Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 21 février 2016

Limite de temps (1 de 2)

Première de deux histoires vécues où le temps, parfois serré, joue un rôle majeur. Dans un premier temps, Marie  raconte les circonstances où, cette semaine, elle a eu à faire face au chronomètre.

Une heure.

C’était le temps imparti qu’on m’avait indiqué, comme durée approximative, pour l’examen que je devais passer cette semaine, afin d’accéder à un poste au recensement de 2016.

25 minutes pour l’accueil des nombreux participants, un bref survol de la tâche liée au poste visé,  des précisions sur le fonctionnement et les consignes à respecter. Une douzaine de fonctionnaires fédéraux pour vérifier et superviser l’ensemble. Entre une et deux centaines de postulants plus ou moins nerveux, ayant apporté le ou les documents officiels pour s’identifier et une calculatrice. Pas sur téléphone ou tablette; une vraie calculatrice qui ne fait que calculer. C’est tout.

35 minutes, top chrono, pour exécuter la tâche. 15 questions à choix de réponses. Un questionnaire sur feuilles 11 x 17 pliées et brochées dans lequel il est strictement interdit de noter quoi que ce soit. Une feuille pour noter ses réponses en noircissant entièrement le cercle correspondant à la réponse choisie. Seulement en noircissant entièrement. Pas autrement.  Une feuille blanche pour prendre des notes, calculer, utiliser des stratégies pour comprendre ce qu’on lit, résoudre les problèmes et répondre adéquatement.

Pas facile de faire bonne figure quand la question et tout ce qui s’y rattache (schéma, plan, tableau) se trouvent d’un côté de la page et que les choix de réponses possibles sont de l’autre côté.

Pas facile de faire bonne figure quand la question se trouve complètement à la fin d’un long énoncé ou que sa formulation même entraine des doutes ou des bris de compréhension.

Pas facile de faire bonne figure quand les choix de réponses se ressemblent tous.

Pas facile de faire bonne figure quand le temps file. 15 questions en 35 minutes, ça veut dire environ 2 minutes par question. Inutile de s’acharner sur une question plus qu’une autre. Faut avancer, noter la difficulté et souhaiter avoir le temps d’y revenir à la fin. Prier pour qu’il n’y en ait pas trop. Et surtout, laisser un espace blanc sur la feuille de réponses, vis-à-vis la question passée, sinon on est foutu!

Je ne sais pas qui a dit que les questionnaires à choix de réponses étaient plus faciles que les questions à développement… Dans tous les cas, je suis beaucoup plus habile pour développer, personnellement, que dans ce type de tâche!

Je suis lente. C’est connu. Dans ma vie d’adulte, jusqu’à maintenant, autant lorsque j’étudiais que pour l’obtention d’un poste, j’ai fait mes preuves en rédigeant des travaux et en passant des entrevues. Pas ou fort peu d’examens incluant une limite de temps. Ou bien ça fait longtemps! Bref, la sonnerie a retenti au bout des 35 minutes, implacable.

Une heure. J’en ai oublié ma bouteille d’eau…

Marie et Yvan

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 14 février 2016

Le temps perdu pour une rose…

Proust et St-Exupéry nous ont inspiré ce titre cette semaine. Le fait que l’on publie ce billet pile le 14 février a fait que le sujet s’est imposé de lui-même. Sans vouloir glisser dans la gadoue gluante et sucrée ambiante, voici donc quelques pensées sur un même thème…

C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. …                          – Je suis responsable de ma rose… répéta le petit prince, afin de se souvenir.                              (St-Exupéry)

——————————————————————————————————–

Pierrette, la mère de Marie, tricote.

Avec d’autres dames de l’édifice où elle habite, elle fait des mitaines, des foulards, des chaussettes pour les « enfants du docteur Julien ».  Depuis quelques années maintenant, elle met quelques-unes de ses capacités un peu amoindries par l’âge au service de roses qu’elle ne connaît pas.  Mélange de plaisir profond de pouvoir encore accomplir ces mouvements de création et d’abnégation pour des jeunes qui auront un peu plus chaud grâce à une grand-mère inconnue.

En cette St-Valentin, elle ne pourra donc pas leur dire qu’elle les aime.  À la place, elle tricotera.  Elle perdra du temps pour des inconnus devenus importants. Et eux, par une journée glaciale d’hiver, protégés du froid grâce à ces mitaines et ce foulard, auront un petit sourire de remerciement … pour une fée marraine.

——————————————————————————————————–

Je lis. Le plus souvent possible. Question d’hygiène mentale et de survie, je lis. À Noël, nous avons reçu ce petit livre de poche en cadeau: Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal, publié en 2014 chez Gallimard. Cadeau d’Émile, l’amoureux de Félix. Cadeau précieux, puisqu’offert à ce premier Noël passé tous ensemble. Cadeau prometteur: les trente premières pages lues m’enchantent. Coup de cœur jusqu’à maintenant pour cette histoire de cœur et pour les phrases longues et haletantes. Comme si le temps manquait pour s’encombrer des pauses de la  ponctuation, qu’il fallait se hâter pour tout dire et que points et majuscules rompraient le rythme.

Extrait du résumé: Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de geste, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement.

Vingt-quatre heures après un terrible accident où Simon, 19 ans, est déclaré cliniquement mort. 24 heures où se conjuguent amour, passions et don de soi.

Vous en reparle…  

——————————————————————————————————–

Depuis hier, mon meilleur ami et son amoureuse sont grands-parents.  Ils sont très rares, les gens de mon âge qui m’entourent, qui ont droit à ce titre.  C’est peut-être, pour nous, le début de l’ère des grands-parents? (Sais-tu, ça ne me dérange pas d’attendre encore un peu… L’ère des parents m’occupe encore suffisamment!)

