Agnès, ma mère

Je vous présente aujourd’hui ma mère, Agnès Varin.  Elle a eu 85 ans aujourd’hui le 16 avril 2011.

  

Maman et moi avant le départ du Cyclo-défi 2010

L’an dernier, je vous ai parlé de ma brève rencontre avec l’olympienne Clara Hughes.  Récemment, je vous décrivais la forte impression que j’ai eue suite à la conférence de M. Rémi Tremblay.  Agnès Varin n’a jamais gagné de médaille ou de trophée, elle n’a jamais écrit de livre ou fait de conférence ou même été reconnue comme personnalité de La Presse. Elle fait partie des gens dont l’excellence est faite de discrètes et continuelles petites attentions.  Souvent on fait l’éloge des gens quand ils reçoivent des prix, dans de grands galas pour souligner « l’ensemble de leur œuvre » ou quand ils nous quittent.  Dans ce cas-ci rien de tel. Je profite toutefois de vous, lecteurs des Nouvelles du pépère à vélo pour vous parler d’une de mes plus grandes idoles. Elle a marqué et continue de marquer ma vie de façon heureusement indélébile.

Tous ceux qui ont le bonheur de la connaître ont vécu ce moment spécial de devenir en un instant la personne la plus importante à ses yeux.  Elle a cette faculté de rendre chacun d’entre nous un héros et le plus fascinant, à cause de son regard bienveillant, on se met à vraiment essayer. 

Ma mère n’a pas la mémoire des lieux ou des dates, ce qui fait qu’à ses yeux, ses enfants ont à un moment ou l’autre visité tous les coins de l’univers sans nécessairement y avoir mis le pied.  Elle a elle-même peu voyagé, est-ce que sa connaissance approximative d’environ 9 mots d’anglais prononcés avec un fort accent de St-Alexis du comté de Montcalm y serait pour quelque chose?   Par contre, pendant quelques étés, j’ai eu le très grand bonheur qu’elle se joigne à nous, la petite famille Lalande-Deslauriers, pour partager nos vacances sur les plages du Nouveau-Brunswick.  Quelle joie, à l’âge adulte, de pouvoir échanger sans se presser sur le temps qui passe doucement et de voir sa mère à quatre pattes dans le sable avec ses petits-fils.

Je n’ai pas souvenir de ma mère sans arthrite, mais je n’ai pas non plus souvenir de ma mère qui se plaigne…de ce mal ou rarement de quoi que ce soit d’autre.  Elle est douce et forte, volontaire, généreuse, tenace et diplomate. Je la soupçonne d’avoir inventé la sérénité. À travers toutes ces années, les distances, les unions qui se sont faites et défaites, les naissances, la croissance des petits enfants qui se transforment en adolescents et en adultes, elle a toujours été là.  Pas une présence étouffante ou dérangeante mais une juste et constante disponibilité adaptée aux besoins de chacun.  Elle sait être très près ou garder une distance.  Elle sait faire la différence entre les choses vraiment importantes et celles qu’on pense importantes.  Je me suis donné le défi dans ma propre vie de toujours chercher à reconnaître cette différence.

Elle souhaite constamment que les autres soient en vedette, elle aime être en arrière-plan pour savourer, dans l’ombre, nos petits moments de gloire.  Je ne sais pas si maman (je ne l’ai que très rarement appelée par son prénom) sera heureuse de cet article.  Elle ne cherche jamais à être reconnue, que ce soit pour son anniversaire ou toute autre occasion.  Imaginez sa réaction au fait qu’un de ses fils ait produit un éloge à son nom qui sera disponible via Internet pour la Terre entière.

Sachez, Terre entière, que moi, le Pépère, j’aurai bientôt 55 ans et que Agnès Varin a été, à chaque étape de ma vie (et qu’elle l’est toujours) une de mes idoles.  J’ose croire qu’elle le serait même si je n’étais pas son fils.  Elle m’a montré, en le vivant à chaque jour, que se dédier aux autres fait partie d’une vie pleine d’exigences et de grandes récompenses, que c’est en fait une vie pleine et que je suis vraiment heureux d’en faire partie!

Comment s’immiscer dans ce texte?  Et pourquoi?!  Ce serait manquer de respect, autant à mon amoureux et à la relation exceptionnelle qu’il vous présente qu’à Agnès elle-même…  que j’aime d’amour!

Un tout petit ajout: Je vous souhaite de la rencontrer!  Vous aurez alors la chance de vous sentir meilleur, puisqu’elle a le talent naturel de faire ressortir le meilleur des gens!  

Yvan et Marie

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About Yvan Deslauriers

Je suis le Pépère à vélo. Avec Marie, ma blonde/maîtresse, nous sommes impliqués cette année, en 2019, au soutien de la recherche sur le cancer par l’entremise de la Fondation Myélome Canada et du financement de la Maison des greffés Lina Cyr. Cette implication se concrétise par la participation dans l’événement vélo pour Yvan et par la rédaction de ce blogue pour Marie et Yvan.
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  1. Ping: Des nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse – 17 avril 2016 | Les nouvelles du Pépère à vélo et de sa blonde/maîtresse

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