Des nouvelles du pépère à vélo – 14 – 29 mai 2011

De la page titre à la quatrième de couverture…

Sans que j’en prenne conscience, les livres ont fait partie de mon univers en tous lieux et à tous moments.  J’ai, grâce à eux, parcouru plusieurs parties de mondes réels et imaginaires.  Ils ont été des compagnons fidèles des périodes heureuses et moins heureuses, en métro, dans le lit, dans des arénas ou sur une plage du Nouveau-Brunswick ou des Îles de la Madeleine.  Je vous propose dans cette chronique une liste de livres dont je garde un souvenir particulier, pour une raison ou une autre.

Je n’étonnerai personne en disant que j’aime lire.  Depuis toujours d’ailleurs, les livres font partie de ma vie personnelle. Je ne peux pas « ne pas avoir quelque chose à lire ».  C’est une situation impossible à envisager pour moi.  Lorsque je termine un livre, avant même les dernières pages, j’envisage le prochain univers à investir.  C’est compulsif,  mais je m’assume comme lectrice compulsive!  Ma vie professionnelle me permet aussi de profiter de la littérature jeunesse.  C’est une chance que j’ai et que je provoque le plus souvent possible.   En fait, que ce soit de la littérature jeunesse ou pas, je ne fais pas de différence…  J’aimerais citer un auteur pour illustrer l’idée que j’ai là-dessus.  Il s’agit de Carlos Ruiz Zafon  Dans la note, à la fin de Marina, il écrit :

« J’éprouve toujours la même difficulté à comprendre ce que le terme « littérature jeunesse » signifie exactement.  Je considère que j’écris pour des gens qui aiment lire, et je ne demande jamais une photo d’identité pour vérifier leur âge, leur race ou leur sexe.  Pour être honnête, j’avais tendance quand j’étais adolescent à éviter les livres qui portaient la mention « pour la jeunesse ».  L’idée que je me faisais d’un livre destiné à des jeunes gens était exactement la même que celle d’un livre destiné à n’importe quel type de lecteurs : on s’immerge totalement dedans. »

Ce qui est bien, dans « l’immersion », c’est le bien-être immédiat et complet qu’il procure.  De ce fait même, ce qui est ardu pour moi dans l’exercice auquel nous convie Yvan, c’est la mémoire…  Le meilleur livre, c’est souvent celui que je suis en train de lire! 

Alors, quand même, on y va!                              