——————————————————————————————————–

À la St-Valentin, on traite bien les gens qu’on aime. Amis, amoureux, fils, parents plus ou moins proches, prenez soin de vous!

——————————————————————————————————–

À la St-Valentin, on dit à son amoureuse qu’on l’aime.  Pendant quelques instants, on replonge dans l’espèce d’excitation des tout premiers moments, souffle court et feux d’artifice.

Puis l’histoire se construit. Pour nous, 26 années bientôt…

Quelle délicieuse responsabilité… dire encore et longtemps, je t’aime…

Yvan et Marie

deux-coeurs-dans-le-sable-58236210

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 7 février 2016

Temps libre

Joie-FdS

Météo insulaire pour Montréal, 6 février 2016, 6h50.

 Matin de rien…

 Rues désertes, vent absent, même les chats de ruelles se font discrets, marchant à pas feutrés, se faufilant dans l’ombre d’un peuplier dénudé…Y a des samedis où « rien » devient prometteur, laisse toute la place à la journée à venir, comme un tricot que l’on commence.

(Page Facebook – Météo insulaire  – Myriam Binette)

À l’approche de la retraite, on nous avait dit que ce serait le temps où tous les jours seraient des samedis.

Deux ans et demi plus tard, je dois vous annoncer que ce n’est pas totalement vrai.  Très loin de moi l’idée de me plaindre de la liberté que j’ai quant à l’utilisation de mon temps de retraite, n’ayez crainte.  Pourtant, s’extirper tranquillement du sommeil, se demander quel jour nous sommes et réaliser que c’est samedi, ça reste toujours une très belle sensation. C’est drôle quand même que ce sentiment perdure, même à la retraite! Comme si, en effet, tous les jours sont des samedis, mais quand le vrai samedi arrive, la joie qui s’infiltre est plus vive…

La beauté des samedis (et des dimanches, mais surtout les samedis, parce que le lendemain, c’est aussi congé), c’est que la majorité des gens que nous connaissons sont aussi disponibles.  La course folle de la semaine laisse alors un peu de place pour des moments de bien-être où le temps a moins d’emprise: du temps de bonheur (et souvent du temps de bonne humeur).

Pour ceux et celles qui pensent que mes réflexions de cette semaine sont un peu frivoles, sachez qu’elles sont influencées par une étude (probablement très sérieuse) présentée dans le magazine américain en ligne Slate, qui relate que « nous serions tous beaucoup plus heureux le week-end que la semaine« .  Ce sujet a été présenté à l’émission Médium Large du 13 janvier dernier .  L’extrait mérite l’écoute, je vous le recommande! On y parle de l’importance de se coordonner pour passer du temps avec les gens que l’on aime et de ce moment précieux, isolé du reste de la semaine, pour passer à autre chose.

Pourtant, dans ma famille, cette douce sensation attribuée aux samedis est peut-être en danger!  Sur six personnes dans la fin-cinquantaine (dont Marie et moi), cinq seront très bientôt à la retraite.  Heureusement, mon frère s’est porté volontaire (aidé par les règlements sur la retraite du gouvernement provincial) pour se maintenir au travail et ainsi sauvegarder l’importance de cette journée…pour quelques années encore.

Je dois mettre fin maintenant à cet article, j’ai une mise en page à faire pour la publication du dimanche matin! Bonne fin de fin de semaine!

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 31 janvier 2016

Le temps qui s’arrête

On ne devrait pas mourir à 44 ans.

Quand on a grandi, appris, aimé et qu’on est prêt à grandir plus, apprendre plus, aimer plus et même à aider d’autres que soi à trouver leur chemin.  On ne devrait mourir que lorsqu’on sent que notre passage dans cette vie est conclu, qu’on a reçu et donné ce qu’il y avait de plus beau et qu’il est temps de voir s’il y a autre chose ailleurs.

Pour une personne toute particulière, le temps s’est arrêté cette semaine.  Atteinte d’un cancer, elle a été une lectrice de ce blogue, au moment où il y avait encore un lendemain pour chacun de ses lendemains.  Depuis quelques semaines, l’expression « vivre chaque journée comme si c’était la dernière » avait pris tout son sens pour elle. 

Elle n’était pas une amie intime.  Pour ma part, je l’ai connue à l’école primaire des enfants.  Elle faisait partie des visages rassurants qui faisaient de cette école un lieu où nos enfants ont pu avoir du plaisir à entreprendre leur vie scolaire, leur vie autonome.  Nous avons collaboré à quelques reprises, particulièrement à l’école primaire internationale. Elle a été une collègue de travail, d’abord enseignante et ensuite conseillère pédagogique. Puis elle est devenue directrice-adjointe et on s’est perdu de vue. Je l’ai connue souriante, jeune, belle. C’était une pédagogue innovante et dynamique. Elle a vécu avec la maladie trop longtemps.

Comme ça se passe souvent de nos jours, nous avons compris qu’elle n’était plus dans ce monde par une série de messages Facebook publiés par des gens qui étaient proches d’elle.  Coup de poing au ventre, moment de vide.

Je suis allergique aux phrases toutes faites à propos des gens qui « se battent contre le cancer » , qui « gagnent ou perdent la bataille ». Comme si seuls ceux qui meurent étaient des perdants… Faux: parce qu’on la perd tous, cette bataille. Seule justice ici bas. Ce qui change, c’est la conscience, le temps et le degré de souffrance.

