Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 29 juin 2014

Des montagnes et des chemins pour y grimper

C’est devenu une tradition!  La semaine qui précède le Cyclo-défi, nous vous convions à prendre la plume (ou le clavier) à votre tour et à participer à notre défi d’écriture. Cette année, le défi lancé était d’écrire « des histoires sur vos réalisations qui pouvaient d’abord vous sembler inaccessibles ». C’est avec un grand plaisir que nous publions les textes de trois d’entre vous. Trois textes bien différents mais qui, tous, seront source d’inspiration et de motivation la fin de semaine prochaine , quelque part entre Montréal et Québec, lors du Cyclo-défi contre le cancer.

Bonne lecture!

Yvan et Marie

Quand un projet semble inaccessible – Fierté d’une réalisation

J’ai connu Sylvie dans le cadre d’un projet de travail où elle était sous ma supervision. Un jour, avec son conjoint, elle a décidé de s’éloigner du modèle « classique » qui consiste à travailler sans relâche pour avoir des biens.  À la place,  ils travailleront un certain nombre de mois par année, pour pouvoir voyager, le reste du temps, à travers le monde.  Leur style de voyage est de s’installer dans un endroit pendant quelques mois (ex.: cette année sur l’île espagnole de Tenerife) pour y vivre à la façon de ses habitants (d’où le surnom que j’ai offert à Sylvie et que vous trouverez dans sa signature).  Au retour, ils demeurent dans une maison mobile dans un camping au Parc Mont-Laval.
 
Voici d’abord la note qu’elle m’a écrite avec son texte:
 
Bonjour Yvan,
J’espère que tout va bien pour toi avec les préparatifs pour le défi vélo.
 
Avant toute chose. Merci. Merci à toi et à Marie. Du défi d’écriture que vous nous lancez année après année.
Vous lire semaine après semaine est très plaisant. Nous porte à la réflexion. Mais nous amener à l’écriture de notre côté, fait en sorte que nous sommes partie prenante de votre projet.
 
Toutefois, avec l’arrivée de juin, j’appréhendais peut être comme d’autres, le moment où serait lancé votre défi d’écriture. 
Peur de ne pas trouver le bon sujet, le bon angle, le bon ton. Et surtout peur de ne pas trouver. Point.
 
Et finalement, je dois t’avouer que ce fut un moment agréable, une belle occasion de replonger dans mes souvenirs du Parc Mont-Laval et de me remémorer un bon moment de cette page de ma vie.
 
Je t’envoie donc mon texte en souhaitant qu’il t’inspire à ton tour, lors de moments plus exigeants de ta course et faire en sorte que tu atteignes, encore cette année, ton objectif.
 
Bon Défi Vélo,
Amicalement,
Sylvie

À l’été 2006, mon conjoint et moi débutions notre nouvelle vie de nomades au Parc Mont-Laval. Nous laissions derrière nous maison, obligations… et même nos bacs de récupération.

Et oui, arrivés dans notre beau parc, nous constatons avec horreur qu’aucune récupération ne se fait. Rien. Nada. Tout se retrouvait  à la poubelle. À pleins conteneurs. Quelle contradiction pour des gens qui vivent à plein temps et voyagent dans leur véhicule récréatif, au rythme et en symbiose avec la nature. Et se voir soudainement accolés d’une étiquette peu enviable  de «consommateurs pollueurs» avec leurs déchets domestiques.

À l’heure où fourmillent les projets pour sauver la planète, que pouvais-je bien faire, moi, pour changer mon proche environnement.  Récupérer oui, mais par où commencer ? Le contexte est défavorable :  1) absence de programme de récupération résidentielle à Laval; 2) parc catégorisé résidentiel et non commercial/industriel; 3) clientèle de résidents saisonniers, majoritairement retraités, issue d’une génération non sensibilisée au recyclage, voyageant de surcroît chez nos voisins du sud, qui eux aussi ne prêchent pas par l’exemple du recyclage.

