Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 26 mars 2017

Changement de ligue

Mardi soir, 21 mars. Il ne reste que 52 secondes à la partie. 

L’équipe d’Antoine vient de compter.  Elle a fait une belle remontée pour passer d’un score de 0-3 à celui de 4-5.  Si elle perd ce match, la saison est terminée.  Pour Antoine, c’est son parcours dans le hockey mineur qui se terminera.  L’entraîneur s’apprête à envoyer un sixième attaquant sur la glace pour essayer d’aller chercher ce but qui pourrait changer les choses.  Ce ne sera pas Antoine.  Comme l’excellent joueur d’équipe qu’il est, il est debout à son banc et encourage de toutes ses forces.

C’est la première fois, en quinze ans de vie de père de joueur de hockey,  que je ne suis foncièrement pas d’accord avec l’instructeur de mon garçon.  J’aurais souhaité qu’Antoine soit sur la glace pour ces 52 dernières secondes.  Si son équipe compte, c’est l’euphorie. Sinon, il aura été sur la glace pour les derniers instants de sa « carrière ».

Malgré quelques chances, le match se termine par une défaite.  Antoine traverse la glace pour retourner au vestiaire comme il l’a fait de si nombreuses fois dans le passé, un peu déçu mais satisfait de l’effort donné.

Une aventure merveilleuse d’une quinzaine d’années se termine.  Que de souvenirs emmagasinés:  les pratiques ou les parties à 7h du matin, les tournois qui nécessitent quelques nuitées à l’hôtel, un mini-match au Centre Bell, des déceptions en septembre quand la sélection des joueurs ne donne pas le résultat souhaité, l’émerveillement d’entrer dans le superbe aréna de Lévis, la victoire au tournoi de St-Gabriel-de-Brandon, la victoire imprévue et inespérée permettant de participer aux régionaux… à Forestville cinq jours plus tard!

Sans compter toutes ces conversations animées et ces silences dans l’auto.

Nous nous en reparlerons souvent, comme si ces événements venaient tout juste de se produire.

Je n’y étais pas, le mardi étant mon soir de répétition. C’est vrai aussi que je n’allais plus voir les parties d’Antoine depuis fort longtemps: les joueurs, en vieillissant, ainsi que le jeu, de plus en plus viril, devenaient durs pour mon cœur de mère, plus violents même, parfois.

J’y suis allée dimanche soir, cependant. J’ai voulu assister à cette « avant fin de saison / carrière ».

Au retour, voir le père et le fils, encore une fois, se raconter le match qu’Antoine venait de jouer m’a beaucoup émue, comme toujours. Ils savent bien, tous les deux, que je n’y comprends que peu de choses… Même en ayant essayé, toutes les subtilités du jeu, qu’ils maîtrisent si bien tous les deux, m’échappent. Je leur envie parfois (un peu!) cette complicité…

Ce qu’Antoine ne sait pas, c’est tout le bien que j’ai retiré à le suivre à toute heure et à tous ces endroits du Québec.  Arrivé à l’aréna, mes préoccupations de travail étaient souvent mises de côté. Je lisais un livre ou je l’encourageais, et quand je revenais à mes soucis, j’avais une énergie nouvelle qui m’a souvent permis de trouver des solutions intéressantes aux problèmes qui meublaient ma tête.  C’est aussi dans des arénas que j’ai trouvé des amis de vélo avec qui je roulerai encore longtemps.

Même s’il en doute lui-même, je suis convaincu qu’il serait un très bon instructeur pour des petits bouts ou des plus jeunes souhaitant pratiquer ce sport.  Défenseur défensif, bon stratège et bon analyste, il a rapidement compris que le succès d’une équipe repose sur l’apport différent de chacun de ses membres.  Ses équipiers se dépenseraient avec ardeur l’un pour l’autre.

À Antoine maintenant de voir comment il pourra exploiter cette passion et ce plaisir pour le jeu et ce qu’il fera pour partager ce plaisir, son savoir et cette passion avec d’autres. J’imagine la chance que des plus jeunes auraient de l’avoir, lui, comme entraîneur… La chance de côtoyer un homme de cœur qui comprend autant le jeu que le plaisir de jouer, qui sait faire preuve de sensibilité et d’empathie…

Ses joueurs aimeraient jouer ensemble sous sa direction… et je pourrais me glisser sur un banc de l’aréna et encourager fièrement…  le coach!

 Yvan et Marie

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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