Alors nous, ceux qui restent, devons faire face à cette réalité inéluctable et trouver une façon de regarder en avant. Pour nous, le temps s’arrête quelques instants… et reprend, doucement, comme un moteur qui cherche son plein régime après un arrêt imprévu, un souvenir en plus et encore, souhaitons-le, plusieurs rêves à réaliser.

Douce pensée pour les proches, famille, ami.e.s, amours de Marie-France Duchesneau . Puissent vos souvenirs et vos rêves vous porter et mettre un peu de baume sur votre chagrin…

 Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | 3 commentaires

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 24 janvier 2016

Temps d’antenne…

Jeudi matin, 9h29 et quelques secondes.

Pendant une semaine, chacun de nous deux a lu plusieurs articles, dans le but d’en choisir trois qui sauront capter l’attention de notre animatrice et des auditeurs.  Le technicien nous informe que l’émission commencera dans 20 secondes.  On ajuste notre casque d’écoute, le micro, la petite lampe pour bien voir nos textes.  La lumière rouge s’allume, nous sommes en ondes.  Pour nous, une heure de magie commence…

Il y a un an, nous commencions notre aventure bénévole à Canal M, la radio de l’organisme Vues et Voix.  Nous avons raconté nos premiers pas dans ce blogue dans deux billets en janvier et février dernier.  Jusqu’à présent, cette expérience allie à la fois exaltation et complet anonymat:  pas d’invitation à participer à Tout le monde en parle, pas de panneau géant près d’un pont, pas même une demande d’autographe.  En fait, réalistement, le plus commun des mortels ne connaît même pas l’existence de cette station de radio spécialisée…

Malgré tout, à chaque semaine, quel grand plaisir de lire et de raconter nos trouvailles, qui  touchent les gens vivant ou non avec une limitation physique ou intellectuelle: Marie lit des sujets touchant principalement le monde de l’enfance et les miens tournent autour de l’activité physique. Une partie importante de notre plaisir réside également dans le fait de faire des découvertes. Saviez-vous, par exemple, qu’il existe une ligue de hockey pour les gens ayant des problèmes de vision (je parle des joueurs)?  Une boîte de conserve fait actuellement office de rondelle mais des recherches impliquant l’UQAM pourraient permettre la création d’une rondelle « intelligente », émettant des sons différents selon la hauteur de l’objet!

Et connaissez-vous Égide Royer? Pour ce psychologue et professeur d’adaptation scolaire à l’Université Laval, qui constate que le tiers des élèves sont en grosse difficulté et qu’avec l’écrémage des bons élèves, qui se dirigent vers les écoles privées ou à vocation particulière, les classes ordinaires de certaines écoles de quartier n’ont plus rien d’ordinaire.

Sa position, ce n’est pas d’arrêter de financer les écoles privées, mais plutôt de dire que toutes les écoles, y compris au privé, devraient offrir des services aux élèves qui ont des problèmes d’apprentissage. Actuellement, l’État refuse de financer les écoles privées pour des services en adaptation scolaire. Elles n’ont donc aucun intérêt à accepter les élèves en difficulté. Alors que si un chèque venait avec le jeune, ça créerait une concurrence entre les établissements. Égide Royer aimerait qu’on s’arrache les élèves en difficulté.

Chaque semaine, donc, des découvertes, que nous partageons.

Mais revenons à Vues et Voix, dont Canal M fait partie.

Revenons à sa réalité.

Parce que tout ne va pas très bien à Vues et Voix.  Des difficultés financières, conséquences de choix budgétaires gouvernementaux, ont eu pour effet la mise-à-pied temporaire de quelques employés et la réduction de la production d’émission (la production de livres-audio a été peu touchée pour l’instant).  Force est d’admettre, qu’encore une fois, quand notre société décide de se serrer la ceinture, ce sont les plus vulnérables qui semblent en subir les contrecoups les plus importants.  On souhaite que l’aspect temporaire de ces décisions reste… temporaire.

Pour nous, ce serait triste de ne plus reprendre l’antenne.  Rien à voir, cependant,  avec le grand vide de ceux et celles qui ont besoin de cet organisme pour enjoliver leur vie.

Ceux pour qui le plaisir et l’utilité de la lecture passe par les oreilles…

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 17 janvier 2016

Le temps de faire un autre pas

Comme c’est le cas de la majorité des gens que je croise régulièrement en allant à mon entraînement au Centre ÉPIC,  je ne connais pas cette personne.  Nous nous entraînons souvent le matin, de 8h00 à 8h45.  Étant plus rapide que Marie pour la douche et l’habillage, (bon, on s’entend, on pourrait simplifier la phrase en enlevant les six mots qui précèdent la première parenthèse…)  je l’attends parfois dans la voiture en écoutant la radio.  Cette dame arrive immanquablement autour de 9h20. 

Tête haute, petit sac à dos, ses jambes sont petites et déformées.  Elle marche avec l’aide d’une canne.  À chaque petit pas, son pied se déplace à peine devant l’autre. Elle recommence son mouvement vacillant, sans relâche, jusqu’à l’escalier de l’entrée.

En la regardant faire, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de rampe d’accès à cet endroit.  Elle tient donc la rampe de sa main gauche et se soutient avec sa canne, qu’elle tient dans sa main droite.  Elle monte chaque marche comme si elle exécutait un mouvement de tai-chi, à la même cadence, tout en souplesse, en contrôle et avec lenteur.  Malgré cela, elle monte de la même façon que la plupart des gens, posant  un pied sur une marche et le suivant sur l’autre.

Un matin, cette semaine, je suis sorti un peu plus tard qu’à l’habitude.  Au moment d’ouvrir la porte vers l’extérieur, elle arrivait en haut de l’escalier.  Je lui ai bien sûr tenu la porte pour qu’elle entre.  Sans essoufflement ni sueur particulière, elle m’a joyeusement remercié et souhaité le bonjour.

