S’abandonner au sucre d’érable
Le centre ÉPIC (centre d’éducation physique de l’Institut de Cardiologie) a ouvert ses portes en 1974 avec les objectifs suivants:
- Contribuer à la promotion de la santé et du bien-être et, plus spécifiquement, à la réduction des facteurs de risques associés aux maladies cardiovasculaires;
- Habiliter l’individu à maintenir un état de santé optimal et à prévenir les facteurs de risques associés aux maladies cardiovasculaires, en l’amenant à adopter de saines habitudes de vie;
- Exercer un leadership en enseignement, en formation des professionnels de la santé et en recherche associée à la promotion de la santé et à la pré
Ça fait dix ans, cette année, que je m’y entraîne. Au début, c’était pour me remettre sur pied suite à une délicate opération chirurgicale à la tête. Plus tard, quand j’ai commencé les cyclo-défis, j’y ai reçu encadrement et encouragement. Depuis cinq ans, Marie y vient aussi de façon assidue deux ou trois fois par semaine. Sans être de proches amis des employés et des kinésiologues, on se dit bonjour avec enthousiasme en prenant parfois quelques minutes pour jaser. C’est devenu un petit morceau de chez nous; au point où si on s’absente quelques jours, on se sent un peu mal. Et on réalise maintenant que nos absences sont parfois remarquées et que les habitués s’en inquiètent!
Depuis au moins quatre ans, le centre forme un équipe de cyclistes qui participent au Grand Défi Pierre Lavoie. Une participation à cet événement implique un financement d’environ 20 000$. Depuis deux ans, une des activités de financement est l’organisation d’une journée à la Cabane à sucre. Déjà, l’idée d’aller à la Cabane à sucre pour soutenir un défi qui fait la promotion des saines habitudes de vie est un peu saugrenue. Mais un abus n’est tout de même pas coutume et tant qu’ à abuser, allons-y gaiement! Ça s’est passé à la Cabane à sucre … du Pied de cochon !!!
Voulant partager les bienfaits (!?!) de cette cuisine spéciale, nous convainquons (sans aucun effort) Dominique et Françoise de se joindre à nous pour ce dimanche midi. Encore aujourd’hui, je suis comme un enfant dans un tel endroit. Beaucoup plus que chocolat, je suis caramel et sirop d’érable. Je suis donc ici dans un magasin de bonbons.
Quant à moi, la bête de sucre en moi succombe. Bon! Qu’on se le dise, ce n’est pas l’endroit qui convient pour quelqu’un qui accuse un surplus de poids (mais qui se contrôle la plupart du temps, au prix d’efforts constants) et encore moins pour quelqu’un qui se soigne pour repousser les effets inévitables d’un pré-diabète. Qu’à cela ne tienne… Tant qu’à succomber…
C’est amusant de croiser dans ce contexte des gens que l’on voit habituellement en plein effort. On se salue avec un sourire de connivence, faisant partie de la même gang. Je tombe même nez à nez avec deux amis de très longue date, de mon époque outaouaise, Jocelyn et Nicole. Ils sont à ÉPIC depuis peu et liront probablement ici leur première chronique du Pépère à vélo. Intéressante tournure du destin…
Le repas est gargantuesque et étonnant. On retrouve, bien sûr, des œufs et du porc mais aussi du lapin, du canard, du foie gras, de la tire d’érable et du pouding chômeur, mais pas vraiment dans la forme attendue dans une cabane à sucre. On se partage environ six entrées, quatre plats principaux, cinq desserts … et des plats pour apporter des restants que nous mangerons le lendemain. Est-il nécessaire de dire qu’il n’y aura pas de souper ce soir-là?!
On n’a pas pris de photos. Et le menu ne se trouve pas sur le site web. C’est comme une expérience d’initiés; faut y aller pour expérimenter.
Il y a dans ce repas quelque chose qui tient de la décadence, de la démesure et de la surabondance. Considérant que l’on doive réserver presqu’une année à l’avance pour y manger, nous joindre au groupe d’ÉPIC constitue une belle occasion: on encourage l’équipe et on profite de la sortie. C’est trop, mais les assiettes sont prévues pour ce que l’on rapporte, alors on planifie le coup et on se sert des portions plus petites. Pas vraiment pour rapporter quelque chose, mais pour pouvoir se rendre jusqu’à la fin du repas…
C’est une activité de financement, il y a donc tirage de quelques prix de présence. Marie, la blonde/maîtresse elle-même, gagne un des lots: nous serons au Centre Bell pour le prochain match des Canadiens contre le Lightning de Tampa Bay, lundi le 30 mars. Le Pépère était pas mal excité!
Au moment de partir, les kinésiologues nous disent au revoir avec un air moqueur. Ils nous promettent des sessions d’entrainement exigeantes pour les jours à venir. N’oublions pas les saines habitudes de vie.
Ils ont tenu promesse…
L’an prochain, on trouvera une autre façon d’encourager l’équipe! ¨Been there, done that! »
Yvan et Marie