Changement de slogan
Il y a huit ans, un grand bonhomme mince et noir de peau a touché le cœur des gens de son pays en leur disant « Yes, we can » (Oui, nous pouvons). Bien que je ne sois pas américain, probablement comme plusieurs autres personnes dans le monde, je me suis aussi senti visé par ce slogan. Qu’un homme à la peau noire puisse porter le serment d’allégeance de président américain signifiait clairement que bien des obstacles pouvaient être surmontés et que ce qui était pouvait être changé.
Aujourd’hui, un nouveau président, blanc, riche dit « Let’s make America great again » (Transformons les États-Unis en un grand pays à nouveau). Cette fois-ci, je ne me sens pas du tout impliqué. Il ne parle qu’aux américains (en fait, j’ai l’impression qu’il ne parle qu’à une certaine partie des américains). Je vais donc continuer à vivre en me disant que moi aussi, je peux… Et si je peux, probablement, je dois…
Aujourd’hui, plusieurs milliers de personnes ont signifié à ce nouveau président blanc, orange et milliardaire, partout dans les grandes villes américaines et d’ailleurs dans le monde, qu’ils et elles ne lui faisaient pas confiance. Qu’ils et elles ne se reconnaissaient pas dans ce nouveau slogan, ni dans les idées racistes et sexistes qu’il charrie.
Je sais bien qu’au-delà de l’élégance du 44e président sortant, au-delà de sa dégaine et de son aisance à communiquer, il y a eu des déceptions: ne serait-ce que le fait d’avoir laissé passer une chance d’agir autrement en 2008…
Mais il était, pour moi et d’autres, porteur d’espoir.
Le 45e, lui suscite, semble-t-il, autant d’inquiétude que de mobilisation…
Je choisis de voir de l’espoir dans la mobilisation…
Yvan et Marie