Dans mes rêves les plus fous, je visualisais qu’un jour non seulement notre parc serait pourvu d’un programme de récupération mais qu’il serait cité en exemple pour l’ensemble des campings du Québec.  J’ai alors décidé d’appliquer l’approche des petits pas. Étape par étape. Tout est possible. En débutant par celui de convaincre mon conjoint de me suivre dans ma douce folie.

 La 1re année fut celle de la cueillette des cannettes et bouteilles de plastique consignées, que nous retournions dans les machines de récupération dans les épiceries. Et oui, une à une. Les sous amassés étaient remis pour les activités du club social du parc. Un incitatif pour les résidents. La 2e année, j’ai visé la récupération du papier et  réussi à convaincre (non sans effort) une grande compagnie papetière de nous prendre en charge à l’intérieur de son circuit de cueillette commerciale du papier. En 2008, la 3e année, j’ai fait des pieds et des mains pour nous faire intégrer au service de récupération résidentiel de Ville de Laval lors du déploiement de son programme de distribution de bacs verts.

L’objectif était atteint : notre parc, avec plus de 225 sites, était maintenant nanti d’un système de récupération complet pour ses résidents et voyageurs : cannettes et bouteilles consignées, papier, aluminium et verre. En prime, un article paru dans le magazine Camping Caravaning, la référence du camping au Québec !

Tout cela a été rendu possible, oui, certes par mon implication, mais surtout grâce à l’appui des gens de mon entourage qui ont cru en mon projet, qui y ont adhéré et sans qui  je n’aurais pu y arriver. Un vrai travail d’équipe. Car les obstacles ont été nombreux; quelques situations, elles, ont été moins évidentes. Des exemples :  la présence de couches de bébés usagées et de restants de spaghettis dans le bac des cannettes; l’affluence d’abeilles dans les bacs attirées par le liquide sucrée des boissons gazeuses (au moins j’ai découvert que je n’étais pas allergique aux piqures); le manque d’assiduité du cueilleur de papier (les gens croyaient que je fêtais fort, debout dans le conteneur à papier, la fin de semaine de la St-Jean-Baptiste, alors que je dépliais et pressais les boites de carton pour faire plus d’espace);  et le refus de la Ville de nous fournir plus d’un bac vert (quand un fonctionnaire dit que la politique de la ville est un bac par adresse, c’est un bac par adresse même s’il y a 250 personnes qui y demeurent).

Il y a eu ces moments de découragements, où je me demandais pourquoi je m’étais lancée dans cette aventure, quand j’essuyais des refus ou rencontrais des contraintes. Je me devais alors d’apprendre à lâcher prise. Et les choses entraient dans l’ordre.

Un projet parti de rien. Une réussite qui, elle, se comptabilise par le nombre de conteneurs de papier et de bacs de récupération partis pour le recyclage au lieu d’un site d’enfouissement. Et une autre, non quantifiable mais qui a contribué, j’ose le croire, à changer les habitudes de récupération de plus de 250 personnes.

À travers ce projet, en boni, une belle surprise et leçon de vie.   Je n’oublierai jamais ce matin de septembre 2009. Jean-Pierre, 4 autres amis du Parc et moi sommes allés acheter pour plus de 1200 $ de denrées non périssables avec l’argent amassé des cannettes pendant la saison et avons apporté le tout à l’organisme St-Vincent de-Paul  de notre quartier. Deux jours auparavant, j’avais contacté le responsable pour avoir une idée de ses besoins. Tout, m’avait-il dit, de tout. Entre les dépenses des vacances estivales et celles du retour aux études, l’appel de générosité de Noël est encore bien loin et les tablettes du local de la banque alimentaires étaient vides. Les besoins eux, criants. Je lui réservais toute une surprise.  

