Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 10 juillet 2016

Le temps d’après

Le temps présent

Dimanche matin tout en silence.  Après 2 jours de vélo, 242 km, dont les 112 derniers dans le vent, la pluie et même le froid (était-on vraiment le 9 juillet hier ???), après le joyeux repas de fin de défi, après le dévoilement du résultat final de financement (183 000$ !!!), après les embrassades, les « au revoir » et les « à l’an prochain », le silence et un petit blues.

C’est la deuxième année que je roule pour la Maison des greffés Lina Cyr.  Les cinq années précédentes, c’était pour contribuer au financement pour la recherche sur le cancer.  À chacune de ces randonnées, on côtoie des gens qui ont bénéficié du don et d’une greffe d’organe ou qui ont survécu au cancer (parfois même les deux) et qui roulent avec nous. Chacun de leurs coups de pédale célèbre une fantastique énergie de vivre, tout simplement.

Le blues du lendemain est toujours teinté de cette vie qui s’est si joyeusement exprimée.

Cette année, depuis janvier, Marie et moi avons partagé avec vous quelques pensées sur les effets du temps sur nos vies.  Dans ce dernier billet, j’avais pensé essayer de vous faire partager la longueur du temps dans l’effort et une température presqu’hostile:  pédaler résolument et obstinément contre les éléments.  De mon côté, j’avais pensé aborder l’angle des imprévus, ces événements qui nous font sans cesse revoir nos plans, réviser nos attentes pour  nous ajuster aux nouvelles réalités qui changent sans cesse, au fil du temps. Mais pour les greffés et les rescapés du cancer, chaque morceau de temps supplémentaire est une célébration et une fête de la vie.  Je me sens bien chanceux d’avoir pu, encore cette fin de semaine, côtoyer ces modèles et entendre ces éloquents témoignages. Des exemples vivants d’adaptation, avides, assoiffés, pressés d’aller à l’essentiel: le bonheur d’être en forme et en vie.

Nous avons trouvé, dans ce marathon d’écriture, une façon à nous de nous approcher d’une cause que nous jugeons importante et de vous y sensibiliser. 

Chère Marie, écrire chaque semaine avec toi est un trésor des plus précieux, que dirais-tu de continuer une autre année? 

Je réponds oui, bien sûr! Parce qu’écrire est une motivation personnelle, un but, une fin en soi.

Parce que le faire à deux décuple le plaisir.

Parce que nous trouvons, dans ces textes, une façon de témoigner de certains de nos engagements, de déjouer le temps qui passe et d’occuper le temps présent.

 

À l’an prochain, donc!

 

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | 3 commentaires

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 3 juillet 2016

LE TEMPS DE DONNER

LA PAROLE AUX AUTRES

C’est une tradition: le billet de la semaine qui précède le Défi-vélo, nous donnons la parole à ceux et celles d’entre vous qui ont accepté de relever le défi d’écriture, et nous publions leur texte.

Cette année, le thème, le fil conducteur et l’inspiration de notre marathon d’écriture: LE TEMPS.

Depuis janvier, nous vous avons parlé du temps, qui est, qui a été et qui sera.  Celui qui passe, qu’on trouve, qu’on cherche, qu’on perd, qu’on tue, qui se trouble et dont la couleur change.

 Voici donc quatre textes inspirés, bien personnels, tantôt humoristique ou incitant à la réflexion.

Merci à Martine Lalande, Françoise Provost, Sylvie Gagnon et Lucie Paquette!

Bonne lecture!

Yvan et Marie

 

LE TEMPS QU’ON PREND

par Martine Lalande, ma sœur,

que nous avons renommée Châtelaine de Monsabré

 

Il y a quelques semaines, dans leur blogue, Yvan et Marie ont parlé d’une réussite dans une de leurs sphères de bénévolat:

« Probablement notre plus belle réussite:  un taux d’absentéisme définitivement à la baisse.  À chaque semaine, les jeunes et nous avions hâte de nous revoir. Sans doute parce nous avons accordé davantage d’importance au lien à créer avec ces jeunes qu’aux tâches scolaires elles-mêmes. »

Et ce constat de Marie m’a ramenée tout droit vers une approche que l’on favorise auprès des personnes souffrant d’Alzheimer: l’approche optimale.

Dans cette approche, on mise sur la relation qu’on développe auprès de la personne et non sur la tâche qu’on a à accomplir, le soin qu’on doit donner.

Dans la description de cette approche, l’organisme dirigé par Daniel Geneau, neuro-psychologue, on décrit les préceptes comme suit:

« L’organisation des soins teintée de la préoccupation du geste efficace et sécuritaire, centré sur la tâche, a contribué à dérober à la personne une part de son humanité. L’approche optimale, c’est d’abord des valeurs et une philosophie dans lesquelles le résident ne sera plus considéré comme objet de soin, mais plutôt en tant que sujet d’une rencontre au cours de laquelle des soins lui sont offerts. Dans cette philosophie, il ne peut y avoir de soins sans d’abord qu’une relation ne se soit établie entre le soignant et le soigné. L’acte de soin prend alors une toute autre dimension et ne vise plus simplement à répondre au besoin d’hygiène mais surtout à procurer au résident un bien-être physique et mental dans le respect de son humanité. »

Alors parfois, le temps nous joue des tours… on croit qu’il faut faire vite, qu’il faut terminer cette tâche inscrite dans le plan de travail. On court, on bouscule, on agit, on fonctionne…

Le temps qu’il faut pour faire une tâche est bien différent que le temps qu’il faut pour que cette tâche soit réalisée en prenant un sens humain, en respectant la personne pour qui on fait ce soin. La différence est surtout dans la qualité du temps que dans la quantité.

