Temporairement…
5h30, vendredi 18 mars. Je roule, en voiture, en direction du centre ÉPIC. Il y a une période de spinning à 6h00. Pour quelques mois, à cause du prochain recensement de la population, je réintègre le monde des salariés. Je dois ajuster mon horaire en fonction de cette nouvelle réalité.
C’est toujours un peu délicat de s’intégrer à un nouveau groupe. Première constatation, il y a beaucoup de monde malgré l’heure très matinale: une quarantaine de personnes pour assister, en pédalant, au lever du soleil. L’atmosphère est feutrée. Les gens se connaissent et se parlent un peu en sourdine. On respecte la quiétude du moment. Je me glisse discrètement au bout d’une rangée. Contrairement aux autres activités auxquelles je participe régulièrement, j’observe en silence. Contrairement aussi à plusieurs autres moments d’entrainement, Marie n’est pas à mes côtés. Elle n’a pas, pour l’instant, à faire cet ajustement d’horaire.
Ben non, je ne dors plus! Je me prépare, dans le silence que j’aime, à partir pour m’entraîner moi aussi. Trois matins par semaine, je m’extirpe de la tiédeur du lit, je m’habille en mou, je « très-petit-déjeune » et je pars m’entraîner. Cette semaine, je m’applaudis, j’y suis allée toute seule! Yvan étant retourné à une vie qui lui laisse moins de disponibilités, je me suis donné une intention: continuer cet entrainement bénéfique, trois fois semaine, et trouver au fond de moi la source de motivation nécessaire. Petite fierté de première semaine de défi. Une semaine à la fois. Mantra.
Pour un lève-tôt comme moi, s’entraîner à l’aube c’est un peu comme tirer la langue au jour qui commence. Je suis prêt à entreprendre la journée. Après le spinning, la douche. Retour à la maison pour laisser la voiture à Marie, qui me dépose à la station de métro et je serai finalement au bureau vers 8h00… en pleine forme.
7h30, vendredi 18 mars. Je marche en direction du métro et je pense à ce texte, à ce matin bien commencé, à cette période de travail avec des gens que j’apprécie beaucoup, à la retraite qui reprendra tout de suite après cette période temporaire… Et je ne peux empêcher ce petit sourire en coin de s’installer…
Quant à moi, je savoure encore un rythme où les choix personnels prennent davantage de place. J’avoue que j’apprécie beaucoup cette solitude imposée, parce que je sais que c’est temporaire. Nous sommes ainsi faits, simples humains: nous souhaitons souvent la permanence des choses, tout en sachant très bien que, le plus souvent, chaque état n’est que temporaire.
Et si la machine du recensement me récupère aussi, on verra bien pour les ajustements d’horaire!
Yvan et Marie