U comme utopie vers une réalité nouvelle
Selon Albert Jacquard dans le livre Mon utopie : Une utopie qui se borne à décrire un rêve irréalisable est plus néfaste qu’utile; le fossé entre le réel vécu dans l’instant et le souhaitable imaginé pour plus tard apparaît définitivement infranchissable. Tous les abandons sont alors justifiés, tous les projets se heurtent à la lâcheté des À quoi bon ?. Elle peut être au contraire un facteur de renouveau, être à l’origine d’une dynamique, si elle est reçue en suscitant un Pourquoi pas ?.
Je suis d’une génération qui, pendant plusieurs années, a osé oser : révolution tranquille, Expo 67, création et élection du Parti Québécois, Jeux olympiques de 1976, construction des barrages de la Manic, tenue des référendums sur la souveraineté du Québec. Avec le confort et l’indifférence, le goût d’oser s’est atténué et les rêves sont devenus raisonnables. Une certaine jeunesse étudiante n’est-elle pas en train de nous faire le cadeau de redécouvrir l’audace de se demander « Pourquoi pas »?
Ultimement, la fin de l’année scolaire : Finalement, on y est arrivé! Enfin! diront certains… Déjà? diront d’autres, ceux pour qui l’école est parfois source de constance, de sécurité affective, de balises et de régularité. Une fin d’année, c’est un peu chaque fois comme une petite mort, un deuil à faire, jumelé à l’espoir du repos et d’une autre année à venir. Le beau texte qu’a écrit Rima Elkoury vendredi dans La Presse illustre bien les sentiments que j’éprouve chaque année vers la fin juin. L’image des oies qui s’envolent est évocatrice; elle illustre bien le travail de coopération qui se concrétise dans bien des vies d’enfants, d’enseignants, de directions et de parents.
Urbanité et ruralité (1) – Randonnée Montréal-Trois-Rivières
Vendredi, fin d’après-midi, grâce à vous, le financement est complété. Nos vélos ont près de 1 000 km dans les roues depuis la première sortie extérieure à Pâques, en avril. À cause, de l’entrainement en gymnase depuis septembre, dont au moins deux séances de spinning par semaine, mes jambes pensent pouvoir ajouter 1 500 km au compteur. La maintenant traditionnelle randonnée d’entrainement Montréal-Trois-Rivières aura probablement des airs de révision finale avant l’examen de fin d’année. J’ai déjà parcouru cette route quatre fois. Je suis à l’étape de la visualisation (en fait, je me vois surtout mangeant de la pizza à l’arrivée).
Samedi matin, nous nous rejoignons chez le Chevalier…à Pointe-aux-Trembles évidemment. J’aime ces départs de tôt matin. Tout est plus doux, la lumière, la température même notre rythme. Tel les trois mousquetaires, nous serons quatre aujourd’hui, Sophie, Maître Baril, que nous avons connu lors de la même randonnée, l’année dernière, vient joyeusement bousculer notre groupe masculin. Le Baroudeur, donne ses premiers coups de pédale avec un peu d’appréhension, son dos l’a fait souffrir dans la dernière semaine. 120 km même en terrain plat ça peut être difficile dans ces conditions. Et puis, il faut bien le dire, un petit vent de 15km/h nous accompagnera de côté ou de face sur presque toute la distance, nous aurons l’impression d’être en faux-plat la plupart du temps.
Ma grande découverte de l’entrainement de cette année aura été de rouler en groupe. Chaque sortie est devenue un moment de plaisir où, non seulement, on peut mieux affronter le vent mais où les échanges sérieux et drôles donnent une autre dimension à la route. Encore aujourd’hui, nous formons une belle équipe. Nous réussissons à maintenir notre vitesse de 25 km/h en dépit du vent omniprésent tout en alternant les périodes de silence concentré et de babillage hétéroclite. Cette fois, il y aura même quelques mètres de portage. Près de Yamachiche, la route est en reconstruction. Au lieu, de prendre le détour suggéré sur une distance inconnue, nous empruntons, le vélo à l’épaule, la voie ferrée qui longe la route. Le Capitaine Haddock à vélo a profité de notre sortie pour rouler un peu (63 km!!!) pour travailler sur son genou en convalescence et faire de la photo. Nous serons la vedette de quelques uns de ses clichés.
Nous approchons du fameux restaurant Grec Baie-Jolie, le Chevalier et Maître Baril roulent à bon rythme à l’avant. Depuis trois ans que nous faisons cette randonnée, c’est la première fois que le Chevalier arrive ici bien entrainé…et ça parait. Il survole la route. Un peu en retrait, je roule avec le Baroudeur dans ma roue. Le dos a tenu mais a usé ses énergies. Il a travaillé fort et nous rentrons fièrement au stationnement du restaurant à 29km/h.
Samedi en début d’après-midi, avec amis et famille, nous sommes 12 autour de la table. Ma visualisation de la veille se concrétise totalement.
Ubiquité : Pour la beauté du mot! Un don que je n’ai pas, évidemment, mais qui s’avérerait bien pratique avec la vie de fou qu’on a…
Ubiscuithé : Version pour diabétiques!
Urbanité et ruralité (2) – La Boucle du Grand Défi Pierre-Lavoie
Ce sera dans un an et j’ai déjà hâte. Je pense vous avoir peut-être mentionné mon envie immense mais contrôlée de faire partie du Grand Défi Pierre Lavoie (GDPL). Mélange d’excitation de faire partie d’un si grand défi et crainte importante (presqu’une frayeur) de m’y planter complètement. De toute façon, l’équipe dont je faisais partie n’a pas été sélectionnée pour l’aventure de 2012. J’imagine ne pas être le seul dans cette situation décevante. Pour 2013, l’organisation du GPDL a pensé à moi. Elle m’offre une boucle de 150 km probablement autour de la ville de Québec à l’intérieur du parcours de 1000 km de l’an prochain. Les inscriptions ont commencé dimanche dernier. Je me suis fait un cadeau de fête un an et deux jours à l’avance. Au moment d’écrire ceci, il y près de 650 personnes qui se sont inscrites pour rouler avec moi et les participants du GDPL 2013 (dont le Baroudeur Italien; Pierre-Luc, l’ami de Félix (pour qui je devrai maintenant trouver un surnom) et le célébrissime Capitaine Haddock à bécane (qui pense avoir réglé tout problème de genou d’ici là)). 2 999 cyclistes m’accompagneront lors de cette première. Vous pouvez en apprendre plus en cliquant sur l’hyperlien dans le titre de ce paragraphe. Ça va bien l’humilité?!… En fait, en te lisant, on croirait que le nom de l’événement est « La Boucle pour Yvan Deslauriers »!!!
Uzeb : Vous en souvenez-vous? Êtes-vous assez vieux pour ça? Sans être une fan, j’aimais bien le son, l’association Cusson-Caron, à l’époque. En cliquant sur ce lien, vous entendrez André Ménard (qui organisait les activités étudiantes à l’époque où j’allais au CEGEP Maisonneuve…) parler de leur dernier concert. Profitez-en, allez entendre les autres extraits! On aime ou pas, c’est certain… Mais on reconnait le style et l’époque!
Uderzo : Son travail conjugué à celui de Goscinny a meublé ma jeunesse (et ma moins jeunesse) de découvertes drôles et passionnantes sur les traces d’Astérix, Obélix et Idéfix. Je me souviens particulièrement de la concentration que je mettais parfois (ou souvent) à bien déchiffrer les jeux de mots des noms des personnages ou à comprendre les citations en latin (heureusement il y avait les pages roses du dictionnaire) ou à décoder les répliques du nègre à la vigie du bateau des pirates. Je suis en train de me donner le goût de les relire (encore). Ou d’organiser une soirée sympathique et d’inviter une amie d’origine française et son chum, chef de chœur, que nous n’avons pas vus depuis longtemps pour re-re-regarder (ai-je mis assez de re???) le film Mission Cléopâtre autour d’une bonne bouffe et d’un bon vin. Toute ressemblance avec des personnes connues de Marie et moi est tout-à-fait préméditée. Autrement, si vous avez cinq minutes pour vous sentir bien (to feel good) allez voir cet extrait.
Un pas à la fois : Dans moins de deux semaines, ma petite sœur Julie sera sur l’un des chemins de Compostelle. Partant de Puy-en-Velay en France, elle marchera une vingtaine de kilomètres par jour, un pas à la fois, seule et ouverte à ce qui arrivera. Elle s’est préparée à ce voyage depuis quelques mois, un pas à la fois. Elle s’est entraînée, avec son sac sur le dos et ses bottes de marche, un pas à la fois. Elle a pesé et soupesé son bagage, choisi ce qu’elle apportera et a abandonné l’inutile, un pas à la fois. Elle s’est informée, a consulté, lu, vu et entendu les mots qui l’ont portée et fait espérer ce voyage, un pas à la fois. Elle a toute mon admiration pour son courage, sa force et sa persévérance!
Yvan et Marie