Privilégier la relation, ça prend du temps mais ça mène bien plus loin, ça amène la personne bien plus loin dans son estime d’elle-même.

Et ça amène le soignant bien plus loin aussi dans sa valeur humaine.

Prendre le temps pour se donner du temps de qualité.

Et à combien d’autres situations peut-on appliquer ce concept ?

 

LE TEMPS DES ENCOURAGEMENTS

par Françoise Provost, la conjointe de Dominique Ruscio, membre de l’équipe

Bon, voilà! La fin de semaine tant attendue arrive dans quelques jours. Après avoir passé quelques mercredis soirs, dimanches et samedis sur votre vélo, vous devriez être prêts à relever le défi.

Je sais que vous aimez mes conseils de coach, alors voici mes derniers:

  • Yvan, tu as le droit de mettre des petites roues à ton vélo, à ton âge, une chute peut être dangereuse!
  • Benoit, le Voltarin, ça n’est pas de la crème solaire… Je te conseille de prendre de la crème solaire avec un indice UV de 100! Oui, ca existe!
  • Daniel, je te demande d’enlever une roue à ton vélo, ça va te ralentir et les autres ne seront plus envieux de ta vitesse!
  • Jessica, je te suggère de suivre ton père, au cas où!
  • Dominique, je te demande de porter une burka. Cela va te protéger des allergies, car tu vas respirer à travers un grillage, auquel tu pourrais ajouter un filtre pour assainir l’air. Du même coup, aucune cycliste ne va pouvoir admirer ton joli minois et ton sourire ravageur!

Go! Go! Go!  Un pied après l’autre, gauche, droite, gauche, droite…!

 

LE TEMPS AVEC UN GRAND «T»

par Sylvie Gagnon, membre du club des Ex d’Info entrepreneurs et participante à cette chronique depuis la première année

Le temps s’immisce dans nos vies. Omniprésent. Intemporel. Tout comme l’est l’Amour. Indissociables. Au passé, avec l’amour perdu; au présent, avec l’être aimé et, au futur, avec une peur de perdre (ou la perte) de l’être aimé.

Les deux se déclinent sous toutes les formes : théâtre, poésie, et aussi la chanson. Parmi les plus belles chansons d’amour il y en a une qui me touche particulièrement. Elle fait référence à la pensée de la perte éventuelle de l’être aimé : 

 S’il fallait qu’un jour

«S’il fallait qu’un jour, la vie t’arrache à moi,

Qui consolerait mes peines,

Où trouverais-je la joie,

Moi qui n’aime que toi,»

 Paroles et musique : Marjolaine Morin (Marjo)                                                                    (plusieurs vidéos disponibles (https://www.youtube.com/watch?v=01wVe5UBqLA)

Et mes pensées se bousculent. S’il fallait que la vie m’arrache à l’être aimé. Est-ce que son amour pour moi survivrait au fil du temps ? Difficile de ressentir un sentiment qui nous est inconnu et qui nous fait peur. J’ai besoin d’être rassurée.

Et voilà que la vie, m’a apporté une belle expérience riche en réflexion.  La voici : 

J’aimerais vous parler de Guizmo. Un petit yorkshire-terrier de 4 ans. Guizmo est entré dans ma vie il y a deux ans. C’est le chien d’une amie. La première fois que je l’ai vu, je suis restée sans voix.  Il est le sosie de ma petite Ashley, décédée à l’âge de 15 ans, il y a maintenant 5 ans presque jour pour jour.

Ashley - Guizmo

Au début, j’étais bouleversée par la ressemblance. J’hésitais même à le prendre dans mes bras, tellement la douleur de la perte de ma petite Ashley était encore vive. L’occasion est venue où mon amie, connaissant mon histoire, m’a demandé de le garder. Ce fut un week-end très émotif pour Jean-Pierre, mon conjoint, et moi. On avait l’impression qu’Ashley était de nouveau avec nous. J’étais toutefois très consciente du danger de transfert entre Ashley et Guizmo.

Avec le recul nécessaire, et pour l’avoir gardé à plusieurs reprises depuis, la distinction entre les deux est maintenant très claire. Guizmo est un petit chien très attachant dont je prends soin avec grand plaisir. Toutefois, dans mon cœur, Ashley occupe et occupera toujours une place très spéciale.  Il n’y a pas une journée qui passe sans que je ne pense à elle.

De cette expérience, j’ai compris que le temps ne peut altérer l’amour que l’on porte aux êtres chers, même celui de nos amis canins et félins qui ont fidèlement fait partie de nos vies.

Et s’il fallait qu’un jour, la vie m’arrache à celle de l’être que j’aime, je suis assurée que le temps ferait en sorte qu’il ne m’oublie pas et il en serait de même pour moi.

 

S’il fallait qu’un jour, la vie t’arrache à moi,

Ton souvenir consolerait mes peines,

Je retrouverais alors la joie,

S’il fallait qu’un jour, …..

 

L’amour fait mal quand on nous arrache l’être aimé, mais le Temps vient le crystalliser tout au fond de notre cœur, pour toujours. 

Tout comme il y a l’Amour avec un grand A, il y a le Temps avec un grand T !

Pour toi Yvan, pour ton implication aux causes pour vaincre le cancer. Merci !

Une douce pensée, pour ma belle-mère, décédée en 2007, atteinte du cancer du myélome multiple, et qui demeure dans nos cœurs malgré le temps qui passe depuis son départ.

 

LE TEMPS

par Lucie Paquette, si on avait inventé les Ex de Service Canada, elle en ferait partie.  Elle suit nos chroniques depuis le tout début.

