Donner un dernier coup avant le grand jour…
« Dans mon temps », l’école commençait en septembre.
Arrivé à la mi-mai, après tous ces mois de travaux et d’efforts, on commençait la grande révision en vue des examens de fin d’année.
« Quelques années plus tard », je suis à nouveau dans cet esprit, mais dans un contexte bien différent.
En ce qui me concerne, j’ai toujours mesuré le temps qui passe en utilisant le calendrier scolaire, puisque le monde de l’école et de l’apprentissage a toujours été le mien. Depuis bientôt deux ans, je suis revenue à un rythme plus personnel qui m’impose moins de pression, Dieu merci! J’apprécie grandement, notamment, les mois de mai – juin sans le stress lié aux examens du ministère: ne plus avoir à les préparer, les administrer ou à les corriger est une pure joie, j’avoue. Pourtant, depuis deux ans, mai – juin représentent encore la « fin de l’année » et apportent encore quelques émotions… Une image valant mille mots, celle qui me vient pour représenter ce moment de l’année est celle d’un grand entonnoir: le liquide qui s’y engouffre tourne lentement au début et, au fur et à mesure qu’il s’approche du goulot, de plus en plus rapidement. Comme si s’amorçait maintenant le mouvement près du goulot…
Avec l’âge qui avance, se taper Montréal – Québec (en fait, dans le cadre du Défi-vélo pour le financement de la Maison des greffés Lina Cyr, ce sera Longueuil – Lévis), 300 km en deux jours, ça ne s’improvise pas. De septembre à maintenant, trois, quatre ou parfois cinq fois par semaine, j’ai sué, souvent abondamment, dans l’une des salles du centre ÉPIC. Quand on est loin de l’événement final, on fait rarement le lien entre les coups de pédale d’un vélo de spinning en novembre et la fatigue qui nous tombera dessus, probablement autour de Lotbinière, le 11 juillet prochain.
La phase de financement s’est bien passée. Tout en recueillant l’argent nécessaire, je me suis sensibilisé au phénomène du don d’organes. À cet égard comme à bien d’autres, je considère que notre société est un peu loin de l’engagement et de l’implication individuelle. On a une facilité à laisser ces responsabilités à nos gouvernements et à ne pas beaucoup réagir quand ces mêmes gouvernements coupent des soutiens. À réfléchir avant de se mettre à agir…
J’ai décidé, il y a deux ans, de retourner chanter. Je le fais avec plaisir, avec l’Ensemble vocal Katimavik. Depuis septembre, tous les mardis soirs (ou presque), de 19 h 30 à 22 heures, j’assiste aux répétitions: dans les locaux des Petits Chanteurs du Mont-Royal, réchauffement et travail d’apprentissage section par section des Requiem de Salieri et de Mozart. À quelques reprises durant la semaine, pendant quelques heures, toute seule ou avec une collègue, à l’aide des fichiers d’apprentissage, j’ai appris les notes, la rythmique et les mots des sections ciblées pour la semaine suivante. Une fin de semaine intensive en novembre, plus trois dimanches en mars et avril pour fignoler les apprentissages. Ensuite, j’ai pratiqué, chez moi toujours, en écoutant les œuvres exécutées par un orchestre et un ensemble vocal connus, tentant de chanter la partition de mon pupitre avec l’ensemble. Portion par portion. Section par section. Un passage après l’autre. But visé: former un tout harmonieux. Avec les autres voix: celles des autres pupitres et celles des solistes. Avec les instruments de l’orchestre. Avec le chef. Surtout en regardant le chef, tout en respectant les nuances de la partition. Partition dont il faut se détacher, qu’il faut connaître et respecter!
Ma grande révision commence ce dimanche, 24 mai, par le Défi métropolitain, 100 km dans la région de Châteauguay. J’aurai mon maillot de l’équipe du Pépère à vélo, je retrouverai plusieurs de la bande de l’année dernière, nous roulerons en groupe parmi des centaines d’autres personnes et nous aurons le grand plaisir de rire et de souffrir (un peu) ensemble.
Le dimanche suivant, nous serons dans la région du Lac Brome, pour un 90 km par monts et par vaux pour soutenir la recherche contre le cancer qui prend la forme du myélome.
Le myélome c’est…
Un cancer mortel méconnu et de cause inconnue. Il résulte de l’accumulation de cellules anormales dans la moelle osseuse, où est produit notre sang. Lorsque survient une accumulation de cellules cancéreuses du myélome, plusieurs problèmes de santé peuvent apparaître, dont la destruction des os, des reins et des cellules normales de la moelle osseuse. Même si les nouveaux traitements arrivent désormais à prolonger la vie des patients, le myélome multiple demeure une maladie mortelle et incurable. (1)
Dans ce cas-ci, c’est surtout, un ami. Pas un meilleur ami, mais quelqu’un que j’ai connu avec grand plaisir en jouant au volleyball et en regardant nos garçons respectifs jouer au hockey. Benoit Larocque a un moral époustouflant. Dans ses journées difficiles, il vous saluera avec ses yeux rieurs et un large sourire un peu fatigué. Quelques coups de pédales, pour que ces yeux rieurs vivent encore longtemps.
Ma grande révision est déjà amorcée. Depuis quelques mardis déjà, l’accent est mis sur les nuances et l’interprétation. Toute cette fin de semaine, nous sommes tous reclus quelque part en camp musical quelque part entre Morin Height et St-Adolphe et nous répétons intensivement. Vendredi soir, samedi et dimanche toute la journée à se saouler de musique. Répéter, peaufiner l’exécution.
En juin, il y aura deux autres éléments de révision. D’abord la fameuse randonnée Montréal -Trois Rivières pour aller manger de la pizza. Ça regarde bien pour le 6 juin. On fera un message spécial à ce sujet, pour ceux et celles qui voudront se joindre à nous, pour rouler ou pour la pizza seulement! Nous pensons également à une deuxième longue randonnée, où on roulerait de Longueuil à Nicolet, une répétition pour la première journée du défi-vélo de cette année. La date n’a pas encore été fixée.
Après le camp, il restera deux répétitions régulières le mardi soir. Puis, trois répétitions avec orchestre et solistes (5, 6 et 10 juin) dans les locaux de répétition de la Place des Arts! Wow! Ce n’est pas rien… Trois fois trois heures seulement pour tout mettre ensemble. Finalement, le matin du 13 juin, la générale: dernière révision possible, en salle de concert, à la salle Claude-Champagne de l’Université de Montréal.
Puis arriveront les 10 et 11 juillet, malgré les gants de vélo, les mains seront moites, le cœur battra un peu plus vite qu’à l’habitude. Comme à l’époque, j’aurai le trac avant l’examen final…
Pour moi, le grand soir arrivera samedi 13 juin. À 19h30, tous ensemble, le chœur, les solistes et les musiciens professionnels. Les papillons au ventre que nous aurons tenté de contenir et de contrôler s’envoleront, enfin, au son des Requiem de Salieri et de Mozart.
Yvan et Marie
___