Surtout pas à la manière de Claude Gingras
Difficile aujourd’hui de m’insérer « dans » le texte de mon amoureux…
J’ai donc décidé d’écrire en parallèle!
D’ailleurs, j’ai écrit en réécoutant ce fameux concert! En cliquant sur le lien, vous y aurez accès aussi.
http://www.espace.mu/classique/lu-vu-entendu/7317
Environ une heure de votre temps… que je vous invite à « perdre »… Vous trouverez mes commentaires, qui sont en lien avec chacune des parties du concert, à la suite du texte d’Yvan… J’aime la musique, les concerts, les spectacles et le monde des arts. Mais je suis moi aussi une « amateure », j’y vais pour le plaisir. Nous écrivons aujourd’hui nos impressions, surtout pas, donc, à la manière de Claude Gingras!
Bonne lecture et bonne écoute!
Ça faisait très longtemps que je n’étais pas allé à la Place des Arts pour assister à un concert de l’OSM. À une époque depuis longtemps passée, entre les deux relations importantes de ma vie, j’avais des billets de saison. Ça me permettait de voir régulièrement une bonne amie et de m’imprégner d’une atmosphère presque d’aristocratie où je découvrais une musique qui, jusque-là, m’était absolument inconnue. Je m’étais mis à lire les chroniques du réputé et redouté Claude Gingras de La Presse. Je n’y comprenais presque rien, tellement ses textes avaient des références obscures pour moi. Je me souviens surtout que j’aimais ce qu’il n’aimait pas, et vice versa. Il est devenu mon baromètre à l’inverse.
La salle Wilfrid-Pelletier est immense. Nos sièges étaient dans le dernier tiers du parterre. De là, tout était petit, sauf peut-être Charles Dutoit qui respirait la grandeur dans tout son comportement. J’y avais aussi mes « préférés », ces gens qui au travers de l’harmonie de l’orchestre ressortaient par une personnalité et une virtuosité qui me touchaient. Il y avait le percussionniste qu’on avait appelé « M. BoumBoum » (son vrai nom est Louis Charbonneau),
le flutiste Timothy Hutchins et le hautboïste Theodore Baskin. De cette époque, je me souviens aussi d’une artiste invitée, une violoniste qui jouait dans une robe joliment ajustée, aux épaules dénudées. Même si je me trouvais très loin, je me souviens du charme auditif et visuel émanant de Anne-Sophie Mutter.


C’est avec ces images d’un temps passé qu’avec Marie je suis allé, pour la première fois, à la maison symphonique, écouter un concert spécial « Fréquence OSM », présenté par Espace Musique et l’OSM. On sait, quand on arrive dans un tel endroit pour la première fois, qu’on sera incroyablement soufflé. J’ai eu le grand bonheur de vivre une telle sensation à quelques reprises dans le passé: ma première fois au vieux Forum de Montréal (malgré une défaite cinglante du Canadien 5-0 contre les Red Wings de Détroit) ou mon premier concert à l’église Notre-Dame. Je savais que j’allais être ébloui par la nouvelle salle de l’OSM et j’avais hâte. Littéralement, à chaque pas, mon excitation du moment attendu augmentait. Nous arrivons en face de la porte qui donne accès à la salle de concert. On entrevoit le lieu et le charme est immédiat. On entre presque sur la pointe des pieds de peur de déranger la beauté de l’endroit. Ce qui m’a d’abord frappé c’est à la fois la grandeur ET la petitesse du lieu. C’est un grand salon mais pas l’immensité de Wilfrid-Pelletier. L’orchestre est déjà installé. Les musiciens harmonisent leur instrument, ils ne sont pas des lilliputiens dans le fond d’une salle. Puis, il y a le bois, omniprésent, chaleureux; je suis émerveillé.
Je serais tout simplement incapable de parler de la qualité du son par rapport à l’ancienne salle. C’est tout simplement d’une grandiose beauté et, sans chercher à analyser cette sensation, je me laisse simplement envahir par elle. Maestro Nagano se présente, souriant et enthousiaste, il donne l’impression de quelqu’un qui est vraiment heureux de nous recevoir. Le concert commence par le Te Deum de Marc-Antoine Charpentier (mettre l’hyperlien), musique bien connue que je ne savais pas que je connaissais (vous me suivez j’espère). Je me laisse « imprégner » par l’endroit et la musique puis survient un événement inusité. J’ai cru entendre une fausse note. Mes connaissances de la musique sont si minuscules que je me dis que j’ai dû me tromper. Pourtant, j’ai senti Marie réagir exactement à ce moment. Aurais-je eu un réflexe « Gingrassien » pendant un instant?