 Qu’évoque pour moi cette réalité dont on parle tant et qui semble parfois si rare?

Le temps qui passe: succession d’heures, de jours, d’années au cours desquels s’écoule la vie.  Ce temps est empreint d’une certaine nostalgie puisqu’il ne reviendra jamais.

Le temps d’aimer: c’est un des plus beaux temps et il peut durer toute la vie.  Il y a tant de personnes et de choses à aimer en commençant par soi-même.  L’amour des siens mais aussi l’amour des autres et de la nature nous font grandir et rendent tellement heureux. 

Le temps de l’angoisse: l’inquiétude, le remords, la culpabilité, la peur de l’inconnu déclenchent un profond malaise qui s’estompe peu à peu si l’on est accompagné adéquatement.

Le temps de l’attente: ce temps est parfois porteur d’espoir, parfois source d’angoisse. Il ébranle néanmoins nos certitudes puisqu’on ignore ce que l’avenir nous réserve.

Le temps de rire et le temps de pleurer: j’aimerais que les occasions de rire soient plus nombreuses parce que le rire est libérateur et sert de baume dans certaines circonstances. Il n’exige pas d’efforts.  Il suffit d’être réceptif.   Malgré tout, pleurer demeure essentiel dans les moments difficiles.   À l’époque où j’ai grandi, les garçons apprenaient à ne pas pleurer.  Je n’ai jamais vu mon père verser une larme, même dans des situations tragiques, ce qui m’a laissé une impression d’insensibilité. 

Le temps de vivre (ou le temps de vieillir): au début de ma retraite, je n’ai profité qu’en partie du temps dont je disposais.  Habituée, depuis des décennies, à un horaire chargé, j’avais l’impression de ne pas occuper mes journées efficacement.  Ce malaise s’est dissipé au fil des mois.

Quoiqu’on fasse, le temps poursuit son cours.  Il me presse donc de vivre à un autre rythme pour apprécier davantage ce que la vie m’offre et le partager avec le plus de gens possible.

Ferré nous rappelle qu’«Avec le temps, tout s’en va».  Je n’y échapperai pas mais je n’en suis pas encore là…

Publié dans Articles Le pépère à vélo | 2 commentaires

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 26 juin 2016

Temps  d’arrêt

Quand l’amoureux m’a parlé du sujet et du titre du texte de cette semaine, j’ai bien pensé que nous pourrions prendre une pause et vous laisser avec trois points de suspension…

Ne rien écrire.

Mais non.

Il ne reste que deux semaines à ce marathon d’écriture.

Trois publications seulement:

  • celle-ci, écrite dans un rare moment de « presque » farniente;
  • celle de la semaine prochaine, où vous, lecteurs-lectrices, êtes sollicité.e.s;
  • et enfin, la dernière, qui suivra le Défi vélo de la Maison des greffés Lina Cyr.

Alors voilà. Quelques mots avant les points de suspension.

Courte accalmie dans la préparation physique, dans le travail de recensement, dans le bénévolat et dans les tâches quotidiennes.  L’effervescence de mon 60e anniversaire est aussi dernière moi.  Le temps ensoleillé et chaud invite au ralentissement et j’y succombe avec un soupçon de plaisir.

Je m’étais fait le pari personnel que je pourrais m’impliquer dans le recensement tout en maintenant mes engagements réguliers.  En rétrospective, ce pari est plus exigeant que je ne l’avais évalué.  Un petit rhume qui ne semble pas vouloir me quitter depuis une semaine semble me lancer un message. 

Dans certains sports, quand l’entraîneur veut donner un répit à ses joueurs et réévaluer la stratégie à utiliser, il demande un temps d’arrêt.  Cet après-midi, au moment d’écrire ces lignes, je me décrète en temps d’arrêt.  Je sens que j’aurai besoin d’utiliser les douze prochains jours, avant le Défi vélo pour la Maison des greffés Lina Cyr, pour baisser un peu le rythme et refaire mes énergies.

Les derniers six mois ont été marqués par plusieurs belles rencontres et réalisations.  Je pense que depuis que je suis à la retraite, je n’ai surtout pas voulu être en retrait.  Un très bon ami, lui aussi à la retraite, m’a dit gentiment cette semaine qu’il me trouvait essoufflant. 

Je me dois de trouver une façon de ralentir et de continuer à m’engager. 

Ça fait presqu’une heure que je suis devant ce clavier à laisser mes idées flotter au son d’un vent paresseux qui fait bruisser doucement les feuilles des arbres de la cour.  Je m’insère dans ce moment hors du temps.  Tantôt, je reprendrai un autre rythme.  Maintenant c’est encore un temps d’arrêt…

Quelques mots avant de repartir…

 

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 19 juin 2016

Aujourd’hui, j’ai 60 ans

J’avais prévu vous raconter comment mes 10 dernières années avaient été formidables et avec quelle hésitation j’entamais cette nouvelle étape de ma vie, craignant un petit peu que les 10 prochaines ne soient pas aussi formidables.  Mais, hier soir,  j’ai complètement perdu le contrôle des événements. Je me suis retrouvé, surpris, dans ma cour, remplie des gens que j’aime, parents et amis.  Marie, l’instigatrice de ce joyeux chaos, m’a accueilli avec le sourire espiègle de celle qui vient de faire un bon coup, avec l’aide de quelques complices.  Voici le texte qu’elle m’a lu:

 

Samedi 18 juin 2016

Cher Yvan, cher amoureux,

Ben voilà! Joyeux Anniversaire!