Comme je l’ai vu souvent sur le visage de nos mères, celle de Marie et la mienne, elle semblait  bellement heureuse de pouvoir encore avoir le temps de faire un autre pas.

Dans l’élastique du temps, on observe et on considère rarement le pouvoir de cet état. À deux reprises, cette semaine, nous sommes allés offrir nos sympathies à des amis qui ont perdu un parent. Ce genre de visite donne aux choses les plus banales une autre perspective. Parfois, répéter les mots leur donne davantage de sens. Quel plaisir « d’avoir le temps de faire un autre pas ». 

 Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 10 janvier 2016

Le temps de continuer

Je suis né en 1956.  Cette année, j’aurai 60 ans.  Je réalise que depuis ma naissance, j’ai fait fi de mon âge.  C’était d’autant plus facile que mon visage ne me trahit pas (ou si peu;-).

Il y a sept ans maintenant, j’ai commencé à rouler plus sérieusement.  Mon prétexte était d’abord de participer au financement de la recherche contre le cancer.  L’an dernier,  j’ai aussi soutenu les actions de la Maison des greffés Lina Cyr.  Mais la vraie raison a peut-être toujours été de fuir devant l’âge qui cherchait à me rattraper…

Pour que la tête suive le corps, avec Marie, nous avons ajouté un marathon d’écriture: six mois où, chaque dimanche, nous nous racontons à vous.  Autre fuite vers l’avant?

Quelles que soient les motivations, en 2016, nous reprenons le clavier et je reprendrai le vélo.  Nous soutiendrons la recherche contre le cancer par l’entremise de la Chaire Myélome Canada puis nous poursuivrons notre engagement auprès de la Maison Lina Cyr. Nous écrivons à nouveau,  avec plaisir. Yvan en noir et moi en rose; c’est le code établi. Après avoir rangé les décorations des Fêtes, nous dépoussiérons le blogue, resté inactif depuis juillet dernier.

Et nous vous parlerons du temps, qui est, qui a été et qui sera.  Le temps; celui qui passe, qu’on trouve, qu’on cherche, qu’on perd, qu’on tue, qui se trouble et dont la couleur change. Le temps, fil conducteur et inspiration pour nos billets de cette année.

Plus de détails dès la semaine prochaine… Nous avons le temps!

(En attendant, je vous propose la lecture des paroles de la chanson Le temps, de Charles Aznavour!)

Yvan et Marie
temps-colimacon

Source de l’image: <img style= »-webkit-user-select: none; cursor: zoom-in; » src= »https://i.ytimg.com/vi/mT2TBN_etBs/maxresdefault.jpg &raquo; width= »531″ height= »299″>

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 12 juillet 2015

Recevoir…

C’est notre dernier billet (pour cette année). Snif… 

Nous avons vécu une fin de semaine mémorable, émouvante et enlevante. Je choisis de laisser ici toute la place à Yvan. Après tout, c’était SON Défi vélo!

Sincèrement, je ne crois pas que mon opinion à propos de l’autoroute 40 et des limites du GPS, des conversations avec ma belle-sœur Johanne et mon amie Françoise (fabuleuse équipe des « encourageuses »), de la qualité des chambres à l’école de police de Nicolet et au Sheraton Four Points de Lévis, de l’exposition Inspiration Japon, visitée samedi au MNBAQ ou encore de ce que nous avons mangé et bu vous intéresse particulièrement ni ne rende justice à « la » cause choisie cette année… Mais, vraiment, fin de semaine mémorable!

Pour notre marathon d’écriture de cette année, nous nous étions donné comme défi de vous présenter nos réflexions hebdomadaires autour du concept du don ou, plus largement, du mot « don ».  Puis la semaine dernière, certaines d’entre vous ont contribué à ce billet, et Lucie Paquette (une ex-employée) a dirigé des réflecteurs vers la suite du don, soit la réception.

Et il y a eu les deux derniers jours…

Commençons tout de suite par des remerciements: grâce à votre soutien, moral et financier, je viens de vivre une expérience sportive et humaine d’une grande intensité.  Comme lors du Défi vélo pour myélome Canada en mai dernier, j’ai côtoyé (pour moi ce mot veut aussi dire maintenant « monter une côte » (en me disant Woye don! Woye don!) des gens qui ont flirté avec la mort et qui démontrent une rage de vivre lumineuse.

Nous étions 80.  Ça peut sembler un bien petit nombre, surtout quand on compare aux      1 347 cyclistes du Cyclo-défi Enbridge… Pourtant, en formation de 40 rangées de deux, occupant complètement la voie de droite de la route 138, grâce au travail fantastique d’encadrement des policiers de la SQ,  nous avions très fière allure, recueillant de nombreux coups de klaxons, des pouces levés et des applaudissements d’encouragement.  Une extraordinaire chevauchée de 271km en 2 jours: des points de vue époustouflants sur notre majestueux fleuve, un accueil émouvant au son des cloches de l’église à St-Pierre-les-Becquets – avec, en prime,  mots d’encouragement et bénédiction du curé de l’église – un dîner très confortable dans la salle commune climatisée de l’Hôtel de ville de Lotbinière et, lors de la dernière halte, le sourire chaleureux des propriétaires d’une coquette maison située juste en haut d’une énorme côte à St-Antoine-de-Tilly, qui nous ont temporairement et généreusement accueillis sur leur terrain.

