Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 3 juin 2018

Au bout des rêves

Cette semaine, l’une de mes tantes est décédée d’une longue maladie combinée à l’usure du temps. 

Je n’étais ni près ni loin de cette tante: trop d’enfants entre elle et moi. 

Ma mère est issue d’une famille de neuf enfants et cette sœur en avait, elle-même, un grand nombre (onze, je crois…).  Comme nous habitions dans des endroits éloignés l’un de l’autre pour l’époque, nos contacts avaient lieu presqu’exclusivement lors de la fameuse réunion du jour de l’An, chez ma grand-mère.  Pour nous, les petits, une bonne partie de cette journée consistait à essayer de comprendre qui était chaque cousin et chaque cousine, qui étaient leur papa et leur maman.  Une fois que l’on commençait à saisir le fonctionnement de cet arbre généalogique complexe, tarte au sucre et verre de lait aidant, il était presque temps de reprendre la route… jusqu’à l’année suivante.

Et pourtant…

Je les ai revus au salon funéraire.  Après les salutations d’usage, un peu convenues et gênées, une poignée de main qui se prolongeait ou un câlin chaleureux démontraient, sans l’ombre d’un doute, que ces petits liens de nos enfances avaient bien traversé le temps.  Nous étions tout à la fois tristes de la circonstance et heureux, malgré tout, de nous revoir.  Et le bal des souvenirs s’est mis en branle.  Maman écoutait avec bonheur ce babillage joyeux d’adultes d’une soixantaine d’années redevenus des enfants. 

Pour toutes sortes de raisons, je vois rarement mes cousins et cousines.  À chaque fois, on est surpris du plaisir de se rencontrer et on souhaite se revoir bientôt. Et la vie reprend son cours.  Est-ce que de la tarte au sucre et du lait pourraient changer cette situation…?

Quand une personne nous quitte, comme ma tante cette semaine, on repense à cette vie qui vient de s’arrêter.  En voyant cette belle bande de cousins et de cousines, malgré tous les détours de sa vie, il semble qu’elle ait trouvé la façon d’aller au bout de ses rêves…

Je n’ai pas pu me joindre à la belle-famille pour cette visite familiale : l’un de mes amis, également choriste, m’avait conviée à la représentation théâtrale dans laquelle il joue en fin de semaine, avec sa conjointe et leurs deux enfants, notamment.

Nous assistions, dans une ruelle du « Faubourg à m’lasse » du Montréal des années ’50, aux babillages, aux commérages, aux confidences et aux prises de conscience de toute une bande de femmes de l’époque.

Celle-là même de l’enfance évoquée par Yvan plus haut.

Celle de ces femmes, qui ont rêvé d’un avenir meilleur et qui ont eu la force et le courage de s’opposer.

Chère Agnès, je n’étais pas présente à vos côtés dans la belle-famille, mais je salue votre force tranquille. Vous avez, dans ces circonstances, toutes mes sympathies et mon admiration.

 

Yvan et Marie

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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1 Response to Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 3 juin 2018

  1. Avatar de Johanne Johanne dit :

    J’ai aussi renoué avec des cousines après les avoir revues lors de funérailles. À quelque chose, malheur est bon!

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