Pour tes 60 ans, j’ai voulu souligner l’occasion de façon spéciale et différente. Alors même si je sais bien que tu n’aimes pas vraiment les surprises, j’ai décidé que, une fois n’est pas coutume (!), j’allais te cacher des choses et organiser cette soirée dans ton dos.

Alors avec l’aide de plusieurs complices, je t’ai menti. Candidement et pour une bonne cause, entendons-nous: on n’a pas tous les jours 60 ans!

Au cours de cette soirée, les membres de nos familles et les ami.e.s qui pouvaient être présents t’aideront donc à vivre ce moment  important, qui te fera  passer, officiellement demain, d’une dizaine à l’autre.

Pas d’inquiétude (ou si peu!)…  Il n’y aura pas de fla-flas, pas de rocambolesque, pas de drame (j’espère!). Seulement la famille, les ami.e.s, les gens qui comptent pour toi, réunis pour jaser, manger les bouchées de Stéphanie Bourbeau, L’Enivrante traiteur, boire quelques verres, trinquer à ta santé et te rappeler tes belles qualités et quelques-uns de tes travers!

Cette soirée est en ton honneur; toute simple, dans une ambiance bon enfant, comme tu les aimes. Au début, l’idée de départ était de convier tout le monde au « chic » restaurant grec de Baie-Jolie à Trois-Rivières… Mais bon, c’est loin, on n’était pas certain de la température, ni de la date de votre randonnée d’entrainement, ni de la réaction des invités devant cet endroit … Disons, typique et légendaire… Alors on s’est convaincu qu’il ferait beau et que sinon, on se tasserait à l’intérieur!

On profite donc de cette soirée de première « vraie fin de semaine d’été » ici, chez nous, tous réunis autour d’un « faux feu de camp » (qui conviendra aux pompiers d’Anjou!) et  qui rappelle ton caractère un peu scout. 

Juste un peu scout! Tu l’auras deviné, ce sera le thème de la soirée: ton âme de scout!

J’ai choisi, pour rester dans le thème, l’allégorie des nœuds. C’est connu, le nœud est la base de toutes les installations, de toutes les constructions des scouts.

  • Premier nœud: enlacement et entrelacement de nos deux chemins, bien différents au départ. J’ai le plaisir de faire partie de ta vie et de la partager depuis maintenant 26 ans: la moitié de ta vie moins quatre!  Note que j’aurai réussi à placer des chiffres dans mon mot…  
    • Bientôt trois ans qu’on a pris notre retraite;
    • 26 billets de blogue par année rédigés, corrigés, publiés depuis 6 ans maintenant;
    • Presque deux ans à donner du temps à quelques enfants attachants chaque semaine de l’année scolaire au Garage à musique;
    • Une élection de chaque pallier de gouvernement et un recensement en cours;
    • Bref, autant de projets dans lesquels tu t’engages, je m’engage, nous nous engageons, c’est selon…
  • Devant les obstacles, les contretemps, mes impatiences et mes doutes récurrents, les nœuds de vipères et les sacs de nœuds, toujours (ou presque ;-), tu gardes le cap, calme, patient, persévérant, confiant, rassurant.
  • Liens étroits entre nous, nos deux garçons, que nous aimons tant et dont nous sommes si fiers, auront permis de resserrer ces nœuds qui nous unissaient déjà.
  • J’ajoute que, comme le temps, tu files. Et tu cumules les kilomètres autant que les engagements… Comme on utilise les nœuds comme unité de mesure maritime et que toi et l’eau ne faites pas vraiment bon ménage… Je fais ici un détour pour évoquer cette autre tradition scoute: la « totémisation », qui consiste à attribuer un totem à l’aspirant, composé d’un nom d’animal, reflétant le physique, suivi d’un adjectif qualifiant la personnalité. Je t’attribue donc ce totem. Yvan, tu es pour moi « Cheval prolifique« .  Cheval, pour la puissance, le souffle, la force, les muscles, la vitesse et avouons-le, la croupe! Prolifique, pour la productivité, le dynamisme, la performance et l’énergie déployée!

Bon, là, j’arrête, avant d’avoir un nœud dans la gorge!

Je t’aime, mon amoureux!

Joyeux 60e anniversaire! Et bonne soirée! Santé! Longtemps!

 

Marie et un peu Yvan

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 5 juin 2016

Au bout du temps des répétitions

Dans le texte de cette semaine, je prévoyais vous présenter la progression de ma blonde/maîtresse, de septembre vers le concert où elle participera aujourd’hui, un marathon en soi.  Elle a commencé sa partie de texte. Son résultat final était si complet et si captivant que je lui laisse sans hésitation cette page:

Ma saison musicale s’achève et culmine ce soir: le concert auquel je participe a lieu à 17 heures, à la salle Claude-Champagne. L’essentiel de ce nous avons préparé  depuis septembre dernier sera présenté lors de ce concert.  Je me définis comme  une choriste « musicalement analphabète fonctionnelle »: j’apprends avec des fichiers d’apprentissage, je sais généralement situer les notes (en clé de sol) sur une partition, j’ai une oreille du maudit, je chante assez juste, mais je ne peux pas faire de lecture à vue. Un concert ou deux par année, pour moi, c’est parfait!

O FORTUNA (c’est le titre du concert de la saison 2015-2016 de l’Ensemble vocal Katimavik, dont je fais partie) m’habite  maintenant complètement.  Certaines mesures reviennent en boucle dans ma tête, harcelantes, à tout moment. Le jour comme la nuit.  Ce sera comme ça pendant quelques jours.  J’adore être envahie de cette façon par la musique. Cette montée d’adrénaline qui culminera ce soir prendra un peu de temps à diminuer, s’estomper et finalement disparaître… Comme une vague sur laquelle je surfe.