Tout au long du parcours, puisque rouler en peloton serré permet ce genre de rencontres, mentionnons les nombreuses et agréables conversations avec de nouveaux amis de l’Outaouais, de la Gaspésie, de l’Abitibi, de la Beauce et même d’une vieille connaissance de l’époque de la garderie des enfants … de Anjou! Des témoignages drôles et touchants de certains qui se sont fait dire, sérieusement, qu’ils pourraient mourir à brève échéance et qui ont reçu, qui un cœur, qui un foie ou encore des poumons et qui célèbrent la vie en roulant avec un entrain… entraînant.

L’équipe « rive-sud », du Pépère à vélo a aussi provoqué de nombreux rires, des conversations et des tapes dans le dos. En toute modestie, nous avons été remarquables mais surtout remarqués! Et pendant ce temps, samedi et dimanche, cinq autres membres roulaient pour le Cyclo-Défi Enbridge sur la « rive-nord »: le « Pépère Power » en pleine action!

Grand merci aussi à Françoise, Johanne et Marie qui étaient présentes au départ à Longueuil, au souper et au déjeuner de Nicolet et à l’arrivée à Lévis.  Vous étiez de belles supportrices et, avec vous, nous avons formé une très belle équipe.

Bien sûr, il y a l’an prochain.

Parce que cette cause est cruciale pour donner un autre souffle à la vie et si mal connue.

Parce qu’il y a le projet de construire une terrasse sur l’édifice de la Maison des greffés, pour le bien-être des gens en attente d’une greffe et de ceux en convalescence.

Parce que notre apport a des répercussions concrètes, tangibles et qu’il est aussi source de profonde fierté.

Parce qu’il y a dans cette cause le geste de donner et de recevoir.

Hier soir, lors du souper suivant l’arrivée à Lévis, Micheline, la fille de Lina Cyr elle-même, et Daniel, membre du CA et policier à la SQ, nous ont lancé un défi, pour souligner le 10e anniversaire de cette randonnée l’an prochain: que chacun d’entre nous aille chercher un autre cycliste.  De son côté, Daniel s’est engagé personnellement à assurer la sécurité de ce peloton de 160 personnes.  Pour l’avoir vu intervenir à quelques reprises durant les deux jours, vous pouvez être certains que nous serons entre très bonnes mains!

La randonnée de cette année a permis d’accumuler 115 000$, qui valent de l’or pour cet organisme.

Après quelques jours de repos, on se remettra donc à l’entraînement. Ça prend des Pépères entraînés, notre vitesse moyenne pour l’ensemble du groupe (on roulait en peloton relativement serré) pour ce parcours s’étant maintenue autour de 27km/h.  On en parle donc à plein de gens afin de prévoir autant le financement que la participation. 

Pensez-y! Faites-moi signe si le défi vous intéresse!

Surtout, on s’assure d’avoir signé notre consentement au don d’organes.  Et on savoure la vie…

Nous vous laissons pour quelques mois avec cet article paru dans les plusieurs médias de cette semaine: http://journalmetro.com/opinions/courrier-des-lecteurs/805220/courrier-des-lecteurs-du-8-juillet-2015/  

 À bientôt…

Yvan et Marie

01fa03ef9fc61926fc3ddc46742c4d4c6a9b109bad

Publié dans Articles Le pépère à vélo | 2 commentaires

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 5 juillet 2015

Donner

Depuis 5 ans que nous avons commencé ces marathons d’écriture en parallèle avec les Cyclo-défi Enbridge pour la recherche sur le cancer et le Défi vélo pour la Maison des greffés Lina Cyr, nous avons toujours consacré le dernier billet de blogue avant ces événements cyclistes à vos histoires.

À chaque fois, nous recevons et transmettons avec beaucoup de plaisir et d’émotions vos réflexions, clins d’œil et encouragements. 

Comme vous le verrez dans les prochaines lignes, la notion de don peut être décrite et chantée de bien des façons.  Merci à Sylvie Gagnon, Johanne Tremblay, Julie Lalande, Lucie Paquette et Martine Lalande pour ce fantastique portrait.

Merci de nous avoir généreusement « donné » vos mots!  

Yvan et Marie

P.S.: La semaine prochaine, dernier billet suite à la fin de semaine du cyclo défi de cette année. La publication se fera peut-être dimanche… ou lundi!

———————————————————————————————————-

J’ai travaillé avec Sylvie lors de mon mandat de directeur du centre Info entrepreneurs, de 1994 à 2001.  Elle a participé à l’écriture de ce billet  depuis le début mais cette année, elle nous a envoyé son texte AVANT  même que l’on ne fasse notre appel à tous!

Relais

J’ai été témoin d’un grand moment d’émotion, il y a de cela 2 ans, au moment où Jean-Pierre et moi arrivions chez un couple de nos amis qui nous avait invités à souper.

Au moment de notre arrivée, le regard de notre ami Mario* était brillant, d’une lueur très particulière. Très fébrile, les émotions à fleur de peau. Lui, toujours très rationnel, avait des trémolos dans la voix.

Encore sous le choc de l’émotion, il nous mentionne, brandissant une feuille, qu’il vient tout juste de recevoir une lettre anonyme, transmise par Transplant Québec.

La personne signataire de cette lettre était une greffée d’un cœur reçu suite à un don d’organe qui s’adressait à la famille du donateur pour lui exprimer sa gratitude.  Le frère de Mario, décédé quelques mois avant, avait consenti au don de ses organes et son cœur avait pu être transplanté avec succès chez cette personne.

À ce moment très précis, notre ami, habituellement très retenu, débordait de joie et surtout de fierté : fierté de savoir que le cœur de son frère continuait de battre dans cette personne. Son frère qui n’avait pas eu une vie facile mais qui avait «grand cœur»; aux dires de Mario qui nous en parlait toujours avec une très grande affection.

