Changement d’époque
Cette histoire commence par un coup de foudre.
Il assurait alors la première partie du spectacle « 12 hommes rapaillés ». C’était à Montréal, dans l’une des salles de la Place des Arts. D’où nous étions assis, la scène semblait bien grande autour de ce grand échalas plutôt timide qui chantait et racontait si bien sa blonde et sa Gaspésie. À cause de lui, on était moins pressé de voir le spectacle principal.
Depuis, nous l’avons revu trois fois: dans un spectacle à l’Astral, où il partageait la vedette et la scène avec ses compatriotes, les sœurs Boulay, puis dans une toute petite salle sur l’Île des Moulins à Terrebonne, seul avec son band de musiciens.
À chaque fois, des moments uniques.
Vendredi soir, nous sommes même allés le voir… à Laval. Il faut vraiment être fan…
Il en a fait du chemin depuis que nous l’avons découvert, en 2011. Cette fois-ci, il présente un troisième album, Almanach. On le sent plus à l’aise, un peu plus décontracté. Les éclairages sont léchés, il présente sa musique et ses mots, toujours à l’avant-plan, mais il a accepté d’être mis en scène davantage. Il utilise l’autodérision et l’humour pour se moquer de tout, même de ce « formatage artistique » signé Yann Perreau. Et cela lui réussit fort bien!
Patrice Michaud, c’est un chanteur qui parle et qui raconte.
À un moment du spectacle de vendredi, il nous amène dans les années ’60, au temps où il imagine son premier slow – ou son premier plain, à cette époque, c’était pareil – avec « Julie Pelletier ». Du coup, ça nous a rappelé nos premiers slows à nous aussi. Je cherche désespérément à me rappeler avec qui c’était, mais je ne me souviens pas. Non pas que j’étais un grand charmeur, plutôt le contraire en fait, mais dans le groupe où j’étais ça aurait pu être Anne, Mireille, Johanne, Francine? J’avais juste l’impression de savoir un peu danser !!! Pendant quelques minutes, la terre arrêtait de tourner. Quel choc quand la musique s’arrêtait et surtout quand les lumières s’allumaient.
Je n’arrive pas à me rappeler avec qui c’était non plus. Ni où d’ailleurs. Par contre, je me souviens de la musique de l’époque, et du fait que je dansais souvent ces plains avec le mauvais gars, puisque celui sur qui j’avais l’œil était déjà avec une autre fille…
Night in white satin de The Moody Blues ou Hard to say I’m sorry de Chicago.
On écoute ça et on sent la chaleur et la mélancolie un peu teintée de déprime de fin de soirée…
J’ai eu ben du plaisir, en tout cas, vendredi soir! Si Patrice Michaud passe dans votre coin, faites le détour! Aucun sentiment de déprime en perspective, garanti!
Un extrait vidéo, en guise d’amuse-oreilles.
Yvan et Marie