Pour vous donner une petite idée de ce que sera ce merveilleux concert, je vous propose d’écouter ceci:  https://www.youtube.com/watch?v=N4z2Ey4PYT4.  ATTENTION, vous risquez d’avoir cette musique en tête toute la journée!!!

Cette année, on m’a aussi confié un autre mandat, soit celui d’alimenter la page Facebook * de l’Ensemble, par des publications régulières, au moins hebdomadaires. C’est mon amie Johanne Tremblay qui s’en occupait avant.  Vous savez, celle qui écrit et qui a publié un recueil de nouvelles dont nous vous avons parlé déjà:  https://johannetremblayetmoi.com/.  

J’ai donc pris la responsabilité de publier quelque chose chaque semaine et de rendre les lecteurs un peu complices de notre plaisir à nous, choristes.

Je me demandais bien comment j’allais meubler cet espace virtuel, au début de l’année… Et puis, les semaines ont passé, ponctuées de quelques annonces, de l’apprentissage constant, de la découverte des pièces au programme, des deux fins de semaine intensives au camp musical et de quelques événements spéciaux.  J’en ai aussi profité pour proposer un projet d’écriture aux nouveaux et nouvelles choristes, très nombreux en cette année d’effectifs augmentés, ainsi qu’aux choristes qui les ont recruté.e.s. En quelques mots, raconter ce qui les réunissait et ce qui les a amené.e.s  à joindre Katmavik.  Au final, ces textes – les miens, ceux des équipes de choristes qui ont participé – et ce projet d’écriture, m’ont ravie!

Lorsque j’ai amorcé ma retraite, il y a bientôt trois ans, je m’étais dit que je voulais avoir et prendre du temps pour conjuguer certains verbes: lire, bouger, écrire et chanter. Cette année à l’EVK m’aura permis de réaliser les volets « écrire et chanter ».

L’été arrive, un temps parfait pour lire et bouger!

* Pour ceux et celles d’entre vous qui êtes sur Facebook, voici le lien vers la page de l’EVK:https://www.facebook.com/Ensemble-vocal-Katimavik-207416546063524/?ref=aymt_homepage_panel

Allez-y et cliquez « J’aime » sur la page. Vous contribuez ainsi à augmenter la visibilité de l’Ensemble, c’est le but! Et vous recevrez de nos nouvelles!

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 12 juin 2016

Multiplier le temps

 

L’humain est un animal grégaire.

Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.

                                                           – Proverbe africain.

 

Je trouve fascinant de voir et de côtoyer des gens, différents par leur âge, leur histoire, leur culture, se réunissant autour d’un projet unique qui devient alors une entité, une force, une puissance.  La minute de chacun qui devient des heures pour le groupe.

Notre dernière semaine a été marquée par des expériences où le travail d’équipe a provoqué des résultats parfois grandement spectaculaires et à d’autres moments, plus petitement.  Si l’on se fie au proverbe cité plus haut, dans tous ces cas, on a fait un très long bout de chemin.

  • Dimanche dernier, deux-cents musiciens (une soixantaine d’instrumentistes et l’Ensemble vocal dont Marie fait partie) ont uni leurs talents pour produire un Carmina Burana exceptionnel. Si, à plusieurs occasions, nous sommes un public prêt à être impressionné par nos proches impliqués dans des créations artistiques, cette fois-ci, j’ai été carrément soufflé.  Les voix et la musique se sont jointes de façon extraordinaire, proposant un moment qui habitera ma mémoire heureusement très longtemps.  En boni, une très grande fierté pour ma blonde-maîtresse-choriste. Et c’est d’autant plus gratifiant lorsque le plaisir est également partagé par ceux et celles qui offrent une telle production artistique et par le public qui la reçoit. De notre côté, voir et sentir plus de 900 personnes devant nous fut aussi frappant.
  • Depuis quelques semaines, je dirige une équipe de personnes qui, malgré leur grande diversité, ont en commun la volonté presqu’obsessive de faire un excellent travail.  Impressionnant de constater le soutien et l’entraide de ces gens au travers des coups de fils et des courriels qui circulent.  Nous avons reçu les premiers retours de cet engagement majeur.  Cette fois-ci, les efforts et les résultats sont en synchronisme.  Nous avons maintenant bien plus que le nom, nous « formons » maintenant une équipe.
  • Vendredi matin, réunion de fin d’année au Garage à musique de la Fondation du Dr Julien. Temps d’arrêt pour évaluer notre travail d’accompagnement scolaire d’enfants du quartier Hochelaga-Maisonneuve. Si l’initiation à la musique est le volet le plus spectaculaire et le plus attirant de ce projet, nous avons trouvé cette année, comme équipe, une façon de donner une couleur et une originalité au volet de l’accompagnement scolaire.  Probablement notre plus belle réussite:  un taux d’absentéisme définitivement à la baisse.  À chaque semaine, les jeunes et nous avions hâte de nous revoir. Sans doute parce nous avons accordé davantage d’importance au lien à créer avec ces jeunes qu’aux tâches scolaires elles-mêmes.
  • Samedi matin, nous sommes cinq de l’Équipe du Pépère à vélo à rouler frénétiquement vers Trois-Rivières (et oui Sophie, tu fais maintenant partie de l’équipe!). Si la première partie de cette randonnée s’est déroulée assez aisément avec un léger vent de dos, la deuxième fut beaucoup plus ardue, fatigue et vent contraire sollicitant nos ressources.  Nous nous sommes mis à rouler en peloton plus serré en effectuant régulièrement des rotations pour que ce ne soit pas toujours le même qui soit face au vent.  C’est fou comme l’ouverture de Carmina Burana peut aider à pédaler… Depuis sept ans que nous faisons cette randonnée, c’est notre meilleure performance: 120km en 4h25.  C’est à 12h35 que nous sommes arrivés au chic Restaurant Grec Baie-Jolie, prêts pour notre pizza.

