Des nouvelles du Pépère à vélo – 6 mai 2012

N comme NON

(Ce titre n’indique en rien, pour le moment, ce que sera celui de la semaine prochaine, qui s’inspirera de la lettre O…!)

(Jeudi soir)  Plus on avance dans le conflit entre les étudiants et le gouvernement, plus on s’enfonce dans la rhétorique du NON et plus oser s’en dissocier devient nécessairement et tristement une marque de faiblesse.  On semble plus préoccupé par « ne pas perdre » que par atteindre un environnement favorable à l’accessibilité à l’éducation supérieure.  Ça donne d’un côté des NON à la gratuité, au gel des frais de scolarité ou à l’établissement d’un moratoire et de l’autre des NON à l’amélioration du programme des prêts et bourses ou à la répartition de la hausse sur sept ans au lieu de cinq.  Au lieu de travailler à partir de OUI, aussi petits seraient-ils, on se braque et on reste sur ses positions.  Je considère que les propositions émises par les différentes parties en cause auraient dû être faites en début de conflit et que des discussions auraient peut-être pu amener des solutions acceptables pour tous.  Nous sommes 80 jours plus tard et les conséquences de cet immobilisme risquent d’être importantes.  Qui aura la force de persuasion d’imposer une trêve?

Le Collège de Sherbrooke a voté pour un retour en classe.  Si j’étais à la tête d’une association étudiante;

1-    je considérerais sérieusement d’accepter les termes du gouvernement pour ce qui est de l’élargissement du programme de prêts et bourses et sur la mise sur pied d’un comité de surveillance de la gestion des universités;

2-    je prônerais le retour rapide en classe et je profiterais de la sympathie populaire ainsi acquise;

3-    je continuerais à faire la promotion de la gratuité scolaire jusqu’aux prochaines élections (d’ici un an au plus).  Les conditions et les interlocuteurs pour discuter de cette avenue pourraient avoir changé d’ici là et les possibilités de faire avancer cette idée seraient peut-être meilleures.

(Vendredi midi) Le gouvernement du Québec rencontrera les représentants des associations étudiantes en fin d’après-midi.  Est-ce qu’on va trouver une façon de ne pas se dire NON de part et d’autre?

(Vendredi soir) Violence à Victoriaville, des scènes comme celles qu’on voit à la télévision ressemblent très malheureusement aux scènes des manifestations lors de la tenue des réunions du G8 et du G20.  Malgré les désaccords, nous avons le bonheur d’être dans un pays où la liberté de s’exprimer est un droit qui fait l’envie de plusieurs.  Je ne crois pas que s’exprimer de cette manière est enviable.  Par contre, pendant ce temps, à Québec on continue à se parler… Espoir.

(Samedi après-midi) Les discussions semblent avoir donné des résultats positifs.  Il y aurait tout lieu de commencer à être optimiste pour qu’un OUI puisse faire sa place.  Je demeure amer devant la discrète satisfaction que je perçois chez les représentants gouvernementaux.  Je relis nos textes de ce blogue des dernières semaines sur ce sujet.  Qu’est-ce qui a tant empêché tous les gens impliqués de s’assoir et de discuter résolument de ce conflit AVANT?

Négociations:  Beaucoup d’espoirs placés dans ce mot.  Beaucoup d’habiletés requises pour les mener et ensuite faire comprendre et accepter les compromis auxquels on est arrivé en bout de ligne… Espoir pour contrer la morosité qui colle…

Nouvelles des 5km de ma sœur : ciel fantastique, temps un peu frisquet, organisation impeccable, Hélène a complété son 5 km en 40 min et 10,9 secondes.  Elle pensait le réussir en 43 minutes.  Elle était donc radieuse.  Selon elle, ce temps représenterait un nouveau record mondial pour les femmes de 53 ans moins trois jours.  C’est toujours excitant d’assister à un record mondial… Elle a bien mérité sa bouteille de champagne.

Nouvelles  du triathlon de Sylvain, le chum/chauffeur/photographe de la Fonceuse Épicurienne… Il a complété son épreuve en 4h 15min 13sec.  Il y a les grands champions qui passent à travers ces compétitions en des temps presqu’indécents, puis il y a les grands champions inconnus qui persévèrent jusqu’à la ligne d’arrivée.  Il semble que son épreuve a vraiment été une épreuve… Mais il s’est rendu jusqu’au bout et il veut même en faire d’autres.  Je remarque que son temps pour l’étape de vélo a été très bon.  Ça promet pour des randonnées futures… S’il veut passer un peu de temps avec un Pépère de ma trempe…  A-t-il pu apprécier St-Petersburg?

Nivellement par le bas : Depuis l’avènement de la réforme de l’éducation, je l’ai tellement entendue, cette association entre la dite réforme et le nivellement par le bas… Dommage, puisque ce n’est pas ce que les fondements de cette réforme préconisent, au contraire.  Depuis douze ans, dans mon travail de conseillère pédagogique (et même avant, comme enseignante) je travaille avec des collègues et des enseignants qui ont compris l’importance de tout mettre en place pour que les enfants et les jeunes apprennent, comprennent, développent, sachent, connaissent, partagent, réalisent, produisent et donnent le meilleur d’eux-mêmes.  C’est rarement compatible, ça, avec le nivellement par le bas!

