La femme qui a osé

Ce mercredi, 14 février, il y aura cinq ans que maman nous a quittés, physiquement. Je vous propose cette semaine une partie du texte que j’ai lu lors de la cérémonie funéraire.

Un jeune sociologue, encore peu connu en dehors d’un cercle restreint, a écrit à propos de sa grand-mère : « Choisir ce qu’on devient plutôt que subir ce qui a été choisi pour nous. »

Une jeune retraitée qui a aimé visiter régulièrement maman et discuter avec elle a aussi écrit : « Agnès m’impressionne par sa force.  Elle négocie avec solidité tout ce que la vie apporte; adaptation, changements, renoncements… »

Maman aurait sûrement été très surprise qu’on pense écrire à son propos.

Et pourtant…

À cause de l’alcoolisme de papa et de ses nombreuses démarches auprès des Alcooliques Anonymes, nous avons connu, tôt dans notre vie, la prière de la sérénité, souvent récitée dans les réunions AA :

« Mon dieu, donnez-moi la SÉRÉNITÉ d’accepter les choses que je ne peux changer, le COURAGE de changer les choses que je peux changer et la SAGESSE d’en connaître la différence. »

Maman a incarné tous les éléments de cette prière, particulièrement sa deuxième partie : le courage de changer les choses que je peux changer. Grâce à cette audace, malgré les limites de son temps, elle a, à sa façon, douce, mais résolue:

  • Tenu tête à la façon dont les hommes lui demandaient de vivre sa religion et choisi de n’avoir et d’aimer qu’une famille de trois enfants;
  • Décidé d’aller travailler pour nous offrir une meilleure chance d’avoir la vie que nous voudrions choisir;
  • Décidé de briser le lien conjugal, mais de maintenir le lien d’amitié avec papa;
  • Choisi de garder des liens forts avec des gens qu’elle aimait profondément, parfois au-delà des aléas de leur relation avec ses propres enfants;
  • Pris le contrôle de sa fin de vie, recréant dans sa chambre des soins palliatifs de l’hôpital Marie-Clarac, un lieu où, paradoxalement, amis, parents et personnel de l’hôpital aimaient se retrouver parce qu’il y faisait bon vivre (et se faire des câlins).

Maman a osé être Agnès et c’est cette Agnès, doucement audacieuse que je garderai dans mon cœur pour toujours.  Elle a été et demeurera ma pierre d’assise, mon appui me permettant à mon tour, doucement, mais résolument, d’avoir le courage de changer les choses que je peux changer.

Merci maman…

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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1 Response to La femme qui a osé

  1. Avatar de Carole Baril Carole Baril dit :

    Toujours aussi doux de lire tes textes. Une belle pensée pour ta maman .

    Merci Yvan !!

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