Samedi, fin de soirée, nous soulignons, dans la famille Lalande, le départ imminent de Julie pour Compostelle.  Mon cerveau est à « off ».  J’écoute, intéressé et amusé, mais un peu absent, les discussions toujours joyeusement animées.  Je pense à ce texte que je dois terminer et à tous ces gens qui en font partie.  Quelle belle semaine…

 Yvan  et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 29 mai 2016

Quelques heures avant… Et quelques heures après

Ça aura beau n’être « qu’une autre sortie de vélo », ça ne l’est pas.  Depuis deux ans, je me permets deux de ces événements spéciaux pour aider au financement d’organismes que j’ai appris à connaître et à apprécier.

Rituel du matin avant le départ:  mettre le cuissard et le maillot de l’Équipe du Pépère à vélo, sortir le sac de vêtements que j’utiliserai après, ne pas oublier les bouteilles d’eau et la crème solaire, préparer le gruau, y mettre des noix et… des pépites de chocolat blanc, etc.   J’imagine que si j’avais joué dans une équipe sportive, j’aurais, au fil du temps, développé de nombreuses superstitions.

Cette année, dans le cadre du Défi Cyclo-Myélome, Daniel, Dominique et moi auront amassé un peu plus de 1 000$ pour participer à cet événement.  Voici un peu pourquoi: http://www.tvanouvelles.ca/2016/05/25/nouveaux-traitements-prometteurs-contre-le-myelome-multiple

La Maryse Bouchard de ce reportage a roulé avec nous sous la pluie et le froid du Lac Brome l’an dernier.  J’espère qu’elle roulera aujourd’hui, sous le soleil et la chaleur de la région de St-Eustache.  Francine Ducas, l’autre organisatrice et combattante contre cette maladie, devrait faire partie du peloton, contrairement à l’an passé. Et il y aura peut-être aussi, un ami, Benoit Larocque.  Celui pour qui je me suis lancé dans cet événement.  Il m’a écrit vendredi qu’il y serait… au moins pour me serrer la pince… ou me serrer dans ses bras.

La ligne de départ sera remplie de ces histoires d’espoir et de résilience et le moment de silence avant le signal du début, lui,  rempli de souvenirs de gens avec qui on a été heureux.  La vie et la mort se touchent avant de ne laisser place qu’à la vie…

———————————————————————————————————————

Et la vie a pleinement gagné aujourd’hui,  journée radieuse avec, en prime, du bon vélo.  Maryse et Francine ont roulé avec aplomb les 89 km du défi. La journée s’est poursuivie par des discussions drôles et animées autour de bières, de vin et de bonne bouffe.  Finalement le seul bon côté du myélome multiple est de nous avoir réunis et de nous permettre de célébrer le plaisir d’avoir vécu ensemble ce parcours.

Benoit Laroque n’a pu venir.  Je ne sais pas pourquoi mais dans son cas je n’ai pas besoin de savoir.  Cher Benoit, je te fais cette promesse:  je reviendrai rouler dans le cadre cet événement chaque année,  jusqu’au jour où tu te sentiras assez bien pour venir m’y saluer. 

Après, on verra…

Yvan et Marie (pour les corrections)

Publié dans Articles Le pépère à vélo | 2 commentaires

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde maîtresse – 22 mai 2016

Temps de chat

(une variante de l’expression temps de chien ou temps de merde)

 

Nous avons un chat. En fait, c’est une chatte. Biscotte aura bientôt 12 ans.

À l’époque, après d’intenses négociations avec Félix, qui aurait préféré un rongeur (Yark…), nous sommes allés à la SPCA et nous sommes tombés sous son charme, l’avons adoptée et ramenée à la maison.

Biscotte

 

Bien sûr, nous l’avons fait stériliser, (mais pas dégriffer), et nous la faisons vacciner régulièrement. Elle est suivie chaque année par les mêmes vétérinaires, qui nous conseillent toujours de surveiller son alimentation. Elle prend des suppléments pour ses articulations et, à l’exception du Temps des Fêtes où nous lui offrons le contenu d’une boîte de nourriture en conserve, elle ne mange que des croquettes spéciales, qui ont l’avantage de nettoyer ses dents. 

Chez nous, à tout le moins; parce qu’elle chasse aussi, parfois…

Et, parce que c’est un chat, elle circule comme elle veut, dedans comme dehors. Libre. Elle occupe royalement son territoire, notre cour arrière, saute allègrement sur la clôture et s’y promène agilement, passant d’une cour à l’autre.

Nous l’avons bien élevée: elle ne monte jamais sur le comptoir de la cuisine, ni sur la table.  Elle utilise sa litière, proprement. Rarement, en fait. Parce qu’elle va dehors…

Et c’est là que l’anecdote commence…

Mardi, fin de l’après-midi, Yvan est affairé à la préparation du souper pendant que je prépare mes choses en vue de ma répétition. Ça sonne. 

À la porte, l’une de nos voisines, qui habite dans une des maisons jouxtant le côté de notre cour arrière.  Courroucée. Très en colère.

