Avant les débuts

Lors de la recherche de photos pour la cérémonie funéraire de ma mère, papa s’est montré le bout du nez.

Je vous présente mon père, Georges.

Sans cuissard, maillot moulant et souliers à « clip », mais en complet, cravate et avec pas de casque. Une autre époque…

Le meilleur ami de ma mère.  Leur relation conjugale a eu ses hauts et ses bas avec plus de bas que de hauts, mais leur relation amicale a subsisté et a grandi.  Ils ont partagé le meilleur d’eux, à saine distance.

Je n’ai pas connu mon père à vélo, ni au jogging, ni au volleyball ou à toute autre activité physique.  Notre relation avec le sport était de regarder des matchs de hockey, lui, dans sa chambre et moi dans la mienne.  Je « prenais » toujours pour les Canadiens et il « prenait » toujours pour l’adversaire des Canadiens.  Chaque but était souligné par un cri de victoire, de l’avant ou de l’arrière de l’appartement.  Maman n’avait pas à regarder le match pour en connaître le score.  Comme les Canadiens étaient alors excellents, j’ai crié souvent (Marie dirait que je le fais encore).

J’ai eu le bonheur de travailler avec mon père à Poste Canada lors de mon premier travail étudiant.  C’était avant le code postal.  Il fallait donc « classer » les lettres pour qu’elles se rendent au bon endroit.  J’ai appris la géographie du Québec assis sur un tabouret en mettant des missives dans le bon casier pour l’expédition.  Par exemple, la petite ville de Coteau-du-Lac était desservi par le bureau de poste de Valleyfield.  Il fallait donc mettre les lettres de Coteau-du-Lac dans le casier de Valleyfield.  En cas d’incertitude, je pouvais toujours me tourner vers papa pour la bonne réponse.  Il était tout un travailleur et je crois que je me tirais bien d’affaire aussi.  Admiration mutuelle…

Ça aurait pu être bien aussi d’être sur nos selles de vélos pour apprendre la géographie du Québec.  Autre époque…

Yvan