A DREAM WITHIN A DREAM (2)
(C’est le titre du concert de l’Ensemble vocal Katimavik, présenté samedi 9 juin, 19 h 30, à église Saint-Jean-Baptiste)
Neuf mois de répétitions les mardis soirs, deux fins de semaine intensives, quelques dimanches supplémentaires et trois rencontres avec l’orchestre et les solistes plus tard, le soir du concert est enfin arrivé.
Toute une année d’apprentissage, avec en plus une ou deux heures par semaine à la maison, le nez dans les partitions, le casque d’écoute sur les oreilles, activant sans relâche les fonctions « vitesse ralentie » et « reprise » des fichiers d’apprentissage de chacune des pièces musicales au programme. Section par section. Parfois page par page. Ou encore système par système, même mesure par mesure.
Jusqu’à ce que la musique tourne dans ma tête, en boucle. On s’entend, à ce niveau, rien n’est encore automatisé… Mais le plaisir s’installe proportionnellement à l’aisance et à un « certain » degré de maîtrise des nuances demandées.
Les yeux, enfin, se lèvent et fixent le chef, au-delà du cartable.
Ce soir (j’écris en après-midi, samedi) sera LE soir du concert. Tout est en place. Ne reste qu’à laisser le plaisir prendre le pas et remplacer cette naturelle nervosité d’avant ces grands événements.
J’ai hâte. Et pas. J’aime ces moments où l’Ensemble que nous formons crée du beau. Ça n’a l’air de rien, mais les efforts conjugués de tous ces êtres humains m’émeuvent. C’est comme un vertige. La sensation d’un doux cocon, enveloppant et rassurant, dans une symbiose musicale. Quand c’est juste, c’est formidable et enlevant.
Mais ce qui m’effraie, toujours, c’est l’après : cet instant où les individus formant le tout retournent à leur vie, à leur monde, quand la bulle éclate… Je suis toujours un peu triste, après les instants magiques du concert. Sur l’adrénaline, souvent fourbue, ravie de retrouver les miens et du temps pour moi, mais aussi, un peu triste…
C’est toujours particulier d’assister à un spectacle sans sa blonde à ses côtés parce qu’elle est sur la scène. Cet ensemble, bien que se disant « amateur », nous donne toujours des concerts émouvants (Ah! ce majestueux Carmina Burana). Cette fois-ci, ce sera un programme de pièces contemporaines. Si je me fie aux extraits que Marie fait jouer pour se réveiller le matin depuis quelques semaines, ce sera exquis. Je vous en fais part tantôt…
… Nous étions plusieurs centaines à vivre les rêves proposés par l’Ensemble. Un concert tout en dentelle, avec plusieurs finales lentes et douces, exigeant de toutes ces voix une maîtrise et une unité saisissantes. Dans la dernière œuvre, Sunrise Mass, de Ola Gjeilo, le chœur exprime davantage toute sa puissance pour terminer sur la pointe des pieds et ne pas réveiller trop brusquement l’auditeur. Quel beau moment de musique, quelle belle réalisation de groupe, quelle belle soirée!
Je me couche somme toute ravie… Et je ferai de beaux rêves!
Marie et Yvan