Il semble que Biscotte fasse ses besoins sous son sapin…

Notre Biscotte, que nous croyions si bien élevée…

La voisine, drapée dans sa jolie veste printanière, le visage empourpré, ne décolère pas. Elle ne tolèrera plus cette situation « intenable », fera une plainte à la municipalité, invoque la loi et suggère que nous fassions comme elle: tenir notre chat en laisse quand nous la faisons sortir.  Fin de la visite. Sa réaction nous a laissés presque sans voix. La voisine est repartie, acceptant, à la toute dernière minute et suspicieuse, de nous rappeler son prénom, que je tairai, évidemment!

Depuis mardi, nous sommes perplexes.Comment faire pour conserver des liens de bon voisinage et laisser à Biscotte son train de vie et sa liberté de chat?

Nous avons donc téléphoné à la municipalité et vérifié le règlement municipal sur le contrôle des animaux (« RCA 95 »!).

Rien là-dedans qui nous oblige à tenir notre chat en laisse. Un chat, tout de même! D’après l’employé au téléphone, notre voisine peut faire une plainte mais, autant elle que l’inspecteur municipal qui serait chargé du dossier auraient bien du mal à y donner suite.

Afin de ne pas être en reste et pour respecter le règlement, je suis allée au Bureau du citoyen, à la Mairie d’Arrondissement. Biscotte a maintenant son permis animalier pour chat. À renouveler chaque année.

Chez le vétérinaire, en plus de ses vaccins annuels, on lui a installé également une micropuce, qui permet de l’identifier et de ne pas la prendre pour un chat errant.

Biscotte est maintenant une chatte qui respecte la loi. Mais une chatte libre!

Reste à trouver un arrangement avec la voisine… J’ai laissé à Yvan, beaucoup plus conciliant et calme que moi, le soin de régler la chose!

L’histoire se termine bien, pour le moment.  Ma conversation avec la voisine s’est, un peu à ma surprise, bien déroulée.  Comme si de voir que nous prenions ses inquiétudes au sérieux l’avait apaisée.  On dirait même que Biscotte a compris la situation et semble se tenir loin de cette cour.

Le long fleuve tranquille de la vie des arrières de maison a repris son cours et Biscotte a repris ses promenades sur les clôtures…

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse -15 mai 2016

Entre Hourglass et Snowtime

Le spectacle de James Taylor au Centre Bell

(Avertissement: ce billet comporte plusieurs liens qui risquent d’en prolonger sérieusement la lecture pour les fans finis de James Taylor)

Hourglass est le nom d’un album de James Taylor paru en 1997, que j’ai dû écouter des milliers de fois. Sur cet album, il y a quelques titres de chansons qui m’accompagnent et me définissent intimement (Gaia, Another day, Boatman, Yellow and Rose).

SnowTime est l’une des chansons de Before This World, le plus récent album de James Taylor,  paru en 2015. Elle s’inspire, cette chanson, de Toronto, du Canada, du mois de décembre triste, froid, mais musical.

Entre ces deux titres, incluant quelques retours en arrière, il y a tout un lot de pièces musicales en camaïeu. Du James Taylor, toujours, toute une panoplie de chansons, d’époques, de covers, de succès et de styles.

Un peu à l’image du spectacle qu’on a vu vendredi soir.

Particulièrement le dimanche, après ou pendant le martini dominical, nous aimons bien nous préparer un repas « réconfortant ».  Une valeur sûre, un repas sans surprise qui sera bon à coup sûr, un moment certain de relaxation et de dégustation. Cela peut être une raclette ou un filet de porc sauce crémeuse aux champignons, un pavé de saumon ou encore une brochette de lapin à la moutarde.

James Taylor est, pour nous, un chanteur réconfortant.  Ma semaine dernière a été remplie et exigeante, comme les deux qui l’ont précédée.  Nous sommes bien assis au Centre Bell, vendredi dernier, et je tente de décompresser.  James Taylor arrive comme il est probablement toujours arrivé sur une scène.  Guitare en bandoulière, sourire moqueur, regard espiègle, il chante avec un plaisir évident deux chansons que je ne connais pas mais que j’aime aussitôt:  Wandering et Secret O’ LifeIl dira par la suite qu’il a choisi de chanter ces deux chansons ensemble parce qu’il a toujours eu de la difficulté à les différencier.  Rire général, la soirée est commencée, sans grandes surprises mais avec des moments certains de relaxation et de dégustation.

Sylvain Cormier, dans le Devoir du lendemain, 14 mai, écrira d’ailleurs à propos de ce spectacle: « Sans surprise ? Peut-être. Et puis après ? Le bonheur est parfois très exactement dans le fait de donner aux gens ce qu’ils veulent, mais au superlatif. (1)

Je me détends, je ferme les yeux.  Nous sommes autour d’un feu de camp. James Taylor avec son groupe (une dizaine de musiciens !) chante et raconte la vie, celle de sa grand-mère et des Red Sox de Boston dans Angels of Fenway, celle de son père pour présenter First of MayNous sommes probablement 12 000, surtout des cinquantenaires (et sans doute plusieurs sexagénaires !), à être assis autour de ce feu imaginaire.  Nous avons tous 20 ans et nous sommes bien. Généreux, Taylor est entré sur scène vers 20h45, a joué et chanté jusqu’à l’entracte et y est resté, assis au bord de la scène, tout occupé à prendre soin des fans qui ne lui ont pas laissé une minute à lui. Sans interruption, il a repris le micro en seconde partie et a enchaîné les chansons jusqu’à pas d’heure, après quelques rappels.

Oui, oui, on l’a vu déjà en spectacle. Je ne m’en lasse pas. Chaque fois, je caresse le même rêve: je m’imagine sur scène avec les musiciens et je fais partie du groupe de back vocals qui l’accompagnent. Y en a qui font du « air guitar »; moi, je fais du « air backing vocalist »!