Nous sommes arrivés avec nos trois véhicules remplis à craquer. Trois bénévoles nous attendaient. À la vue des victuailles, il y en a un, qui, les larmes aux yeux, nous a confié avoir prié la veille pour qu’un miracle se produise. Et là, son vœu se réalisait. Nous avons rempli les tablettes et sommes repartis, le cœur léger. Conscients d’être choyés par la vie. Heureux surtout d’avoir le sentiment de faire une petite différence, en cet automne de 2009, pour quelques petits estomacs d’enfants. Comme quoi le recyclage est plus qu’un simple geste au quotidien !

Mission accomplie !

Sylvie et son conjoint, Jean-Pierre, sont à l’avant de la photo du côté gauche.

Sylvie Gagnon, la Voyageuse au regard différent, 12 juin 2014

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Le défi de Julie

Ma sœur Julie est partie le 1er juin dernier terminer « son » Chemin de Compostelle, qu’elle avait commencé il y a deux ans. Elle revient le 1er août prochain. Entre ces deux dates, 58 jours de marche et 1113km, de Moissac (où elle avait terminé en 2012) jusqu’à Santiago (Saint-Jacques-de-Compostelle).  Elle a commencé une page Facebook, une espèce de journal de voyage où elle donne des nouvelles et où elle note ses réflexions, ses découvertes et parfois ses doutes (évidemment quand un réseau WIFI le lui permet!).
Suite à notre demande, elle nous a écrit que nous pourrions choisir l’une ou l’autre des publications de sa page FB; choix difficile! J’en ai sélectionné deux, qui permettent de constater que le chemin parcouru n’est pas seulement celui que l’on marche…
 

Julie Lalande

26 mai

Mon décompte est presque à zéro! Je prends l’avion dimanche soir pour mon super voyage de deux mois!
La Ronde ouvre bientôt mais mes Montagnes Russes d’émotions sont officiellement en opération! Mon équilibre excitation/énervement vacille un peu plus. J’ai très hâte de débuter ma marche et d’avancer dans mes km. Mais mon inconfort de quitter ma sécurité et mon monde me déstabilise par moment… Mais je sais que le plaisir et la liberté de ces deux mois prendront toute la place dans mon cœur dès les premiers pas!
Hier, une quinzaine de km sur le Mont-Royal avec mon sac de 20 livres sur le dos. Depuis plusieurs semaines, je me rends ou reviens du travail à pied 2 à 3 fois par semaine. Je pense bien que je suis prête. De toute façon, on fait pas un marathon avant de faire un marathon qu’y disent… 

Julie Lalande

18 juin

Jour 16: Orisson /Roncesvalles (Espagne!)
Ça y est, les Pyrénées sont traversées et je suis arrivée en Espagne. Je dors ce soir dans une ancienne Collégiale transformée en dortoir de 180 lits… C’est super beau, propre mais, bouchons d’oreilles obligatoires!
Retour sur la soirée d’hier à Orisson. Je ne sais toujours pas si Dieu existe mais il y a eu de la magie dans l’air au souper hier. Après avoir mangé dans une énergie joyeuse et chaleureuse, chacun s’est présenté en disant d’où il venait, d’où il était parti, jusqu’où il voulait aller et pourquoi il marchait. Simple mais magique! Moments remplis d’écoute (mon 4ème mot!), de respect, de partage, de plaisirs et d’émotions! Ensuite nous avons chanté deux chansons qu’on entend sur le chemin. C’était magique! J’ai parlé sans gène devant la quarantaine de personnes, chanté haut et fort et même servi d’interprète pour les français et les anglais quand quelqu’un parlait en anglais ou en français (je peux-tu ravoir ma prime de bilinguisme du travail avec ça? (… )

Aujourd’hui, traverse magnifique des Pyrénées. J’ai pris mon temps et ouvert grand les yeux pour en profiter au maximum!
Voici deux exemples rencontrés:10487581_1446271748962961_5813784439699328018_n

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Nous sommes heureux et enchantés, chaque fois que Julie publie un message. Bien sur, il y a les ronfleurs, la chaleur, des journées moins faciles, des gîtes ou des endroits moins accueillants, le barrage de la langue dans la partie espagnole du chemin,  la fatigue qui s’accumule… Mais il y a aussi des paysages formidables, des gens chaleureux et des rencontres sympathiques, le dépassement de soi à tous les tournants et la fierté, chaque jour, à chaque pas. 