Tout le concert est pur ravissement. M. BoumBoum n’est plus à l’orchestre mais Hutchins et Baskin y sont toujours, inchangés par rapport à mes souvenirs. Je suis bien.
Ce concert est un peu spécial car il est, en fait, une émission de radio. Nous réalisons à notre retour de l’entracte que nous réentendrons exactement ce que nous avons entendu en première partie mais avec des moments d’animation par des personnalités de la SRC (Les animateurs de l’émission : François Davoine et Michel Keable, et d’autres « voix », en particulier, Vincent Gratton, Jean-René Dufort, Anne-Marie Dussault et Guylaine Tremblay). La « fausse note » de la première partie n’est pas réapparue dans la reprise de la deuxième. La participation des personnalités ajoutent un autre dynamisme à l’ensemble. Si j’ai été un peu déçu de la « reprise » musicale de la deuxième partie, le produit final m’a énormément plu.
À la sortie de la salle, on a pris la revue de l’OSM qui décrit le programme de la saison 2013-2014. J’ai comme l’impression qu’on va revenir… même si Anne-Sophie Mutter n’y sera pas.
RADIO-CANADA…ESPACE MUSIQUE… MA RADIO
OSM… MON CONCERT
La radio prend beaucoup de place dans nos vies; dans la mienne, à tout le moins… Médium qui habite l’espace, qui devient mien. Radio-Canada, c’est un peu moi, depuis toujours. Le lien avec « l’onde », celle qui traverse l’espace et le temps, par les voix et les instruments de l’orchestre illustre vraiment bien ce concert!
Alborada del gracioso (aubade du bouffon) de Maurice Ravel
On entend le tic-tac du temps dans ce rythme. Le temps, les horloges. On qualifiait Ravel d’horloger suisse. Il y a 7 percussionnistes sur scène, cela s’entend! On entend aussi les castagnettes et l’influence de la musique espagnole.
Concerto pour violon et violoncelle de Johannes Brahms
Aérien et dansant.
Jean-René Dufort est égal à lui-même! Impertinent et amusant! Quand même, comparer ses cheveux à ceux de Kent Nagano!
L’oiseau de feu d’Igor Stravinsky (Danse infernale du Roi Katchei)
Pièce saccadée et flamboyante. Parfois comme une tempête en mer… Sans le mal de cœur!
Marcia funebre sulla morte d’un pappagllo (Marche funéraire sur la mort d’un perroquet) de Charles Valentin Alkan
On se demande parfois ce qui inspire les compositeurs … Curiosité musicale… Les quatre solistes en costume d’apparat qui s’égosillent de leur plus belle voix, en harmonie… « As-tu déjeuné, Jacquot? » L’analyse d’Anne-Marie Dussault illustre avec humour l’absurdité! Que de questions pertinentes, haute voltige de liens avec l’actualité!
Pavane de Gabriel Fauré
Encore le début du siècle… Ai-je vécu une autre vie, déjà, à cette époque? J’aime chaque note de cette pièce! J‘aime l’équilibre entre les cordes et les vents. J’aime l’harmonie. J’aime la mélodie. J’aime la subtilité de Monsieur Hutchins, le flûtiste! J’aime!
Dans de la nature, de Maxime McKinley
(Non, il n’y a pas de faute, je n’ai pas oublié le e…)
Ici, on est dedans la poésie (Denis, je pense à toi!) de Philippe Beck et dans ce qu’elle a inspiré au compositeur. Concerto pour cor anglais, cor de basset, cor français et orchestre. Et dans l’orchestre, des instruments peu commun : machine à vent, bâton de pluie, cloches à vache… On entend la nature dans cette musique, et des allusions à d’autres œuvres, des mesures connues… On a aussi entendu un téléphone sur vibration, juste devant nous, mais ça, le compositeur ne l’avait pas écrit sur la partition… Évocateur, vous dites? Et Yvan a sympathisé avec sa voisine, toute fière de lui dire qu’elle était la maman du soliste qui jouait du cor anglais!…
Short Ride in a Fast Machine de John Adams
Mise en scène amusante du radioroman, avec Denise Monette (Guylaine Tremblay), son époux Raymond Monette (Vincent Gratton) et le bruiteur Sébastien Heppel, évoquant la menace soviétique dans les années cinquante des régions reculées du Québec. Ils avaient le dos bien large, les communissss… Dans la pièce musicale qui suit, Wow! Monsieur Pulsation (Serge Desgagnés), qui a dignement remplacé Monsieur BoumBoum et assuré la régularité dans ce chaos bien orchestré.
Applaudissements… Un bien beau concert!
Yvan et Marie