Ce fut un moment très touchant pour moi : où l’expression «don d’organe» a pris plus que tout son sens; où il a pris VIE !

Voilà Yvan, un petit mot d’encouragement pour te remercier de relever le défi vélo pour la maison des greffés Lina Cyr cette année.

Amicalement,

Sylvie

* prénom fictif

———————————————————————————————————-

Nous avons dédié l’un de nos billets de blogue de cette année à ce projet extraordinaire de Johanne Tremblay:  la publication en format numérique de son premier recueil de nouvelles Un mercredi comme les autres – histoires et excès de table.  Peut-être qu’un jour, je pourrai me vanter d’avoir un billet d’une écrivaine célèbre dans le blogue du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse. Johanne, c’est bien plus qu’une écrivaine, c’est une amie. Sa plume est tantôt acérée, tantôt tendre. Ses coups de gueule sont percutants et les lire provoquent à coup sûr sourires et éclats de rire. Elle nous a fait don de son propre billet de blogue cette semaine.  http://johannetremblayetmoi.com/

Petites et grandes natures

Je suis une petite nature. Le camping m’attire moins qu’un traitement de canal, les toilettes sèches m’écœurent, et chaque fois que je pose le pied dans une embarcation – même un kayak –, je pense au funeste destin du Titanic. Je n’ai fait qu’une randonnée de longue durée dans ma vie, et après trois heures de marche chargée comme une mule, je regrettais déjà mon canapé, mon frigo et mon robinet d’eau chaude. Le seul bon souvenir que j’ai gardé de cette aventure dans le parc du Fjord-du-Saguenay est l’allégresse de retrouver la voiture dans le stationnement au terme du troisième jour.

Si je ne comprends pas ce qui anime les amateurs de grandes traversées à la nage, d’escalades casse-cou sur des pics enneigés ou de randonnées de survie en solitaire, j’ai un immense respect mêlé de fascination pour les intrépides qui s’enrôlent dans des épreuves sportives au profit d’une bonne cause. J’en connais un depuis quelques mois. Assis au resto devant une table d’hôte, Yvan a l’air du gars moyen de 50 ans qui fait un travail honnête, qui a fondé et réussi une famille et qui aime passer une bonne soirée entre amis. Sauf qu’Yvan enfile les kilomètres à vélo et s’entraîne chaque année pour un défi cycliste. Quand sa blonde Marie consent à pédaler avec lui – en fait, elle pédale derrière lui pendant qu’Yvan grimpe et dévale la côte comme un chien fou, avec l’air de dire : « C’est l’fun hein? » –, l’exercice prend une autre couleur et Marie devient la cause chérie d’Yvan.

Les 10 et 11 juillet prochains, Yvan parcourra 271 km, de Longueuil à Lévis, au profit de la Maison des greffés Lina Cyr. Ils seront 150 à pédaler en peloton, flanqués de quelques voitures de police qui leur éviteront de finir dans le décor après le passage d’un camion. Juste de penser à une telle galère, j’ai mal aux bras, aux mollets, aux fesses, partout. Juste d’y penser, j’imagine la chaîne du vélo qui débarque, le vélo d’à côté qui frôle trop souvent le mien (tasse-toi donc), le vent de face. Juste d’y penser, je suis de mauvaise humeur. Mais Yvan et ses 149 compagnes et compagnons de la fin de semaine, eux, vivront de grands moments de camaraderie, de fatigue, d’espoir et de découragement. À mi-parcours, après 129 km de route, leurs Marie et leurs Marins venus les attendre leur feront la fête, et ils se sentiront beaux et belles et fortes et bons. Le lendemain, ils remettront ça pour 142 km, jusqu’à Lévis.

J’en serais incapable.

Le don en général et le don de soi en particulier, sont de mystérieuses et belles choses. Le don qu’on reçoit parle d’abandon – de son orgueil mal placé, de ses a priori – et de gratitude; celui qu’on fait parle de générosité et d’une certaine idée que l’on se fait du monde. Il faut aussi savoir s’abandonner pour s’entraîner plusieurs semaines et relever une épreuve d’endurance.

Mon épreuve d’endurance à moi, c’est l’écriture. Comme l’écrit Steven Pressfield dans The War of Art, le plus grand défi du créateur est de vaincre la résistance, la grande ennemie, la sournoise qui donne à une brassée de blanc plus d’attrait qu’à ce clavier posé sur mes genoux. La guerre qu’évoque Pressfield est celle qu’il faut faire à la résistance pour parvenir à créer. J’ai mis presque deux ans à écrire les histoires d’Un mercredi comme les autres, dont la diffusion commence aujourd’hui par envois électroniques hebdomadaires à 225 abonnés, des Marie et des Marins qui, chaque mercredi matin, recevront une histoire. J’ai envoyé la première aujourd’hui (mercredi 1er juillet), et je me sens comme à Lévis, au 271e kilomètre.

Je souhaite à Yvan un ciel bleu et un vent de dos. S’il est vrai que le voyage est aussi intéressant que la destination, le fil d’arrivée comporte quand même de grandes récompenses.

Bonne route!

Johanne

———————————————————————————————————-

Julie, l’une des sœurs de Marie, n’est pas à court, elle-même, d’exploits personnels.  Parcourir en entier l’un des chemins de Compostelle n’est sûrement pas banal.  Pour notre grand bonheur, Julie a amené dans sa vie de tous les jours une belle habitude débutée à Compostelle: décrire des petits moments de vie avec son point de vue coquin.  Voici le plus récent de ces billets. Écrire s’est avéré utile pour ma soeur cadette. Que ce soit pour combler la distance, pour nous faire découvrir des paysages ou pour partager une réflexion, le geste d’écrire est devenu un lien, dont on ne se passe plus!

