grands et apprendre à changer certaines pratiques de sa vie actuelle.  Superbe, on est encore en vie.

Les médicaments empêchent les crises et contrôlent la maladie qui sera toujours présente.  Dans les cas d’AVC, les exercices de réadaptation aident à réapprendre à parler, à marcher et à reprendre certaines activités.  Mais la vie ne sera plus la même.  Il faut accepter le changement.  Même si on est un peu ou passablement diminué, on réussit à accepter le changement et même les douleurs parce qu’on a vu la mort tout près.  On est en vie et heureux de vivre.

La maladie nous ralentit, il y a des jours où les muscles font mal et ne suivent pas, où la fatigue prend presque toute la place et il est clair que la force physique n’est plus la même malgré les efforts et l’exercice.  Mais on sourit, parce qu’on est en vie.

Une fois sa nouvelle condition acceptée, on se réjouit de pouvoir encore marcher, même si on est plus lent, de faire du vélo, même si on ne peut pas aller aussi loin.  On peut encore aller au cinéma ou au restaurant et organiser des  rencontres avec sa famille et ses amis. Mais souvent ce qui est le plus important, c’est de voir ses enfants, de discuter avec eux, de partager de bons ou de moins bons moments, de savoir qu’ils vont pouvoir compter sur leur maman.  On espère que ce sera pour encore plusieurs années.  On planifie même des voyages, des excursions, des soupers et de beaux moments au chalet.  La vie est belle, on est en vie.

Depuis près d’un an, tous les jours en me réveillant, je suis heureuse.  Au printemps, j’ai vu le lac dégeler, la nature se réveiller, les arbres commencer à se garnir de différentes teintes de vert, un superbe spectacle.  Maintenant, tous les jours je répète souvent: merci, je suis en vie.

Quand je pense à ceux et celles qui se battent contre le cancer, à ceux et celles qui ont perdu leurs combats, à toutes ces personnes qui attendent un greffe, à tout ce long parcours qu’elles devront traverser, je me trouve chanceuse.  Les changements que j’ai dû accepter ne sont pas si grands.

Le changement à la suite d’une grave maladie, il faut savoir l’accepter. L’étape suivante est presque facile : il faut profiter de la vie pleinement et avec le sourire, même si ce n’est plus comme avant.  Le plus important: On est en vie.

Je pourrais ne plus être là pour apprécier la vie, la vie que je trouve si belle et si extraordinaire, malgré ou plutôt avec les changements que j’ai dû apporter à mes petites habitudes.  Aujourd’hui,    LA VIE EST BELLE ET MAGNIFIQUE!

Adaptation

Martine, que nous avons nommée la Châtelaine de Monsabré, nous a envoyé d’abord une citation, ensuite une chanson que vous reconnaîtrez aisément et une adaptation qui risque de me hanter (avec un petit sourire) durant de longs moments du Défi-Vélo.

L'optimiste voit l'opportunité dans chaque danger;
Le pessimiste voit du danger dans chaque opportunité.

Winston Churchill

DANS MON CORPS DE  JEUNE FILLE

LES TROIS ACCORDS

J’étais fatiguée d’être celle que tu ne voyais pas

Que tu ne voyais pas

J’ai porté de la dentelle sous ma veste à pois

Si tu avais vu laquelle tu comprendrais pourquoi

Tu comprendrais pourquoi

 

Dans mon corps

Dans mon corps de jeune fille

Dans mon corps de jeune fille

Il y a des changements (x2)

 

J’ai rangé tout le bordel me préparant au cas

Où tu partirais d’avec elle pour venir avec moi

Pour venir avec moi

 

Je me suis mise toute belle et j’ai souhaité tout bas

Qu’à la porte l’on m’appelle et que tu sois sur le pas

Que tu sois sur le pas

 

Et qu’à genoux les mains pleines d’un bouquet de lilas

Tu me dises que tu m’aimes ou quelque chose comme ça

Quelque chose comme ça

 

Dans mon corps

Dans mon corps de jeune fille

Dans mon corps de jeune fille

Il y a des changements (x2)

————————————————————————————–

Des changements, il n’y en a pas seulement dans un corps de jeune fille…

Dans celui d’une femme de cinquante ans, il y en a plein !

Et c’est très bien ainsi; on a l’expérience de la vie, pas autant d’énergie mais la capacité de l’économiser.

Alors, dans vos corps de jeunes hommes, ou de pépères à vélo, lorsque votre corps exprimera sa fatigue,chantez dans votre tête:

« Dans mon corps…

dans mon corps de pépère… »

Martine Lalande, Châtelaine de Monsabré

Le changement souhaité ou … imposé

Cette année, Sylvie a longuement hésité.  À partir d’un événement très personnel, elle nous a proposé cette délicate réflexion.

Bonjour Yvan,

Comme chaque année, j’ai le plaisir d’écrire sur le thème donné: LE CHANGEMENT !  

Depuis quelques semaines, je me demandais sous quel angle l’aborder: le changement positif que l’on provoque comme quand on décide de prendre sa retraite… Ou l’autre, ce changement qui survient sans crier gare et auquel on doit s’adapter, comme lorsque la démence s’installe et transforme petit à petit le corps de son père âgé, nous amenant à vivre un «deuil blanc» du père actif que l’on a toujours connu.

Et puis, je me suis dit que le changement le plus important à souligner en cette veille du Défi vélo de la Maison des greffés Lina Cyr est celui que toi, les membres de l’équipe du Pépère à vélo et tous les autres cyclistes vous apprêtez à relever. Tous les efforts que vous avez mis lors des entraînements, chacun des coups de pédale que vous donnerez, les 7 et 8 juillet prochains, pour gravir les côtes et affronter le vent n’ont qu’un seul but : que votre contribution, individuelle au départ, devienne collective pour changer les choses !

Quand la douleur au mollet vous fera grimacer, lorsque le coup de barre frappera quand vous vous y attendez le moins, rappelez-vous comment il est important de continuer à pédaler pour vous rendre à destination. Votre implication est remarquable parce qu’elle permettra de CHANGER la vie de centaines de greffés !    Bon défi vélo !      

Amicalement, 

Sylvie 

Petits changements

France nous est revenue avec une trouvaille qui souligne qu’un changement n’implique pas nécessairement une transformation radicale.

J’ai acheté récemment un livre sur les 50 règles d’or de l’intelligence émotionnelle (Édition les minis Larousse).

Je le feuilletais hier en me disant qu’il y avait sûrement une règle reliée au changement.

Donc voici le texte relié à la règle 21 de mon livre:

Recherchez la nouveauté

Il est rassurant de voir que les choses ne changent pas, nous avons tous besoin de stabilité. Et pourtant en tombant dans le train-train quotidien on perd son enthousiasme.

Pour basculer vos habitudes et mettre du piment dans votre vie, nul n’est besoin de grands changements: changez la marque de votre café pour découvrir de nouvelles saveurs, testez un plat exotique, prenez un chemin différent pour aller à votre travail, explorez de nouveaux pays, levez vous tôt pour voir le soleil se lever.

N’hésitez pas à découvrir ce que vous ne connaissez pas : livres, films, spectacles, musique, bars, restaurants, loisirs…

Inscrivez-vous dans un club ou une association, tentez l’expérience du bénévolat!

Réveillez l’enfant créatif qui est en vous !

France

Je vieillis

Beaucoup de gens que je connais sont à un âge ou, justement, l’âge a de l’importance.  Lucie nous  fait part de sa réflexion.

Je vieillis.  Malheureusement, ou peut-être heureusement, je ne peux enrayer ce processus enclenché, il y a près de 69 ans. 

J’ai attendu impatiemment l’âge légal de la majorité, l’âge de la liberté.  Puis, à vingt ans, j’ai pris conscience du temps qui s’écoulait et ne reviendrait plus.  À chacune des décennies qui a suivi,  j’ai ressenti un malaise, furtif mais fidèle au rendez-vous.  À soixante ans, j’ai rejoint bien malgré moi ceux et celles que l’on appelle gentiment les aînés.

Je vieillis.  La publicité me le rappelle sans cesse.  Elle tente de me convaincre que ce qui constitue une bonne partie de mon identité n’est pas beau : les rides, les cernes sous les yeux, les paupières tombantes, la peau plus flasque, les cheveux gris.  On doit faire disparaître ces empreintes du temps.  Le bonheur ne réside que dans le refus de cette évolution.  L’éternelle jeunesse est à ma porte.  Pourquoi lui refuser l’entrée?

N’est-il pas plus agréable d’entendre : «Comme tu as l’air jeune!» que de voir passer dans le regard de l’autre la surprise, rapidement contenue, mais perceptible, devant les effets de l’âge?  «Comme elle a vieilli!», dira-t-on, hors de ma présence.

Mais le jeu en vaut-il la chandelle?  Je ne peux consacrer des heures si précieuses à détecter tous les indices de mes 68 ans, ni vivre dans l’angoisse de les découvrir et encore  moins engloutir des sommes faramineuses en traitements de toutes sortes.

Signe du temps : dans le métro, des personnes assises m’offrent leur siège.  La première fois, j’ai été interloquée; la seconde fois, un peu moins…  Maintenant, j’en ai l’habitude.  Ce sont souvent des jeunes, gars ou filles.  Leur geste me touche et, même si je ne ressens pas la fatigue, j’accepte. 

De petits bobos apparaissent.  J’en tiens compte, mais je ne m’y attarde pas trop.  L’une de mes plus grandes craintes pour moi-même et pour les miens : la démence sous toutes ses formes. 

Les années s’accumulent, mais aussi les souvenirs : les grandes joies, les moments plus tristes, l’époque des études, la vie à deux, la venue des enfants, le monde du travail, et tous ces gens que j’ai connus,  qui m’ont marquée émotivement et ont influencé ma vision du monde.  

Au fil des ans, j’ai acquis un peu de sagesse, je suis plus tolérante tout en conservant un attachement profond à certaines valeurs.  Je change et je demeure la même tout à la fois.

Pendant combien de temps encore pourrai-je affronter la vie en toute conscience, admirer la nature, aimer, partager?  Je l’ignore et c’est mieux ainsi.

Lucie

Monsieur Bégin

Depuis que nous le connaissons, il est «Monsieur Bégin» .  J’ai bien essayé de l’appeler Patrice, mais je n’y arrive pas vraiment… Chacun de nos garçons l’a eu comme enseignant de français au secondaire.  Sa plume est vive, intelligente, émouvante, sarcastique, cinglante et drôle. Cette année, je lui ai proposé d’écrire pour nous sur le thème du changement. Et il a dit oui! 

«Il ne faut pas changer, ou alors il faut que le changement soit devenu une habitude.» (François Mittérand) 

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé d’être comédien. Je me voyais sur une scène. Vers 15-16 ans, je fermais les lumières de ma chambre, j’écoutais de la musique et je m’imaginais en train de faire un spectacle devant des salles combles (tant qu’à rêver, rêvons). J’entendais les gens m’applaudir. 

À 17 ans, quand est venu le temps de poursuivre mes études, mes parents m’ont «convaincu» de penser à autre chose. J’ai alors affirmé, haut et fort (sans y croire vraiment), que je m’en irais en médecine sportive. Finalement, la réalité m’a rejoint et j’ai décidé que je deviendrais enseignant de français au collège de l’Assomption (là, je savais ce que je voulais). 

Je crois que c’est la période de ma vie où les changements ont été les plus présents dans ma vie (à part lors de ma puberté). 

J’aimerais ça vous dire que ma vie est une éternelle suite de changements. Que je vais là où le vent m’emporte. Il me semble que c’est ça qu’il faut dire. Je suis obligé d’avouer qu’en vieillissant, je suis de moins en moins à la recherche de changements. Je cherche davantage la stabilité. Par peur? Par confort? Je laisse ma psy répondre à cette question… 

Je suis obligé de l’admettre: si on faisait un graphique du genre électrocardiogramme de ma vie, la ligne serait plutôt plate, sans pics spectaculaires. 

Je suis avec la même femme depuis 1994. J’enseigne le français depuis 25 ans dont 18 ans dans la même école… Ça fait 10 ans que je passe mes vacances d’été en Virginie. Ça doit bien faire 18 ans que le 23 décembre, je descends les matelas dans le salon et que je regarde le film «Le sapin a des boules» avec mes enfants. Chaque fois que c’est ma fête et qu’on me demande ce que je veux comme dessert, je réponds: «des petits pots au chocolat». J’ai la même coupe de cheveux depuis que j’ai 27 ans (plutôt par dépit que par choix). Quand c’est la journée du gala d’excellence de mon école, je m’habille toujours de la même façon. Je ne fais plus de camping depuis 23 ans (les plus observateurs d’entre vous auront remarqué que ça correspond au moment où j’ai rencontré ma femme). J’ai eu des offres pour aller enseigner ailleurs. On m’a même offert de passer du côté obscur du monde de l’enseignement : celui de la Direction. Chaque fois, j’ai refusé. 

Je suis presque gêné de constater tout ça. J’aurais aimé dire que je suis aventureux, bohème, nomade. Force est de constater que je suis tout le contraire. 

Changer? Oui, mais pour quoi? Changer pour qui ? 

À 33 ans, je me suis séparé de ma femme pour réaliser quelques mois plus tard que mon vrai bonheur, là où je me sentais vraiment «groundé», c’était chez moi , dans ma maison, avec ma femme et mes trois enfants. 

Changer pour quoi? Pour qui? 

Sans dire que ma vie est parfaite, sans heurts, sans embuches, je constate, à 48 ans, que mon bonheur est là, ici, maintenant. Je suis fier de la famille que j’ai bâtie. Je suis fier de ce que j’accomplis au niveau professionnel. Parfois, je suis fier du père que j’essaie d’être. 

Yvon Deschamps parlait d’un Québec fort dans un Canada uni. Pour ma part, je parlerai de changements dans la continuité… 

À suivre. Ou pas…

Patrice Bégin

 

Quels beaux cadeaux que ces textes! À chaque année, au moment de faire un effort physique important en soutien d’une cause bien plus importante, ces contributions, ces morceaux de vous, sont des stimulants légaux et Ô combien efficaces.  Encore cette fois, vous me faites réaliser que la communication par l’écriture apporte des moments tellement forts.  

Je vous aime.  

Merci à vous tous et toutes pour ces parcelles toutes personnelles!

Vendredi et samedi prochain, les 7 et 8 juillet, vos pensées surgiront et agiront en fournissant l’énergie nécessaire dans les moments forts et les plus ardus du Défi vélo de la Maison des Greffés Lina Cyr, entre Montréal et Québec.

Bons vents (dans le dos!) à la fière équipe du Pépère à vélo: Yvan, Benoit L., Dominique, Daniel, Jessica, Geneviève et Benoit C. ainsi qu’à tous les cyclistes qui prendront part à cet événement!

On vous raconte ça ensuite… 

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 25 juin 2017

Changement d’altitude

C’est notre dernier billet sur le thème du changement dans ce marathon d’écriture: la semaine prochaine, ce sont certain.e.s d’entre vous qui écriront (!) et dans deux semaines, la dernière, nous écrirons sur le Défi-vélo de la Maison des greffés, qui se tiendra les 7 et 8 juillet. 

Cette semaine, donc, nous nous sommes donné le défi de parler d’un élément de changement qui a influencé nos vies.

Pour ma part, mon coup de cœur est un livre lu récemment à Vues et voix : Changer d’altitude de Bertrand Piccard.  Quand j’ai aperçu ce livre dans ma cabine d’enregistrement, j’ai pensé tout de suite à de la psycho-pop.  Mais l’auteur mérite qu’on s’y arrête : médecin et psychothérapeute, il a fait du deltaplane de compétition, le tour du monde en ballon et, dernièrement, il fut l’un des deux pilotes à entreprendre et réussir le tour du monde dans un avion mû uniquement par l’énergie solaire (Solar Impulse II). 

Il compare les « turbulences » de la vie à son voyage en ballon.  En montgolfière, seuls les vents ont un effet. On est entièrement dépendant de l’altitude où l’on se trouve.  Si la direction du vent ne nous convient pas, on doit, pour changer, monter ou descendre, afin de trouver une autre couche d’air et que le vent nous amène dans la direction voulue :

Nous ne changerons jamais la direction des courants aériens ni celle des vents de la vie, mais nous pouvons à chaque instant changer d’altitude pour nous en libérer et trouver une meilleure trajectoire.[1]

Changer d’altitude implique « lâcher du lest » pour monter ou « réduire la masse d’air » dans le ballon pour descendre.  En d’autres mots, Piccard suggère de laisser tomber des façons de faire ou de faire autrement.  Dans les deux cas, on doit oser faire face à une nouvelle situation et prendre le risque d’y trouver des conditions meilleures pour nous :

Je ne vois pas comment nous pourrions être responsables de ce que l’existence nous fait subir.  En revanche, nous sommes pleinement responsables de notre manière d’y réagir. [2]

Mes argumentations avec Marie viennent de prendre une tournure étonnante.

Euh… Quelles argumentations?!…

De mon côté, l’élément de changement qui m’est revenu en mémoire remonte à quelques années. En 2007, j’ai dû lâcher prise. Malade du travail, huit mois d’arrêt, « dans ma chambre », à réévaluer mes priorités, à réapprendre à donner au travail et au stress une autre place.

Après huit mois intenses, lors de ma première journée de retour au poste, j’assistais, ainsi que tous mes collègues, à une conférence du Dr Serge Marquis,  *médecin spécialiste en santé communautaire et consultant dans le domaine de la santé mentale au travail, à l’Université de Montréal. Depuis plus de trente ans, Serge Marquis s’intéresse à la santé des organisations. Il a développé un intérêt tout particulier pour le stress, l’épuisement professionnel et la détresse psychologique dans l’espace de travail. Dans cette conférence, Serge Marquis nous apprend à poser un regard attentif sur nos vies pour retrouver du plaisir et du sens dans la vie de tous les jours.

Tout à fait à propos, pour un retour au travail! J’ai retenu une phrase de cette conférence: « Lâche le riz! » ou comment apprendre à lâcher prise…

Je vous raconte:

La viande de singe est très prisée, paraît-il, en Malaisie.

Les chasseurs de singes ont développé une technique exceptionnelle pour les piéger: ils  pratiquent une ouverture dans une noix de coco (juste assez pour y faire passer une main de singe), la vident de son liquide, y déposent des grains de riz et attachent la noix de coco à un arbre. Le singe, attiré par le riz, met la main dans la noix de coco, saisit le riz, et ne peut alors plus retirer sa main. Il devient fou car il n’arrive pas à se libérer de la noix de coco. Or, il lui suffirait de lâcher le riz pour retirer sa main, échapper au chasseur et sauver sa vie…

Belle image pour illustrer le lâcher prise et le changement de posture. J’essaie (sans toutefois toujours réussir!) de me rappeler cette anecdote et de la mettre en pratique. Cette semaine encore, confrontée à une situation où la frustration a pris le dessus et m’a ramenée à une époque où mes exigences au travail me faisaient revenir sans cesse aux mêmes gestes inutiles et inefficaces, je me suis souvenue et me suis répétée cette phrase: « LÂCHE LE RIZ! ». Oui, on perd le riz. Mais on gagne le bonheur de vivre mieux!

Pour entendre la conférence de Serge Marquis, si vous avez une heure à investir, c’est par ici et ça en vaut la peine! Allez, c’est congé! Calez-vous bien confortablement et… lâchez prise! 

*Texte de présentation de la conférence.

 Yvan et Marie

[1] Changer d’altitude, Bertrand Piccard, Stock, page inconnue pour le moment.

[2] Idem, p. 28

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 18 juin 2017

Changement d’âge

Demain, lundi, j’aurai 61 ans. L’an dernier, je changeais de dizaine, c’était spectaculaire. Marie s’était assurée que ce le soit avec une fête grandiose.

Mais 61 ans, c’est comme 53 ou 56 ou peut-être 64: une étape, sans plus, ni moins. Un jour, de plus en plus bientôt, l’odomètre* de mon vélo m’indiquera que si je veux continuer à avoir du plaisir à rouler, je dois aller moins vite … ou ajouter un petit moteur. 

Déjà, la semaine dernière, lors du déménagement de Félix, les montées et descentes du troisième étage à la rue et vice-versa, à Montréal et à Ottawa, me semblaient exigeantes ; mais je tenais bien mon bout. En voyant Félix grimper et redescendre allègrement, j’ai compris que mon processus de ralentissement était commencé. J’aimerais bien d’ailleurs que son prochain appartement soit plus près du rez-de-chaussée!  J’espère qu’Antoine comprendra aussi le message…

Bien loin d’être un casse-cou, j’aime quand les choses se passent vite. J’arrive à l’étape de ma vie où je dois apprendre à accepter que ça aille un peu moins vite. J’aurai peut-être alors le temps d’observer des choses qui m’échappent présentement. 

Cela dit, dans trois semaines, je roulerai dans le défi-vélo pour la Maison des Greffés Lina Cyr et mon odomètre me dit que ça devrait bien aller… pour cette année.

*Définition d’odomètre, n. m.: Appareil qui sert à mesurer un trajet parcouru par un véhicule ou un piéton.          Antidote

C’est curieux comme je me fais prendre chaque année. Chaque fois, je me questionne, je suis étonnée et surprise de cette humeur un peu morose qui habite mon amoureux vers la mi-juin. Il y a comme un spleen, des absences passagères que je tarde à comprendre et que je n’interprète souvent pas correctement.

Il ne veut pas trop qu’on souligne ce passage des ans ; malheureusement, il est tombé sur moi et ma famille d’hystériques de l’organisation des fêtes… Et même dans la sienne, de famille, les demandes surgissent: « Pis, on le fête quand, Yvan?! »

Je devrais bien savoir, pourtant, que ce déni temporaire coïncide avec la date butoir du 19 juin…

Bon Anniversaire, cher amoureux ! Puisses-tu, dans les jours, semaines, mois qui viennent, surfer à la fois sur la sagesse acquise et sur le plaisir des défis à relever… sans trop de courbatures et peut-être juste un p’tit peu d’anti-inflammatoires !

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 11 juin2017

Changement de routine

Vues et voix a déménagé.  Pas très loin; ses bureaux se trouvaient au coin de René-Lévesque et Amherst et ils sont maintenant sur Sherbrooke pas très loin d’Amherst.  Jeudi dernir (8 juin), nous « étrennions » ces nouveaux locaux.  Ce fut une journée… différente.

Auparavant on quittait la maison vers 7h45.  On avait trouvé une combinaison créative de petites et grandes rues pour arriver près de la tour de Radio-Canada entre 8h20 et 8h30.

Marie achète son café et mon muffin au Pouding Café sur Amherst: jasette plus ou moins longue, selon l’heure, avec Sylvie la propriétaire et pendant ce temps, je dis bonjour au gardien du stationnement indien (le gardien pas le stationnement) au coin de St-Timothée et De Maisonneuve.  Arrivés presqu’en même temps dans la salle de réunion, on a une dizaine de minutes de repos avant d’entrer en ondes à 9h00.

Jeudi, nous sommes partis à 7h30.  On a pris Sherbrooke tout du long; c’est moins pittoresque mais plus direct.  Pas de grands moments d’arrêt, on arrive au nouvel endroit vers 8h10.  Ni muffin, ni café, ni Sylvie… Je ne trouve pas non plus de place de stationnement: je retourne voir mon ami indien et mais je dois monter la côte pour arriver vers 8h30.  Denise, la réceptionniste, est toujours là avec son beau sourire accueillant. On nous fait faire un rapide tour du nouvel endroit.  Il faudra se souvenir que le studio de la radio se trouve à droite et non plus à gauche et que la cuisine est au centre de l’étage, n’offrant plus de vue sur la rue ni de fenêtres…

9h00 approche déjà.  On entre en studio, c’est joyeusement plus clair et … plus petit.  Dans notre cas, ce n’est pas très grave parce qu’on travaille avec nos tablettes mais pour certains collègues qui, à d’autres moments, travaillent avec journaux et revues, ce sera plus exigu. Même nos places autour de la table sont différentes.  Le voyant rouge s’allume, l’émission débute, nous reprenons nos rôles (premier moment de routine de la journée).

La nouveauté se poursuit: les cabines d’enregistrement des livres en format audio ont changé de couleur, l’aération n’est plus la même, l’odeur du nouveau tapis et de la colle est insistante, il faut faire particulièrement attention à ne pas claquer les portes, le bruit est différent ici. 

À midi, on explore le quartier à la recherche d’un nouveau resto (le Pouding café,  ses salades et ses sandwiches sont trop loin pour le temps qu’on a). On fait une découverte intéressante à l’angle de Roy et St-André (L’Gros Lux végé).  Au retour, mon livre étant terminé, on m’en remet un autre immédiatement.  C’est la semaine prochaine que je terminerai la lecture du polar que je lis depuis quelques semaines. J’ai remarqué, sur la table de la technicienne qui attribue les nouveaux livres, le recueil de nouvelles de mon amie Johanne Tremblay, Un mercredi comme les autres, Histoires et excès de table. Ce sera, je l’espère, ma prochaine lecture, à partir de jeudi prochain…

La journée à été longue et prenante, on la termine avec une bière et un verre de vin avec des ami.e.s sur la terrasse du  mythique Café Cherrier.

Fin des changements, la semaine prochaine, une nouvelle routine commence…

Nous sommes, tous les deux, des personnes de routines. Nous aimons les créer, nous aimons les répéter, nous en éloigner parfois (un peu) pour en produire de nouvelles.  Ces habitudes nous rassurent, nous confortent. D’aucuns se diront que nos vies sont bien mornes. Elles sont plutôt ponctuées de grands et petits moments, remplies d’instants de complicité, de gestes doux et tendres que nous prenons plaisir à refaire. J’appelle ça étirer le plaisir!

Yvan et Marie

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Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 4 juin 2017

Changement de texte

J’avais préparé un bon texte (je pense) sur les changements climatiques et sur les efforts très sérieux que je m’étais imposés pour me mettre à la place du président américain et comprendre les raisons qui l’ont amené à se retirer de l’accord du regroupement de la grande majorité des pays du monde contre la menace climatique.

C’était bon (je le pense toujours) mais très sérieux.  Dans une année où nous parlons de changement, je ne pouvais pas ne pas parler de mes réactions face à ce changement d’idée, ce revirement  si malheureusement spectaculaire.

Puis je suis allé à St-Lambert avec Marie.

En fait, je devrais dire que je suis allé à St-Lambert voir Marie chanter.  Dans le cadre du Festival Classica,  l’ensemble vocal Katimavik se joignait au Chœur Radio Ville-Marie et à l’Orchestre symphonique du Conservatoire de musique de la Montérégie (OSCM), pour un concert extérieur célébrant les Beatles et le 50e anniversaire du lancement des disques « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band » et « Magical Mystery Tour ».

J’étais adolescent à nouveau.  J’ai chanté avec grand plaisir et en comprenant les paroles (ce qui n’était pas le cas à l’époque) « I am the walrus« , « Penny Lane« , « Strawberry Field » , « Lucy in the sky with diamonds » etc. Moi, j’étais dans la foule.  Marie, elle, était sur scène avec sa gang et ils étaient vraiment très très bons.

Alors, à minuit, avant d’aller me coucher et avec un grand sourire, j’ai changé mon texte. 

Difficile d’aller se coucher, après une soirée pareille! Les vingt-quatre chansons s’incrustent et se bousculent encore dans ma tête. L’énergie circule toujours en moi, malgré la fatigue. Effet de l’adrénaline… Merci aux ami.e.s venus nous entendre. Merci à mes ami.e.s choristes! Ma saison de chant se termine en beauté…

Beatles-Mireille

Crédit photo: Mireille Proulx

Yvan et Marie

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