Je le sais, c’est niaiseux!

Le lendemain, samedi matin, je roule avec grand plaisir avec des amis importants dans la très jolie région de Valleyfield.  Le soleil est bon, les rires nombreux et je me chante, sans m’en lasser, You’ve Got A Friend.

 Yvan et Marie

(1) Dans ce lieu qu’ouvre l’excellence – Le Devoir – 14 mai 2016 – Sylvain Cormier          

P.S.: Comme un épilogue, pour vous donner une vague idée de l’ambiance réconfortante, je joins ici une vidéo filmée durant le spectacle par une amie choriste, Micheline Leclerc, vidéo qu’elle a publiée sur Facebook. On y entend Carolina in my Mind. (ce lien ne fonctionne pas toujours, en cas de problème allez ici: Carolina in my mind). Bon. Ce n’est pas, de l’avis même de Micheline, de la grande qualité sonore et visuelle…

Mais c’est bien connu, autour d’un feu de camp, ce n’est pas ce qu’on vise!

 

 

 

 

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire

Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 8 mai 2016

Juste cinq minutes…

J’ai commencé un contrat de travail en mars.  Depuis lundi, à une fréquence de deux jours par semaine pour l’instant, Marie travaille avec moi.  Pendant cette période, elle entre dans « mon monde » des travailleurs du centre-ville, univers que j’ai connu et aimé pendant plusieurs années. 

Comme vous le verrez dans ce récit, nos petites différences peuvent parfois se mesurer en quelques minutes.

Deux premiers jours, cette semaine, pour m’acclimater à ce nouveau rythme de vie qui sera le mien jusqu’en juillet. Deux jours où la routine « métro-boulot-dodo » prend tout son sens  (le billet de la semaine dernière faisait état de cette  situation qui, quoique temporaire, donne maintenant un autre ton et un autre rythme à notre vie « pout-pout » de retraités…).

Cette semaine, j’ai intégré la vie au bureau.

Et réalisé que cinq minutes font parfois toute une différence…

  • Jour 1:

On voyage en autobus et en métro. Pas question de  payer le stationnement, au tarif exigé au centre-ville. Départ de la maison à 7h30 avec les outils et documents distribués la semaine précédente lors de la formation (cartable épais et deux-trois fascicules boudinés), un lunch pour le dîner et mon sac à main toujours trop lourd. Chargée comme un mulet, j’essaie de suivre la cadence de l’amoureux, qui lui, carbure, alerte et rapide.  Métro à partir de la station Honoré-Beaugrand jusqu’à Place des Arts, heureusement en position assise… De là, il faut monter les escaliers, traverser les couloirs qui mènent à la PdA, puis ceux qui mènent au Complexe Desjardins et se rendre finalement jusqu’à Guy-Favreau.  Une heure après le départ, j’ai l’impression que ma journée est faite! Mais non, cette journée, elle reste à faire… Et à faire le trajet du retour également, cette fois debout  un moment,  partagé avec de nombreux congénères travailleurs et étudiants de toutes sortes. Toujours quelques pas derrière, à la traîne, l’amoureux filant devant et s’arrêtant régulièrement pour m’attendre.

  • Jour 2:

Déjà? Ben oui… On recommence. Je sens l’amoureux impatient: toujours prêt avant, toujours une longueur d’avance dans les gestes matinaux du quotidien.  Alors, voilà: je négocie LE cinq minutes. J’en ai besoin, pour accomplir tous ces détails qui précèdent le départ. L’amoureux est donc parti seul à 7h30, à son rythme, heureux. Je suis montée dans l’autobus suivant, heureuse, à mon rythme. Et j’ai refait, lentement cette fois,  le chemin jusqu’au  bureau. Au bout du compte, le cinq minutes s’est transformé en dix à l’arrivée. Mais qu’importe, puisque j’y suis arrivée.

En fin de journée, après avoir laissé passer deux trains bondés, j’ai repris le métro vers l’Est à Place des Arts. Seule. Pas à cause d’un cinq minutes négocié, cette fois!  Yvan avait quitté le bureau plus tôt en après-midi, pour une autre raison, toute personnelle. Le wagon était plein de gens, évidemment. Pas une seule place assise. Je m’accroche donc solidement au poteau central, résignée, bien campée sur mes deux pieds. Assis à ma droite, une jeune homme, casquette à palette plate, portant ses jeans élimés la taille très basse, tire délicatement sur ma manche, me sourit gentiment et… m’offre sa place! Bang!

Coup de vieux quand même… Ça y est, j’y suis: voici venu le moment où des jeunes gens m’offrent gentiment leur place dans les transports en commun… Ben oui, malgré tout,  la dame était contente! Environ cinq minutes, pendant lesquelles j’ai pu lire mon roman, tout en surveillant les sacs d’épicerie du jeune homme, qu’il avait finalement déposés à côté de moi.  Jusqu’à la station Pie-IX, où il est descendu après m’avoir adressé, bien poliment,  un sourire!

Mini-pointe de jalousie à la lecture de cette belle anecdote.  Sachez quand même chère dame, que dans des circonstances similaires, je vous laisserais aussi mon siège, en échange que vous gardiez mes sacs d’épicerie.  Je ne pourrais, toutefois, me résoudre à sortir à Pie-IX.  Je prétendrais continuer ma route, tout comme vous, à Honoré-Beaugrand.  Qui sait ce que la vie nous réserverait alors?

Yvan et Marie

Publié dans Articles Le pépère à vélo | Laisser un commentaire