Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 13 mars 2016

Tempo

Nous roulons sur nos vélos de spinning depuis plusieurs minutes.  L’animatrice nous sent prêts et simule une longue et abrupte montée.  La première partie demande un effort moyen, avec une vitesse un peu élevée.  Nous sommes bien réchauffés, petit essoufflement, ça se passe bien.  Je me sens bien.  Je me sens pas si mal.  Après quelques années, j’ai fini par apprivoiser cette activité d’entrainement intense qu’est le spinning.

La musique s’intensifie, et, à chaque pulsion de la batterie, nous devons donner un coup de pédale, rejoignant ainsi le tempo.  Est-ce que les galériens, dans le temps, devaient payer pour pouvoir ramer?  Parce que nous, on paie notre abonnement annuel, pour pédaler en suivant le rythme!

Boum… boum… boum…

Pfou… pfou… pfou…

La pente imaginaire augmente, j’augmente aussi la résistance de mon vélo et monte, debout sur les pédales.  Dans cette position, le poids du corps me permet de pousser alternativement sur chaque pédale.  L’horloge murale me signale qu’il reste encore cinq bonnes minutes.  Je réussis encore à maintenir le rythme de la musique avec un peu de mal.  Les jambes sont plus lourdes, le rythme de la respiration plus rapide. Y a des adeptes qui ont tenté de me convaincre  qu’en position debout, bien droit sur le vélo, on peut relaxer un peu… Pffffff…  

Boum…  boum…  boum…

Pfou… pfou… pfou… pfou… pfou… pfou… pfou…

L’animatrice nous félicite pour l’effort déployé jusqu’à maintenant et nous donne la directive que nous ne souhaitions pas vraiment entendre: on augmente encore la résistance.  Tout en restant debout, je place la résistance du vélo afin que chaque coup de pédale soit à peine possible. Je me penche sur le guidon, permettant une poussée maximale de chaque jambe.  Je peux à peine suivre le tempo, devenu presqu’un mantra. Mon souffle très court se module de plus en plus difficilement sur la batterie. À ce moment de la montée, on a le réflexe de pencher la tête, de se recroqueviller sur soi-même; l’autre effort à faire alors est de lever la tête pour fixer un point au loin (non, pas l’horloge!). Et puis, on peut accepter de ralentir le rythme pour se rendre jusqu’à la fin…

Boum… boum… boum…

Pfou… pfou… pfou… pfou… pfou… pfou… pfou… pfou… pfou… pfou…

Plus que 30 secondes avant la fin.  Depuis toutes les années que je pratique ce type d’entraînement, j’ai maintenant une connaissance instinctive presque parfaite de cette durée de temps.  Le seul élément d’énergie qu’il me reste pour arriver au bout de la pièce musicale est l’orgueil.  Cette volonté un peu irréaliste de ne pas céder à la musique.  Je crie fort un « go, go, go », qui me donne une poussée dont j’avais grandement besoin.  Moi, non. Je ne crie pas. Au contraire, je fixe toujours ce point au loin et je m’isole. L’orgueil n’a pas de prise sur moi dans ces conditions. Il fut un temps, lors de mes débuts au spinning, où, je retournais très rapidement en position assise, épuisée, n’arrivant pas à comprendre où tous ces fous pouvaient bien prendre leur énergie, rendus là, pour pédaler encore et se mettre à crier… Maintenant, je pédale jusqu’à la fin. Mais je ne crie pas. Y a toujours ben des limites!

10 secondes. Je « vois » la fin de cette interminable montée.  Petite tentation de ralentir; il ne faudrait pas qu’il reste davantage que ces dix secondes.

La musique s’arrête, suivie tout de suite après d’une autre, au tempo beaucoup plus lent.  Je célèbre silencieusement, mais satisfait, avec une longue gorgée d’eau…

Boum…           boum…           boum

Glou… glou… glou…

Pffffffffffffffffffffffffffffffou…

La meilleure, cette gorgée d’eau. 

D’ailleurs, c’est la partie que je préfère, au spinning: les étirements de la fin, la douche et les effets bénéfiques des endorphines!

Yvan et Marie

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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