Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 8 mai 2016

Juste cinq minutes…

J’ai commencé un contrat de travail en mars.  Depuis lundi, à une fréquence de deux jours par semaine pour l’instant, Marie travaille avec moi.  Pendant cette période, elle entre dans « mon monde » des travailleurs du centre-ville, univers que j’ai connu et aimé pendant plusieurs années. 

Comme vous le verrez dans ce récit, nos petites différences peuvent parfois se mesurer en quelques minutes.

Deux premiers jours, cette semaine, pour m’acclimater à ce nouveau rythme de vie qui sera le mien jusqu’en juillet. Deux jours où la routine « métro-boulot-dodo » prend tout son sens  (le billet de la semaine dernière faisait état de cette  situation qui, quoique temporaire, donne maintenant un autre ton et un autre rythme à notre vie « pout-pout » de retraités…).

Cette semaine, j’ai intégré la vie au bureau.

Et réalisé que cinq minutes font parfois toute une différence…

  • Jour 1:

On voyage en autobus et en métro. Pas question de  payer le stationnement, au tarif exigé au centre-ville. Départ de la maison à 7h30 avec les outils et documents distribués la semaine précédente lors de la formation (cartable épais et deux-trois fascicules boudinés), un lunch pour le dîner et mon sac à main toujours trop lourd. Chargée comme un mulet, j’essaie de suivre la cadence de l’amoureux, qui lui, carbure, alerte et rapide.  Métro à partir de la station Honoré-Beaugrand jusqu’à Place des Arts, heureusement en position assise… De là, il faut monter les escaliers, traverser les couloirs qui mènent à la PdA, puis ceux qui mènent au Complexe Desjardins et se rendre finalement jusqu’à Guy-Favreau.  Une heure après le départ, j’ai l’impression que ma journée est faite! Mais non, cette journée, elle reste à faire… Et à faire le trajet du retour également, cette fois debout  un moment,  partagé avec de nombreux congénères travailleurs et étudiants de toutes sortes. Toujours quelques pas derrière, à la traîne, l’amoureux filant devant et s’arrêtant régulièrement pour m’attendre.

  • Jour 2:

Déjà? Ben oui… On recommence. Je sens l’amoureux impatient: toujours prêt avant, toujours une longueur d’avance dans les gestes matinaux du quotidien.  Alors, voilà: je négocie LE cinq minutes. J’en ai besoin, pour accomplir tous ces détails qui précèdent le départ. L’amoureux est donc parti seul à 7h30, à son rythme, heureux. Je suis montée dans l’autobus suivant, heureuse, à mon rythme. Et j’ai refait, lentement cette fois,  le chemin jusqu’au  bureau. Au bout du compte, le cinq minutes s’est transformé en dix à l’arrivée. Mais qu’importe, puisque j’y suis arrivée.

En fin de journée, après avoir laissé passer deux trains bondés, j’ai repris le métro vers l’Est à Place des Arts. Seule. Pas à cause d’un cinq minutes négocié, cette fois!  Yvan avait quitté le bureau plus tôt en après-midi, pour une autre raison, toute personnelle. Le wagon était plein de gens, évidemment. Pas une seule place assise. Je m’accroche donc solidement au poteau central, résignée, bien campée sur mes deux pieds. Assis à ma droite, une jeune homme, casquette à palette plate, portant ses jeans élimés la taille très basse, tire délicatement sur ma manche, me sourit gentiment et… m’offre sa place! Bang!

Coup de vieux quand même… Ça y est, j’y suis: voici venu le moment où des jeunes gens m’offrent gentiment leur place dans les transports en commun… Ben oui, malgré tout,  la dame était contente! Environ cinq minutes, pendant lesquelles j’ai pu lire mon roman, tout en surveillant les sacs d’épicerie du jeune homme, qu’il avait finalement déposés à côté de moi.  Jusqu’à la station Pie-IX, où il est descendu après m’avoir adressé, bien poliment,  un sourire!

Mini-pointe de jalousie à la lecture de cette belle anecdote.  Sachez quand même chère dame, que dans des circonstances similaires, je vous laisserais aussi mon siège, en échange que vous gardiez mes sacs d’épicerie.  Je ne pourrais, toutefois, me résoudre à sortir à Pie-IX.  Je prétendrais continuer ma route, tout comme vous, à Honoré-Beaugrand.  Qui sait ce que la vie nous réserverait alors?

Yvan et Marie

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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