  • Le livre qui a encore aujourd’hui un effet sur mes rêves : Le lion de Joseph Kessel.  Je relis très rarement un livre.  J’ai lu celui-ci au moins trois fois.  J’espère encore pouvoir aller marcher sur le Kilimandjaro. 
  • J’ai lu, relu et aimé chaque fois les livres de Tolkien, particulièrement Bilbo le hobbit et la trilogie du Seigneur des anneaux.  D’abord adolescente, presque religieusement.  Ensuite pour les valeurs de ces mondes parallèles et l’organisation tellement détaillée et précise de ces sociétés imaginaires. 
  • Les biographies que j’ai lue avec le plus de plaisir (ou de peine) : 1- Sur les traces du Lion (la biographie de Joseph Kessel) ou comment un être humain peut être sur les lieux d’événements les plus importants de son époque. 2- Jacques Brel, une vie d’Olivier Todd.  Il était un être humain exécrable et un créateur époustouflant.  Évidemment, je savais que le livre se terminait par sa mort (cancer du poumon il me semble) mais j’ai quand même pleuré comme si j’étais à son chevet. 
  • Le livre pour enfant qui m’a probablement le plus secoué : Je t’aimerai toujours de Robert Munch.  Trouvez-vous vite un enfant pour le lui lire.  Je ne peux pas lire ce livre sans pleurer.  À peine si je peux y penser! Les illustrations sont plutôt moches (elles ne sont pas de Robert Munch), mais l’histoire est vraiment émouvante.  En fait, les enfants sont moins émus que les parents qui leur lisent cet album… 
  • La série de livres que j’ai eu le plus de plaisir à lire : les Harry Potter.  Quand j’ai commencé, c’était la lecture de dodo des garçons.  Je leur lisais une dizaine de pages à haute voix à chaque soir.  Félix a lu le dernier dans sa version originale anglaise.  En repensant au temps où j’ai lu ces livres, je revois l’enfance de mes garçons.  L’engouement était si grand…  On a tous pleuré, chez nous, quand Dumbledore a été tué…  
  • Les auteurs que j’ai lus en entier : Dominique Lapierre et Larry Collins.  Le premier était journaliste à Paris-Match et l’autre pour United Press International (UPI).  Ils m’ont initié à la petite histoire des gens ordinaires au travers des événements de la grande histoire.  Ça commence par Où tu porteras mon deuil sur la guerre civile en Espagne en parallèle avec la vie du toréador El Cordobes, Paris brûle-t-il  sur la libération de Paris, O Jérusalem sur la création de l’état d’Israël et Cette nuit la liberté sur la libération de l’Inde et la création du Pakistan dans le sillage de Gandhi. 
  • Je ne peux pas me passer des livres d’Élisabeth George.  C’est une américaine qui écrit des romans policiers dont l’action se passe en Angleterre.  Je me suis attachée aux deux enquêteurs principaux, Thomas Lynlay un lord BCBG et Barbara Havers, une policière mal fagotée aux bonnes manières inexistantes.  Tous les liens qui se tissent autour d’eux sont aussi intéressants que les enquêtes elles-mêmes, complètement actuelles. 
  • Les bandes dessinées dont je ne pouvais me lasser : Astérix, en particulier à cause des jeux de mots en latin (que j’étudiais à cette époque) et les aventures de Lucky Luke.  Plaisir coupable en BD : For Better and for Worse de Lynn Johnson sur la vie ordinaire d’une famille canadienne anglaise (coupable parce que c’est en anglais ou parce que c’est canadien?!!!). 
  • Même registre : Babyblues.  Quand on est jeunes parents ou vieux parents avec jeunes enfants, c’est thérapeutique. 
  • Les livres que je ne croyais pas aimer et que j’ai adorés : 1- Replay de Ken Grimwood (autre livre que j’ai lu à au moins deux reprises).  Le héros meurt à la page 3…et renaît à la page 4 à l’âge de quatorze ans, l’année de ses quatorze ans, dans sa chambre de petit garçon mais il a la connaissance des événements de sa première vie.  Il cherchera donc à utiliser cette connaissance à son profit…mais ça ne sera pas aussi simple.  2- Au bonheur des ogres, La fée carabine, et toutes les abracabrantes aventures de la famille Malaussène de Daniel Pennac dans un quartier pauvre mais si charmant de Paris (pour ceux qui, comme moi, sont amoureux de lecture, vous devez lire Comme un roman du même auteur, un essai sur tout ce qui entoure la lecture). 3- Les fourmis de Bernard Weber, un roman qui met en parallèle le monde des fourmis et celui des humains et où on se surprend à préférer les sections sur les fourmis. 
  • Plaisirs coupables de fille: 
    • La série des livres de Katherine Pancol, avec des titres abracadabrants, de toutes les couleurs (Les yeux jaunes des crocodiles, La valse lente des tortues et Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi).  Littérature accessible, hyper française, parfois invraisemblable, mais on ne peut plus s’arrêter de tourner les pages!
    • Série de filles de Diana Gabaldon : ça se passe à la fois en Amérique et en Écosse et on voyage dans le temps avec les personnages.  Volets historiques intéressants (sans doute parce que je ne suis aucunement spécialiste de l’histoire!) : on assiste à pleins d’événements et de faits qui se sont déjà passés pour vrai avec des personnages fictifs et attachants.
    • Les trois livres de la trilogie Le Goût du bonheur de Marie Laberge : Gabrielle, Adélaïde et Florent.   L’émotion, le désespoir profond, l’espoir toujours. 