Mardi prochain, 1er juillet,  sera le jour 29, soit la moitié du parcours prévu. Julie, tu m’impressionnes! Bonne continuation ma sœur!

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Le cancer

Francine a été, il y a bientôt 36 ans, mon premier patron quand j’ai commencé à travailler à Statistique Canada à Ottawa.  Nul besoin de dire qu’au fil des ans, nous avons maintenu avec grand bonheur nos contacts.  Si dans les deux premiers textes, on a pu trouver un chemin pour gravir une montagne, dans ce cas-ci, on cherche encore le chemin…
 

Un mot qui fait peur et qui trouble la vie de la personne qui reçoit le diagnostic, mais aussi toutes celles de son entourage.

Dans ma famille, ce diagnostic a été prononcé plusieurs fois.  Je ne me souviens pas de la situation de mon grand-père paternel, car je n’avais que 5 ans.  Soixante ans plus tard, la liste des personnes proches de moi qui furent atteintes d’un cancer s’est allongée.  Dans plusieurs cas, ces personnes sont décédées, souvent alors qu’elles étaient beaucoup trop jeunes.  

Mais il y a le cas de ma sœur Louise qui a eu un cancer du sein il y a de cela plus de 7 ans.  Elle est en forme et elle continue de mordre dans la vie.  Il y a aussi ma nièce, la fille de mon autre sœur, qui a eu un cancer du sein il y a deux ans.  De son côté, elle va bien et elle regarde ses deux enfants  (5 ans et 3 ans) grandir.  Elle espère être auprès d’eux encore longtemps. Les traitements très intensifs de chimiothérapie, de radiothérapie et une intervention chirurgicale ont eu des résultats positifs. 

La recherche sur le cancer a fait des progrès importants au cours des dernières années, mais malheureusement on n’a pas encore trouvé la ou les causes de cette terrible maladie. Mais il est évident que les traitements, même quand ils sont très pénibles, réussissent à sauver des vies. 

Yvan, je veux te remercier pour ton dévouement et ta volonté à poursuivre ton aventure avec le Cyclo-défi.  Je sais que l’entraînement n’est pas toujours facile, et surtout que les levées de fonds demandent énormément de temps et de travail.  Ce n’est pas facile de solliciter les gens – il y a tellement de causes et de demandes pour du financement. Ton équipe a fait un travail du tonnerre – plus de 20,000$.  WOW! Superbe et merci à vous tous. 

Dans quelques jours, votre défi sera de rouler pendant deux jours, probablement sous le soleil, en espérant que ce ne soit pas trop chaud.  Je vous souhaite de pédaler avec courage.  Quand vos muscles feront mal, vous vous demanderez peut-être pourquoi vous vous êtes engagés dans une telle aventure, alors pensez à quelqu’un qui reçoit son traitement de chimio, qui sait que les jours suivants seront vraiment difficiles et que ce sera la même chose au prochain traitement.  Mais surtout n’oubliez pas que le cancer frappe à tout âge. 

J’ai participé pendant trois ans à une marche de 60 km pour la recherche sur les cancers féminins.  Notre équipe avait  comme slogan : I am walking because I can’t walk away (Traduction maison: Je marche parce que je ne peux pas y échapper). Dans votre cas, roulez en sachant que vous faites une différence

Un GROS merci à toute l’équipe du Pépère à vélo.  Merci pour votre engagement, votre générosité, et votre dévouement. Bonne chance les 5 et 6 juillet. 

Francine

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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