Retour au travail… pour quelques jours!
Journée de congé vendredi.
Vraiment congé, comme dans « pause après plusieurs jours de travail ».
Après avoir travaillé lors de la journée des dernières élections municipales, nous avions signifié être disponibles pour des mandats plus longs lors d’autres élections. Nous n’avions pas prévu retourner en selle si rapidement.
Dans mon cas, ce sont de longues journées, de 9h à 21h, consacrées à répondre aux préoccupations des électeurs. Moi qui ai géré des équipes au service du public depuis tant d’années, je reviens au rôle de base du contact direct. L’entraînement au gymnase pour le Cyclo-défi a été mis en veilleuse; mais ça me manque tellement que je ferai quelques sessions de spinning à 6h00 du matin la semaine prochaine. (J’essaierai aussi…!)
De mon côté, j’ai hérité d’un poste dans une équipe de travail qui se promène sur le territoire de la circonscription où nous travaillons. Plusieurs allers-retours dans la semaine et même parfois dans la même journée, afin d’offrir les services à des gens qui se déplacent moins facilement. Les journées débutent à 9h00 et elles se terminent à des heures variables, qui dépendent des événements de la journée et des demandes qui arrivent. Difficile de planifier.
J’aime apprendre de nouvelles règles, de nouvelles façons de faire et les transmettre aux autres.
J’aime ces moments d’incertitude où je dois utiliser de nouvelles connaissances dans des contextes très réels et très concrets et j’aime sentir qu’au fil des situations ces incertitudes se dissipent progressivement.
Je trouve plus difficile de m’organiser facilement avec les nouvelles réalités, avec des consignes nombreuses, inconnues et nouvelles. J’ai besoin de comprendre rapidement, d’être « bonne » facilement. C’est souvent difficile dans un nouveau milieu de travail, quand on ne maîtrise pas grand chose du premier coup… Un grand besoin de contrôle, doublé d’un problème de confiance en soi proportionnel! Mais plus les jours passent, plus les situations réelles permettent de vérifier les apprentissages, plus la confiance augmente, de même que le sentiment de compétence. Rassurant.
J’aime rassurer les gens en leur vulgarisant des marches à suivre qui, pour certains, semblent nébuleuses et recevoir leur sourire quand ils ont compris comment faire. Étrange comme un constat revient vite: avec les enfants comme avec les enseignants en formation, même si j’étais nerveuse moi-même et que j’avais l’impression de ne pas être totalement en contrôle de la situation, j’ai toujours considéré d’abord le besoin des gens devant moi d’être rassurés. Leur besoin devenait bien plus important que le mien et cela prenait le dessus. Inspirer confiance, être rassurant pour permettre aux gens d’apprendre. Et du coup, constater que sa propre confiance en soi grandit, parce qu’elle se nourrit du sentiment qu’on inspire… Curieux cercle!
J’aime aussi « faire partie de la gang » de ceux qui livrent réellement le service et non plus de ceux qui gèrent ce travail (même si parfois, les réflexes du gestionnaire remontent vite à la surface). Belle expérience de retour aux sources puisque, pour bien des gens, un des seuls contacts physiques avec l’appareil gouvernemental a lieu lors d’élections. Nous devenons bien humblement un visage et une voix de notre organisation démocratique.
J’aime rencontrer des gens et leur faciliter la vie. J’aime bien contribuer à simplifier ce qui est souvent complexe dans l’appareil bureaucratique. J’aime le sourire de ces personnes rencontrées, souvent seules, parfois isolées.
J’aime connaître de nouveaux collègues de travail, avec leurs expériences de vie, leurs opinions, leurs moments de joyeuses folies.
C’est particulièrement intéressant de travailler avec ma blonde/maîtresse et de devenir tous les deux des collègues, de s’appuyer l’un sur l’autre pour vérifier la bonne approche ou la bonne réponse, d’échanger sur la façon de bien aborder certains cas ou sur nos réactions face à certaines situations. C’est aussi fascinant d’être aux premières loges et de ressentir cette petite fierté en constatant comment l’autre se fait une place enviable dans le nouveau groupe ou juste amusant de prendre son lunch ensemble. Merci! Vice-versa!
Les longues journées, les incertitudes des débuts, la fatigue des matins qui reviennent un peu trop vite ont aussi une saveur différente quand on sait qu’après le 7 avril, on reviendra à cette vie moins organisée de la retraite.
Mais vendredi, c’était un vrai congé (et l’anniversaire de Marie) et j’ai savouré pleinement.
Yvan et Marie