Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 31 janvier 2016

Le temps qui s’arrête

On ne devrait pas mourir à 44 ans.

Quand on a grandi, appris, aimé et qu’on est prêt à grandir plus, apprendre plus, aimer plus et même à aider d’autres que soi à trouver leur chemin.  On ne devrait mourir que lorsqu’on sent que notre passage dans cette vie est conclu, qu’on a reçu et donné ce qu’il y avait de plus beau et qu’il est temps de voir s’il y a autre chose ailleurs.

Pour une personne toute particulière, le temps s’est arrêté cette semaine.  Atteinte d’un cancer, elle a été une lectrice de ce blogue, au moment où il y avait encore un lendemain pour chacun de ses lendemains.  Depuis quelques semaines, l’expression « vivre chaque journée comme si c’était la dernière » avait pris tout son sens pour elle. 

Elle n’était pas une amie intime.  Pour ma part, je l’ai connue à l’école primaire des enfants.  Elle faisait partie des visages rassurants qui faisaient de cette école un lieu où nos enfants ont pu avoir du plaisir à entreprendre leur vie scolaire, leur vie autonome.  Nous avons collaboré à quelques reprises, particulièrement à l’école primaire internationale. Elle a été une collègue de travail, d’abord enseignante et ensuite conseillère pédagogique. Puis elle est devenue directrice-adjointe et on s’est perdu de vue. Je l’ai connue souriante, jeune, belle. C’était une pédagogue innovante et dynamique. Elle a vécu avec la maladie trop longtemps.

Comme ça se passe souvent de nos jours, nous avons compris qu’elle n’était plus dans ce monde par une série de messages Facebook publiés par des gens qui étaient proches d’elle.  Coup de poing au ventre, moment de vide.

Je suis allergique aux phrases toutes faites à propos des gens qui « se battent contre le cancer » , qui « gagnent ou perdent la bataille ». Comme si seuls ceux qui meurent étaient des perdants… Faux: parce qu’on la perd tous, cette bataille. Seule justice ici bas. Ce qui change, c’est la conscience, le temps et le degré de souffrance.

Alors nous, ceux qui restent, devons faire face à cette réalité inéluctable et trouver une façon de regarder en avant. Pour nous, le temps s’arrête quelques instants… et reprend, doucement, comme un moteur qui cherche son plein régime après un arrêt imprévu, un souvenir en plus et encore, souhaitons-le, plusieurs rêves à réaliser.

Douce pensée pour les proches, famille, ami.e.s, amours de Marie-France Duchesneau . Puissent vos souvenirs et vos rêves vous porter et mettre un peu de baume sur votre chagrin…

 Yvan et Marie

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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3 Responses to Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 31 janvier 2016

  1. Avatar de Johanne Johanne dit :

    Elle nous laisse toujours interdits, n’est-ce pas?

  2. Avatar de Josée Fortin Josée Fortin dit :

    Merci pour ce beau partage. Marie-France du haut du ciel vient de nous unir….par votre message ET en me mettant en avec vous car …….saviez-vous que j’aies déjà travaillé à la Maison Dalauze…Maison fondée par celle-ci suite à sa greffe ! Vraiment le monde est petit.

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