Des Nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 20 janvier 2013

Le vélo et la lutte contre le cancer ont fait partie de l’actualité cette semaine mais pas nécessairement de la façon habituelle.  Nous avons donc choisi cette situation pour vous proposer notre deuxième défi d’écriture de la saison, un billet d’humeur sur le thème des héros.

Héros

Il avait survécu spectaculairement au cancer et, par la suite, avait dominé dans son sport comme pas un.  J’ai eu une très grande admiration pour Lance Armstrong.  J’ai lu ses deux livres et j’ai suivi avec attention ses exploits.  Je ne fais pas du vélo à cause de lui mais dans des difficultés, peu importe le sujet, au moment  où je considérais le retrait ou l’abandon, je me demandais comment lui ou quelques autres de mes héros auraient réagi dans une situation semblable et je revoyais ma position.  Il n’a pas été que du vent.  Malgré l’apport des drogues, il lui a fallu quand même un acharnement hors du commun pour suivre le chemin qu’il a parcouru. Mais il a menti et, à cause du mensonge, il a perdu l’importance que je lui accordais (ce qui ne devrait pas vraiment l’inquiéter dans les prochains jours…).

L’héroïsme pour moi se compose d’une forte volonté pour rendre le monde meilleur autour de soi tout en étant persévérant dans cette volonté.  Les gens que j’admire ont réussi des choses, en ont ratées et continuent de vouloir améliorer leur monde.  Ce qui est fascinant, c’est de regarder leur parcours à travers les défaites ET les victoires.

L’héroïsme, pour moi, c’est être plus grand que nature. C’est voir plus grand que nature. C’est poursuivre ses rêves ou ne pas penser trop longtemps et foncer tête baissée pour se dépasser.  C’est, parfois sans le savoir, entraîner d’autres personnes dans son sillage à cause d’une certaine forme de charisme ou de charme.  L’héroïsme, pour moi, est parfois spectaculaire et remarquable, mais parfois, aussi, force tranquille et persévérance constante. Le plus souvent, pour moi, héroïsme est synonyme d’altruisme et de plus fort que soi.

Dans le domaine sportif (et dans la gestion des gens et des équipes), j’aurais aimé travailler au côté de Marc Trestman, le tout « nouveau ancien » instructeur des Alouettes de Montréal.  Il sait conjuguer l’intelligence requise pour bien comprendre un sport violent et complexe et la communication pour amener une soixantaine de personnes à travailler ensemble pour obtenir des résultats qui soulèveront les passions de plusieurs milliers de d’autres personnes.  Si vous êtes confortables en anglais, lisez son livre ‘Perseverance’ (!!!) qui raconte autant son cheminement personnel et professionnel que sa vision de la gestion des gens.

Dans un contexte complètement différent, il y a Barack Obama.  Je viens de terminer de lire le livre Lincoln (je suis prêt pour le film maintenant) et j’avais lu l’autobiographie d’Obama.  Malgré des origines et des époques très différentes, les parallèles entre les deux sont intrigants (je vous laisse vous faire votre propre opinion).  D’ailleurs si Lincoln n’avait pas mis fin à l’esclavagisme, Obama ne serait pas devenu président 150 ans plus tard.  Selon moi, Obama a la vision, la volonté et la pensée stratégique requises pour créer de grands changements en tenant compte des possibilités et des limites auxquelles il a à faire face.  Je comprends la frustration des gens qui trouvent qu’il ne fait pas autant qu’il ne l’avait annoncé.  Par contre, j’aime son approche (régime d’assurance santé, contrôle des armes à feu, budget), j’aime qu’il aille aussi loin que ses pouvoirs le lui permettent et qu’il présente au peuple américain les confrontations des obligations politiques.  Je suis impressionné aussi par la place qu’il réussit à donner à sa famille.  Je pourrais être prêt à suivre cet homme (comme j’aurais pu suivre René Lévesque).  Présentement, je ne reconnais personne de cette envergure au Canada ou au Québec.

Puis il y a ces héros de l’ombre, ceux qui ne se considéreront jamais comme des héros.  Ceux qui transforment une école secondaire d’un quartier difficile en un lieu dynamique de création et de développement de nos citoyens de demain. Ou ceux qui, jour après jour, travaillent dans des bureaux d’institutions diverses,  dans un hôpital ou un foyer pour personnes âgées à servir inlassablement des gens dans le besoin. Ou encore ceux qui prennent soin de leurs proches.  On encore ceux qui savent voir, révéler et faire surgir le potentiel ou le meilleur des gens avec qui ils s’impliquent. Il y a pour moi, à notre époque, une forme d’héroïsme à dépasser le cynisme constant, sans naïveté, par une action concrète de solidarité.

Certains héros le sont parce qu’ils sont connus et reconnus.  Certains héros le sont et ils sont reconnus. D’autres le sont. Point.

Depuis trois ans maintenant, je côtoie un autre type de héros.  Ils pédalent et font le cyclo-défi Montréal-Québec avec un drapeau jaune sur leur vélo, drapeau qui signifie qu’ils ont fait face au cancer et qu’ils sont guéris.

Au fait, j’ai regardé l’entrevue que Lance Armstrong a accordée à Oprah Winfrey jeudi soir.  Je n’ai pas regardé la suite le lendemain.

Yvan et Marie

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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