Neurochirurgien : c’est un spécialiste des plus rares au Québec.  J’ai eu la chance (!) d’en rencontrer un il y a bientôt huit ans.  Après deux rencontres rapides, on s’était mis d’accord sur les conditions d’une intervention chirurgicale où il allait me retirer un kyste qui avait élu résidence dans mon cervelet.  À bien y penser, nos rencontres avec des vendeurs automobiles pour acheter un nouveau véhicule en novembre dernier ont pris plus de temps que mes rencontres avec le neurochirurgien.

Quand on roule à vélo sur les routes de la province, on doit passer parfois près d’accidents qui pourraient avoir de très graves conséquences.  Je n’y ai jamais vraiment pensé et je continue ma route avec efforts et plaisir.  C’était un médecin généraliste qui m’avait annoncé la présence de ce kyste et fait les contacts pour que je rencontre ce neurochirurgien.  En quelques instants, pour la première fois, j’ai eu à faire face à la fatalité de ma mortalité.  Heureusement, tous les gens qui m’ont entouré à cette époque se sont montrés confiants et rassurants… avec raison!  Dans la vie de tous les jours, je continue à me comporter comme si rien n’allait m’arriver… Mais maintenant je sais, dans mon cerveau, qu’il y a une fin… Ça rend les beaux moments vraiment très beaux.

Nuances : je suis une personne de discussion et de compromis.  Je ne suis ni rouge vif, ni vert foncé, ni noir ni blanc.  Mes solutions sont un mélange dosé de toutes ces couleurs. Ça semble enrager parfois mon Apprenti-politicien de fils qui souhaiterait peut-être que j’appuie de façon plus prononcée ses positions plus radicales.  Ça donne des résultats qui sont rarement éclatants mais ça donne des résultats.

Nutella : un des deux éléments essentiels à l’alimentation de tout enfant au Québec… L’autre étant le ketchup! Était-ce le lien avec l’alimentation de la semaine?!

Nonante-neuf + 2,5 km :  Le Chevalier de Pointe-aux-Trembles, le Barroudeur Italien et le Pépère ont eu le goût d’avoir une discussion… devant l’église de Lanoraie.  Départ de chez moi hier vers 9h30, température fraîche (+8C) avec vent du nord-est à 17 km/h.  Je ne présente pas tous ces détails pour le plaisir de la Fonceuse Épicurienne qui en raffole mais aussi pour noter une anomalie :  le vent était contre nous à l’aller ce qui normalement aurait dû être le contraire.  Nous roulons donc avec l’énergie de notre début de journée en belle rangée de trois pour bien couper le vent :  vitesse moyenne de l’aller 25,0 km/h.  Le jus pris devant l’église de Lavaltrie a un petit goût de champagne.  Éole a été constant aujourd’hui et nous bénéficions souvent de sa poussée pour le retour.  J’ai enlevé mon coupe-vent , le ciel est d’un bleu uniforme sans tache de blanc.  Nous formons une bonne équipe en maintenant un rythme de pédalage élevé.  Arrivée à la maison vers 14h30, distance parcourue 101,5km, vitesse moyenne 26,5 km/h.  Je ne me souviens pas d’avoir parcouru une telle distance à cette vitesse si tôt dans la saison.  Je suis TRÈS satisfait.

New-York à vélo: à lire dans La Presse de samedi en pages 6 et 7 du cahier Voyage (ce lien est tiré de mon abonnement à La Presse sur mon ordinateur). 

Ne pas manquer: J’ai cherché très fort pour trouver un lien entre la lettre de la semaine et ce film.  Rire beaucoup et pleurer un petit peu (très discrètement, j’ai une réputation quand même…).  Intouchables est une irrévérencieuse façon de tirer la langue devant les mauvais coups de la vie.  C’est une grande amitié improbable mais pleinement réalisée et en plus c’est intimement inspiré d’une vraie situation.  Suite au plaisir que j’ai eu à voir le film, je l’ai prolongé (le plaisir, et je vous le partage) en allant lire ceci. Prenez le temps d’aller lire aussi les commentaires : comme quoi la non-maîtrise de la langue écrite n’est pas toujours l’apanage des québécois!…

Nous: bonheur de créer des images imparfaites à partir de morceaux hétéroclites, acharnement à chercher d’autres images à créer à partir des nouveaux morceaux que nous devenons, volonté perpétuelle de n’être pas seulement je. En apprentissage et en éducation, condition gagnante et phénomène curieux qui facilite souvent les choses, puisque que c’est en confrontant nos conceptions et nos représentations avec celles des autres que d’autres idées surgissent, que les compétences se développent.

Neuf : Chiffre anodin, mais pas au mois de mai : cette semaine, ma mère fêtera ses 82 ans!!! Bon anniversaire!

Yvan et Marie

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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