  • Le livre que j’ai lu à l’endroit où ça se passait : Le parfum de Patrick Süskind.  L’action a lieu à Paris au 18ème siècle avec plein de descriptions des rues et des odeurs… À lire sur une terrasse avec un verre de rouge. 
  • Le livre de fiction qui m’a fait pleurer sans retenue : L’élégance du hérisson de Muriel Barbery.  Je l’ai fini sur le traversier en direction des Îles de la Madeleine, heureusement j’avais des verres fumés. C’est vrai, je l’ai vu.  Et j’ai pleuré aussi! 
  • Même thème des larmes derrière les lunettes fumées : les cerfs-volants de Kaboul.  J’ai lu ça aux Îles, justement.  Je crois que j’ai contribué à la salinité de l’Estuaire…  Un livre formidable, sur l’amitié, la trahison et les racines afghanes de l’auteur. 
  • Le livre de fiction qui a défié le temps : Les piliers de la Terre de Ken Follett sur la construction d’une cathédrale au Moyen-Âge.  Comment s’engager dans un projet et être sûr qu’on n’en verra jamais la fin. Le premier volet m’a portée.  Passionnant. La suite m’a un peu déçue. 
  • Une des plus belles lettres d’amour se trouve dans Soie d’Alessandro Barrico. 
  • Romans policiers : mon cœur balance entre Hercule Poirot et Miss Marple (Agatha Christie), Kurt Wallander (Henning Mankell), Maud Graham (Christine Brouillet), Temperance Brennan (Kathy Reich) et Bernie Gunter (La Trilogie Berlinoise, Philip Kerr).  Je vote pour Wallander.  Je suis en deuil du plus récent.  J’ajoute la série de Camilla Läckberg, suédoise aussi, et son héroïne Érika Falck.  J’aime bien les livres qui se passent dans les pays nordiques. 
  • Pour tous ceux qui ont à diriger des gens (et qui lisent l’anglais), Perseverance de Mark Trestman, l’entraineur des Alouettes de Montréal.  Si vous n’aimez pas le football, vous l’empruntez à la bibliothèque et vous lisez les premières pages de chaque chapitre sur sa vision de la gestion des hommes dans une équipe.  Si en plus vous aimez le football… achetez-le et savourez. 
  • Un livre complètement violent mais absolument hypnotisant : Les rivières pourpres, de Jean-Christophe Grangé, à ne pas lire si on a peur du sang.  En fait, tous les livres de Grangé sont dans la même veine : durs, forts, intenses.  Pas trop dans les nuances.  Mais hallucinants. 
  • Le premier livre de langue anglaise que j’ai lu par choix : The Thorn Birds de Colleen McCullough.  Je l’ai lu avant de partir travailler huit ans dans la région d’Ottawa.  J’avais vu auparavant la série télévisée (Les oiseaux se cachent pour mourir) que j’ai préférée. 
  • Je ne lis pas beaucoup en anglais.  J’aime tellement les mots et ce qu’ils me font vivre que j’hésite puisque je crains de perdre ou manquer quelque chose.  Je me suis fait les dents sur le dernier tome de la série de Harry Potter.  Je sais que je saisis l’essentiel, mais il me manque les nuances. 
  • Parlant de ma période outaouaise, je vous propose ce livre d’une personne que j’ai connue à cette époque.  L’enfant du cinquième nord de Pierre Billon.  C’est un suspense fantastique qui se passe principalement à Ottawa (j’imagine votre surprise ici, comment les mots suspense fantastique et Ottawa peuvent-ils être dans la même phrase?).  Intrigue policière et science-fiction pour une lecture surprenante et renversante. 
  • Les livres obligatoires à l’école que je relirais maintenant par choix avec plaisir : 1- Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway, 2- Histoires extraordinaires d’Edgar Allan Poe et 3- Lord of the Flies de William Golding. 
  • J’ai un problème avec cette association : les mots livre et obligatoire…  À cet effet, lire ou relire Pennac, mentionné plus haut.  Et si les enseignants faisaient plus souvent la lecture à haute voix de ces livres « obligatoires » au lieu de laisser les jeunes tout seuls avec des défis trop grands pour eux… On peut rêver! 
  • Le livre que j’ai lu en entier dans la même journée (c’était le 26 décembre, pendant quelques années, je ne sortais pas de chez moi cette journée-là) : The Right Stuff de Tom Wolfe sur le programme spatial américain. 
  • Anna Gavalda, surtout pour Ensemble c’est tout.  J’ai lu sans arrêter, peu dormi et replongé sans cesse jusqu’à la fin de cette histoire.  Trois écorchés vifs que tout oppose et qui finissent par s’attendrir.  On voudrait les avoir comme amis. 

Nous avons eu un très grand plaisir à fouiller dans nos mémoires pour trouver ces moments où nos temps et nos lieux perdaient de leur importance.  Si le jeu vous intéresse, faites nous connaître aussi vos beaux coups de cœur de lecture.  Nous les ferons paraître sur le blogue.

Yvan et Marie

P.S.  La semaine prochaine, les 4 et 5 juin, une d’entre vous, nous l’appellerons affectueusement La trotteuse du Haut-Canada, marchera à Ottawa 60km pour faire sa part dans la lutte contre le cancer du sein.  L’an dernier, lors de cette marche la température a été exécrable au point où  notre trotteuse a flirté avec l’hypothermie. Francine, nous t’envoyons des ondes ensoleillées et chaleureuses.

 

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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