Chronique #7 : « Enwoye-don » mon beau frère! 

Depuis plusieurs années, mon beau-frère Yvan s’implique dans un événement vélo pour amasser des dons pour différents organismes et causes. Cette année il fera Montréal – Québec (en fait Longueuil – Lévis je crois, par la rive-sud) les 10 et 11 juillet prochains. En plus de s’entraîner plusieurs semaines avant l’événement en question, Yvan (et Marie, sa blonde et ma sœur) font un marathon d’écriture, ce qui veut dire que chaque dimanche, on reçoit un courriel avec un lien vers leur blogue où ils ont écrit à deux un texte portant sur un thème différent à chaque semaine (plaisir de l’entraînement, trac avant l’événement, bénévolat, vie familiale…).

Quand on entreprend ce genre d’aventure, on a parfois besoin de motivation supplémentaire. Pendant les plus de 250 KM sur deux jours, il arrive qu’une longue montée, un vent plus fort que prévu, une chaleur accablante ou une pluie un peu plus que rafraîchissante nous décourage un brin… Dans ces moments, on a besoin d’un                      « remontant ». Certains prendront une liqueur énergisante, un jujube ou un gel. Une des façons d’Yvan dans ces moments est de se passer en mémoire les textes que certaines personnes lui ont écrits. Quelques semaines avant le premier coup de pédale officiel de cette aventure, Yvan demande à ses lecteurs (ceux qui veulent) de lui écrire un mot sur un thème donné, qu’il publiera sur son blogue le dernier dimanche. Cette année, le thème est le mot « don ». Comme dans don de soi, don d’une chose ou un peu plus genre jeu de mot (sachez que : jeu de mot = Yvan Deslauriers…), comme pardon, abandon… Une phrase, une histoire, une photo, une chanson… il prend tout et dans les moments plus difficiles des kilomètres à faire, il se passera ces mots dans sa tête pour se donner du courage, se rappeler que plein de personnes sont derrière lui dans cette aventure et que chacun met un peu de son énergie dans chacun de ses coups de pédales!

Alors, l’idée qui m’est venue est une expression employée par certains joueurs de balle molle pour s’encourager (et qui contient le son « don ») : « Envoie donc, Envoie donc » à prononcer plutôt comme « Woye-don, Woye-don! »! Plaisir coupable avoué ici : j’aime bien une ou deux fois par été, aller voir une partie de balle-molle dans un parc le soir. Je ne suis pas particulièrement fan de ce sport ni non plus très intéressée en général à regarder un match de quelque sport à la télé ou en vrai (sauf peut-être le tennis) mais je trouve ça « zen » de regarder des monsieurs jouer à la balle-molle! Mon cerveau se met au neutre, je relaxe, regarde le jeu (essaie de comprendre les règles) et j’écoute les joueurs se parler et s’encourager. Deux caractéristiques de ces échanges entre joueurs m’amusent : ils s’appellent souvent « Gros », genre « Hey Gros, c’t’à toi à jouer », et pour encourager le frappeur de leur équipe, ils lui crient « Woye-don, Woye-don! »! C’est instantané, ça me fait rire et sourire! Me semble que c’est efficace comme encouragement non? « Woye-don, Woye-don! »! Imaginez « Woye-don, Woye-don, Gros! »!

Alors Yvan, quand tu seras au pied d’une longue montée ou que le vent deviendra de face ou que la fatigue rendra tes coups de pédales plus ardus, rappelle-toi que chaque coup de pédale fait n’est plus à faire et imagine-moi dans ta tête t’encourager en te criant « Woye-don, Woye-don, Gros… oups Yvan! »! 😉

Buen Camino!

Julie

———————————————————————————————————-

J’ai eu le bonheur de travailler avec Lucie à Service Canada entre 2005 et 2012.  Si elle a toujours suivi et financé mes aventures à vélo, c’est la première fois qu’elle propose un texte.  J’ai été très touché par ce geste.

Bonjour Yvan,

Je t’envoie, ainsi qu’à ta blonde maîtresse, un court texte inspiré par le thème proposé: le don. 

La semaine qui vient sera pour toi captivante mais aussi harassante.  Je te souhaite un parcours à la hauteur de tes attentes, vu tous les efforts de préparation déployés, et deux magnifiques journées à tous les points de vue.

Hip! Hip!  Hourra!

Lucie (Paquette)

Donner et recevoir

Je ne peux imaginer la vie sans donner mais je ne peux non plus l’imaginer sans recevoir.  Ma naissance constitue le premier don de mes parents.  Quand je m’éveille, le matin, la nature m’offre son air vivifiant, sa lumière, parfois ses nuages annonciateurs de pluie, le chant des oiseaux ou encore les grondements de l’orage, le parfum des fleurs, l’odeur de la terre humide.    Un tel environnement m’incite à aborder les prochaines heures avec une bonne dose d’optimisme.

Chaque jour apporte ses mille et une occasions de donner et de recevoir.  Vous et moi offrons notre temps et déployons nos efforts en fonction de notre personnalité, de nos intérêts, de nos habiletés.  Travail bénévole ou travail rémunéré, travail d’artiste, d’éboueur, d’ouvrier, de gestionnaire ou de président d’un pays, quand il est accompli avec enthousiasme et professionnalisme, il  représente un don de soi et une réponse à des besoins. 

Et il y a tous ces petits gestes que nous posons spontanément qui égaient notre quotidien et celui des autres : offrir sa place dans le métro, saluer ses collègues, s’informer de l’état de santé de sa voisine, partager sa table à l’heure du lunch.  Au même moment, des actions de plus grande envergure, impliquant des centaines voire des milliers de participantes et de participants, se développent un peu partout, appuyant de multiples causes dont l’objectif ultime est de redonner espoir. 

