En chemin…
« Qu’importe le but, l’important c’est le chemin parcouru. » (réplique de Sami Frey dans le film Danse avec lui)
Au moment d’écrire ce texte, il est 16h50, le 6 juin. Dans un mois, jour pour jour, heure pour heure, nous célébrerons la fin d’une belle aventure. Mais aujourd’hui, nous avons franchi une étape majeure, celle qui est la clef de tout ce projet et qui a suscité chez chacun de nous huit (de l’Équipe du Pépère à vélo) de nombreux efforts et beaucoup d’engagement: nous avons dépassé l’objectif d’équipe et réuni la somme de 20 000$ au profit de la recherche contre le cancer!
En septembre dernier, suite à des discussions entre nous, je proposais un « plan de travail » qui établissait les moyens que nous allions utiliser pour recueillir cette somme. En théorie, ça se tenait, mais comment allions-nous vivre ce plan? S’il y a un côté spectaculaire à prendre son vélo et parcourir des centaines de kilomètres, le faire en groupe est encore plus stimulant. Par contre, solliciter notre famille, nos amis, nos collègues de travail, des étrangers, même pour une cause qui fait l’unanimité, tient beaucoup plus de l’humilité, de la persévérance et d’une certaine audace. Est-ce que l’équipe saura nous fournir cette énergie? D’autant plus que l’Équipe du Pépère à vélo n’existait pas vraiment en septembre dernier… Nous n’avions jamais affronté la difficulté ensemble: 10 mois pour y arriver, un plan à suivre et huit individus à la recherche d’une personnalité de groupe…
Première activité: soirée de bowling. Carole nous propose un objectif étonnant et exigeant, soit de remplir les 28 allées du salon de quilles. Dominique R. et moi étions incertains de nos capacités à aller chercher la quantité de gens requis. Carole nous montre la voie, nous embarquons dans son bateau. Nous remplissons 27 des 28 allées et sortons étonnés et ravis de cette activité.
Deuxième activité: brunch à St-Zénon. J’ai déjà raconté cette journée incroyable. Toute l’équipe (plus nos conjoints) était à St-Zénon. Nous avons servi des œufs, du jambon, fait cuire des crêpes, pédalé sur le vélo stationnaire sur la scène et « ma tante » Céline a fait le reste (tout le reste). En plus, jusqu’à la fin de la journée, aujourd’hui (6 juin) il se vend encore des billets de tirage pour un séjour en pourvoirie…
Troisième activité: trois jours d’emballage dans une épicerie Maxi. Nous avons l’aide de nos conjoints et familles et celle d’élèves de l’école secondaire Henri-Bourassa impliqués dans une activité de bénévolat. Pour moi, c’est là que nous avons vraiment commencé à « travailler ensemble » dans les périodes tranquilles et les périodes actives. Quels beaux soupers le samedi et le dimanche pour compter les sommes recueillies.
Quatrième activité: la vente de garage… Il pleut, peut-être, peut-être pas, ce serait mieux la semaine suivante… Et, la semaine suivante, il pleut et finalement ça arrête, mais en après-midi les Canadiens jouent contre les Rangers en finale de conférence. Pourtant on vend pas mal et André, qui n’aime pas vendre, se met à convaincre chacun des clients d’acheter quelque chose, alors on vend plus. À tel point que nous n’aurons pas besoin de la cinquième activité prévue, le méchoui.
En plus de ces sommes, il y a des dizaines de personnes, plusieurs d’entre vous, qui nous ont fait des dons, tous importants, et des entrepreneurs qui ont choisi de nous offrir des commandites, toutes importantes. Nous y voilà presque, dans quelques jours, chacun d’entre nous aura atteint l’objectif personnel de 2 500$. L’Équipe, elle, aura atteint le montant étonnant de plus de 21 000$. Nous avons apporté notre modeste contribution sur la longue route qui pourrait mener à contrecarrer cette maladie sans nom. Mais on se souviendra particulièrement du chemin (des réunions, des courriels, des messages sur Facebook) que nous avons parcouru ensemble pour y arriver sans même penser à la route à vélo entre Montréal et Québec.
En parallèle, de mon côté, un certain mardi soir de répétition de chorale, j’ai levé ma main. Ben non, pas pour poser une question! Pour proposer mon aide et faire partie d’une équipe de bénévoles et contribuer à mettre sur pied et mener une campagne de « sociofinancement ». L’objectif: trouver, en un mois et par l’entremise des médias sociaux, la somme de 10 000$, qui servirait à financer le concert annuel de l’ensemble vocal Katimavik. Méchant gros bateau!
Aucune expérience de la part des membres de ce joyeux groupe!
Beaucoup de discussions pour expliquer le concept et parfois convaincre de sa pertinence.
Des milliers de courriels entre chacun de nous pour s’informer, faire, défaire, ajuster, questionner, répondre, ajouter, douter, corriger, reprendre, proposer, décider.
Des doutes énooooormes, quant à l’atteinte de l’objectif fixé.
Plusieurs versions de textes pour la page du site et les contreparties offertes aux contributeurs.
Finalement, un lancement officiel le 10 avril, avec des bulles, du gâteau et des sourires (mais encore plein de questions…)
Pendant un mois, nous avons regardé, amusés, étonnés et ravis, les dons entrer et les contributeurs… contribuer.
Pendant un mois, nous avons envoyé des messages de remerciements personnalisés.
Pendant un mois, nous avons préparé les courriels qui seraient envoyés avec les contreparties après le mois de campagne. Des vidéos ont été tournées, montées, réalisées et diffusées pour soutenir et remercier la générosité des gens.
Pendant un mois, nous avons douté… Trouver 10 000$, quand même!
Au final, le 12 mai, nous avons recueilli 11 946$ ! Certains d’entre vous ont donné, partagé et cliqué « J’aime »; MERCI!
Les contreparties ont presque toutes été acheminées ou vécues.
Le concert a eu lieu samedi dernier: un franc succès et un immense plaisir – pour nous d’abord -et aussi pour les spectateurs-fans de MAGNIFIC4T.
Mais au-delà de l’atteinte du but final, il y a dans cette aventure des joies moins évidentes mais non moins considérables: d’abord celle d’avoir travaillé de concert (l’expression prend ici tout son sens!) avec d’autres personnes, d’avoir « créé » quelque chose ensemble et celle d’avoir mis ensemble des talents différents et complémentaires au service de quelque chose de plus grand que soi, de plus grand que chacun: un projet, un accomplissement d’équipe!
P.S. Depuis lundi, Julie, la sœur de Marie, est de retour sur les Chemins de Compostelle pour terminer le périple qu’elle a commencé il y a deux ans. Grâce à Facebook, chaque jour jusqu’à présent, elle nous parle de sa journée. C’est un accomplissement personnel pour elle. Pourtant, les messages qu’elle écrit nous font voir une partie de ce qu’elle voit, vivre une partie de ce qu’elle vit et marcher une partie de son chemin.
L’importance du chemin parcouru…
Yvan et Marie