Q comme qu’est-ce qu’on fait maintenant?
Plus de 100 jours de grève, plus de 30 soirées consécutives avec des manifestations à Montréal, des négociations qui ont mené à un accord de principe, accord qui a été rejeté par les associations étudiantes, une ministre qui démissionne et une ancienne ministre qui revient, une loi spéciale qui est votée et le début de manifestations spontanées avec des casseroles. Il semble maintenant que la ministre Mme Courchesne va rencontrer les représentants étudiants en début de semaine. La pression de l’annulation de la session étant éliminée par la loi 78, c’est la pression économique du début de la saison touristique qui devient maintenant importante. Personnellement, je suis à court d’idée nouvelle. J’ai entendu Jean Lapierre cette semaine à la radio suggérer de tout arrêter (augmentation des frais de scolarité, grève, manifestation) et de soumettre le plan d’action du gouvernement au choix du peuple lors d’élections générales. J’aimerais mieux que les négociations de la semaine prochaine donnent des résultats concrets. J’aimerais aussi aller voter!
Québec : J’ai l’impression que dans quelques années on parlera du printemps 2012 au Québec comme on parle encore de Mai ’68 pour la France. Le soulèvement des étudiants à propos des frais de scolarité aura peut-être ouvert la porte à la remise en question de plusieurs parties du fonctionnement de notre société. Déjà depuis quelques jours, des gens de plusieurs générations se retrouvent dans la rue pour signifier bruyamment leur désaccord avec les restrictions du droit de manifester. Est-ce que les partis politiques comprendront le message et proposeront des projets sociaux qui parleront vraiment aux gens? Comprendrons-nous le message? Nous impliquerons-nous davantage en participant de façon plus importante aux élections et adoptant un comportement moins passif aux directions que prendront nos gouvernements? Le Québec pourrait-il se distinguer par une participation citoyenne plus active? Beaucoup d’espoirs dans ce plaidoyer! J’endosse! Un très beau livre à proposer aux enfants sur ce thème de justice sociale est : « Et moi, que pourrais-je faire? » À lire, même par les adultes!
Quantité : J’aime ce mot quand il signifie « abondance ou grand nombre». Un petit manque de sécurité, peut-être?…
Qualité : J’aime ce mot quand il est associé à excellence ou valeur positive. Quand il permet aux humains de se démarquer, de se dépasser.
Des quidams, des quetzals et autres bizarreries autour de Montréal : (Et vive les hyperliens!!!) Lundi matin passé, c’est congé. Le Chevalier de Pointe-aux-Trembles est à la pêche. Pour le Baroudeur Italien et le Pépère à vélo, il faut passer aux choses sérieuses. Il fera chaud comme au mois de juillet, c’est un bon temps pour tester nos capacités cyclistes. 8h00, départ dans une petite fraîcheur vers le Mont-Royal. Rouler en ville, ça implique plusieurs arrêts aux feux de circulation et peu de longues sections pour prendre un peu de vitesse et la maintenir. Première chose bizarre de la journée, un cycliste sur Rachel est perché sur un vélo à environ 3 mètres de hauteur. Ça doit rendre le contrôle un peu difficile avec un vent de côté. On grimpe la montagne à un rythme très modéré mais constant. Un cycliste nous dépasse comme si nous étions arrêtés. Petite pause, tout en haut, pour célébrer par une gorgée de jus la première ascension du Baroudeur.
La récompense est immédiate, descente par Côte-des-Neiges et Atwater jusqu’au canal Lachine et direction vers l’ouest. La piste qui suit fidèlement le canal nous permet de confronter avec bonne vitesse un vent de face persistant. La faune de la piste devient plus abondante, quidams de tout âge avec toutes sortes de vélos. Plusieurs papas et mamans avec des enfants accrochés à des girafes ou dans des remorques, beaucoup de coureurs et de patineurs à roues alignées (pourquoi ces patins rendent-ils la silhouette de ceux qui les portent plus attrayante?). 30 km, arrêt de au parc René-Lévesque; on ne s’y sent aucunement sur l’Île de Montréal.
On reprend la route en direction du fleuve, vers l’est. Pour moi c’est la piste cyclable de Montréal qui offre la vue la plus spectaculaire. Le passage près des rapides à Lachine est saisissant. Premier quetzal de la journée, contrairement au cycliste haut-perché de ce matin, lui, est presqu’assis par terre. J’imagine que par temps très chaud, la chaleur qui monte de l’asphalte doit être très difficile à endurer. Arrivés à Verdun, on s’enligne vers l’estacade du pont Champlain, le soleil y est radieux. Je me colle à la roue du Baroudeur et nous nous rendons rapidement à un petit chemin de gravier fin qui nous amène au circuit Gilles-Villeneuve. Les gradins temporaires sont déjà bien en place pour le Grand-Prix de Formule 1 de juin. 60 km : deuxième pause.
Le vent semble directement dans notre dos, nous passons à travers l’Île Ste-Hélène dans un souffle. Ça en prendra plusieurs, par contre, pour la montée du pont Jacques-Cartier. Passer sur ce pont autour de midi est moins « bucolique » que tôt le matin. La circulation y est plus animée…tiens La Ronde est ouverte! Piste cyclable de la rue Notre-Dame jusqu’à l’embranchement de la rue Bennett, montée jusqu’au stade Olympique… Les travaux d’agrandissement du stade Saputo bloquent l’accès au parc Maisonneuve… On prend Viau jusqu’au boulevard Rosemont et jusqu’à Anjou. Randonnée de 82 km qui se termine vers 13h15 à une température près de 30C. Le massage prévu pour la fin de cet après-midi a été tout à fait exquis pour Marie et moi.
Quartier : À Anjou, à 20heures le soir, pas de bruit de casseroles, contrairement à d’autres quartiers de Montréal et d’ailleurs. Faut croire que les angevins restent sur leur quant-à-soi…Ou qu’ils ont peur des qu’en dira-t-on? Qu’ils préfèrent leur quiétude? Dommage, j’aimerais bien sortir avec ma cuiller de bois et me joindre aux voisins pour signaler fort mon ras-le-bol… Mais je n’ose pas sortir la première!
Quadrature du pédalier : Mardi soir, j’ai suivi un cours pour apprendre à monter les côtes. J’y ai appris que depuis quarante ans, je ne pédalais pas en rond mais plutôt comme un piston. Il serait possible de générer plus de puissance au pédalage en poussant la pédale vers l’avant quand le pied est complètement en haut du pédalier et en tirant vers l’arrière quand il est en bas. Un dessin est sûrement plus efficace que cette explication, est-ce que ce sera suffisant pour me rendre plus efficace?… Ça reste à voir!
Quelle affaire! Expression qui me fait sourire! C’est un clin d’œil théâtral à notre ami Benoit et aussi à Félix, qui l’emploient tous les deux joyeusement pour raconter leurs anecdotes et ponctuer la vie!
Question : Quand et qui trouvera quoi faire pour mettre en quarantaine cette (in)qualifiable querelle?
Yvan et Marie