Donner et recevoir sont des réalités intimement liées.  Nous sommes à la fois source de joie et tributaires du dévouement des autres pour notre plus grand bonheur.

Lucie

———————————————————————————————————-

Depuis cinq ans, Martine, l’autre soeur de Marie, a plusieurs fois participé à la rédaction de billets dans ce blogue.  C’est elle aussi qui a dessiné le logo du maillot de l’Équipe du Pépère à vélo.  Cette fois-ci, elle a trouvé une autre façon de nous étonner.  Nous étonner, tu dis?!  Nous faire sourire en tous cas! Sans cesse…

En anglais on dit  earworm ou musical itch (démangeaison musicale). Traductions proposées:  chanson-velcro (Québec) ou air obsédant.  

En chantant…

Yvan,

Pour ton défi la semaine prochaine, j’ai cherché des airs qui encouragent, parlent de donner ou du pouvoir fantastique de la vie… J’en ai trouvé trois, que j’espère, tu apprécieras pour ce qu’ils ont d’unique et de porteur.

Tu les trouveras tous 3 sur Youtube:

Bonne route, bon courage et bon défi !

Martine Lalande

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 28 juin 2015

Se pardonner un petit trac

J’avais oublié. 

Il y a six ans, premier Cyclo-défi pour la recherche sur la cancer.  Départ du stade Olympique, pour un circuit de 291 km en deux jours.  Marie, les enfants, ma mère, ma sœur, ma belle-mère, mes belles-sœurs, des amis y étaient pour m’encourager, affiches humoristiques et vuvuzelas (vraiment!) à l’appui.  Tout était nouveau pour moi dans ce genre d’événement et de performance.  J’ai appris, seul et un peu à la dure, à mieux m’hydrater, mieux m’alimenter, mieux doser mon effort, mieux rouler derrière et devant les autres.

Je me souviens surtout de l’état de l’homme à l’arrivée, à Sainte-Foy.  Nous étions inquiets, les garçons et moi: jamais nous ne l’avions vu autant fatigué à la fin d’une randonnée. Le manque de sommeil, la chaleur et l’humidité, la solitude et les kilomètres avaient eu raison de lui au final, cette année-là. Cette année-là.

Les années suivantes, j’ai fait connaissance, sans préméditation, de la fameuse zone de confort.  Le parcours était un peu plus court, 250 km environ sur deux jours.  Je connaissais bien cette route alors, j’anticipais les beaux paysages, prévoyais les sections plus ardues, appréciais et utilisais davantage les pauses mais surtout, je me suis mis à rouler avec des amis et à partager plus facilement les efforts.

La préparation s’est affinée elle aussi. Davantage de circuits plus longs, planification et réservations efficaces en vue d’une nuit de sommeil réparateur entre les deux journées de route et échanges constants et encourageants avec les collègues de roues. L’humain est un être grégaire: il gagne considérablement à partager apprentissages, anecdotes, enthousiasmes, obstacles et vécu avec ses congénères. L’amoureux l’a bien compris et mis à profit, ces années-là.

Le trac est arrivé cette semaine sous la forme d’un courriel:  Déroulement défi vélo  la Maison des greffés Lina Cyr / Casinos du Québec – 10 et 11 juillet 2015.  Ce message me confirmait qu’une bonne partie de ma zone de confort des dernières années était disparue.  Contrairement au Cyclo-défi Enbridge où nous étions plus de 1 500 cyclistes roulant chacun à son rythme, un peu éparpillés, sans trop de pression de temps, pour ce nouveau Défi vélo, nous serons un bloc compact de 150 cyclistes (50 rangées de 3?), escortés par les policiers de la Sureté du Québec, à rouler à une vitesse d’environ 27 km/h sur la rive-sud du Saint-Laurent. 

Heureusement, je serai avec Benoit et Dominique!

La planification du parcours semble excellente, c’est quand même la neuvième édition de ce défi.  Départ vendredi (l’événement a lieu vendredi 10 et samedi 11 juillet) à 9 heures de la Place Longueuil, journée de 129 km se terminant par un méchoui (wow!!!) et un dodo à l’École de police de Nicolet.  Johanne, Françoise et Marie se joindront à nous pour ces festivités et dormiront avec nous.  Le lendemain, départ, toujours à 9h00 pour un parcours de 142 km se terminant à l’Aquaréna de Charny à Lévis où nous pourrons prendre une douche (fortement suggérée et appréciée) avant de partager un souper commandité par St-Hubert (ce sera sans doute autre chose qu’un méchoui…).

Des petits papillons se sont mis à voleter dans mon estomac, dans un mélange d’excitation et d’incertitude.

Pourtant, ma préparation est excellente.  Je me suis entraîné régulièrement tout l’hiver.  J’ai roulé à l’extérieur pour plus de 1 250 km dans toutes sortes de parcours et de conditions climatiques (jusqu’à maintenant, cette année!).  Je fais partie d’un club cycliste et nous avons roulé en peloton serré.  Et j’ai cinq ans de cyclo-défi Enbridge dans les mollets. 

Malgré tout ça, mes premiers coups de pédales ressembleront à ceux d’il y a six ans (sans les affiches et les vuvuzelas!).  Enthousiasme et doute, plaisir de nouveaux points de vues et attention à mon nouvel environnement cycliste.  J’ai hâte au premier arrêt, à Verchères: les papillons devraient s’être envolés. Jolie image: envol de papillons et vélos!

Je dois aussi me rappeler que le fleuve sera à ma gauche cette année…

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire